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Comment éviter l’absentéisme au travail ?

Les salariés se montrent de plus en plus conscients de l’impact des absences sur la charge de travail de leurs collègues et sur les performances de l’entreprise. Cependant, le taux d'absentéisme ne cesse de grimper ces dernières années. Comment endiguer ce cercle vicieux ? Nos pistes pour comprendre le phénomène et mieux le maîtriser.

L’absentéisme au travail : un phénomène complexe… qui tend à s’aggraver

L’absentéisme épargne peu d’entreprises… et ce n’est pas une question de taille2. Si tous les managers connaissent la problématique de près ou de loin, directement ou indirectement, aucune définition ne semble parvenir à faire consensus. Pour certains, l’absentéisme se définit avant tout à travers le facteur de la récurrence. Autrement dit, les absences répétées des salariés. Pour d’autres, c’est le caractère délibéré des absences qui est déterminant. La dimension inopinée ou la durée des absences peuvent aussi entrer en ligne de compte dans les indicateurs de suivi de l’absentéisme. Selon la DARES, la santé est le secteur qui connaît le plus fort taux d’absentéisme. En revanche, quand on compare les statuts professionnels cette fois, les ouvriers sont les plus touchés. Une chose est sûre : quels que soient le secteur d’activité et les catégories sociodémographiques concernées, l’absentéisme est toujours source de dysfonctionnements en chaîne et de déstabilisation pour l’entreprise et ses salariés, aussi bien sur le plan financier, organisationnel… et humain. 

 

Une hausse de 2 points en un an

Dans une étude IFOP pour Securex, on apprend que 43 % des Français ont été en arrêt de travail au moins un jour en 2017 - contre 41 % un an auparavant. Pas d’explosion du phénomène donc, mais des chiffres qui témoignent d’une lente progression. À noter qu’en 2016, 15 % des actifs ont été arrêtés 10 jours ou plus dans l’année. 17 % des actifs interrogés en 2017 estimaient qu’ils auraient pu aller travailler lors de leurs absences. Et pourtant, le pourcentage d’arrêts de travail pour des raisons autres que celles de la santé a bondi de 3 points, passant de 13 % à 16 %.

 

Le management en question

Des conditions de travail qui entraînent du stress ou des troubles musculosquelettiques par exemple, ou une qualité de vie au travail dégradée - liée notamment à la distance domicile-entreprise ou à la vétusté des équipements - font partie des causes courantes et classiques d’absentéisme en milieu professionnel. Tout comme les absences liées au décès d’un proche ou à un enfant malade. La part des affections psychiques considérées comme accidents du travail par l’Assurance maladie a bondi de 10 % par an entre 2010 et 2014, puis de 1 à 2 % par an depuis. Parmi elles, dépression, troubles anxieux ou états de stress post-traumatiques.

 

Les pratiques managériales et RH des entreprises semblent désormais en première ligne pour expliquer le développement du phénomène. On constate par exemple que dans 8 % des cas d’arrêts de travail hors maladie, la cause d’un conflit avec un supérieur hiérarchique est invoquée – soit 2 points de plus en un an. De même, les arrêts pour convenance personnelle ont augmenté de 3 points, selon l’étude IFOP. La surcharge de travail, le non-paiement des heures supplémentaires ou l’absence de motivation font aussi partie des causes fréquemment citées... Selon une étude menée par la CDFT en 2017, une personne sur trois aurait déjà fait un burn-out : un phénomène directement lié à l’absentéisme et en particulier aux absences longues.

 

Autre constat intéressant : les deux tiers des Français ont conscience du poids des absences sur les performances de l’entreprise. Ils sont par ailleurs plus nombreux qu’avant à se rendre compte de l’impact d’une absence sur la charge de travail de leurs collègues : 69 % en 2017 contre 64 % en 2016, selon la même étude IFOP pour Securex. Au global, l’absentéisme au travail pourrait coûter jusqu’à 60 milliards d’euros par an aux entreprises françaises, selon le cabinet Ayming, si l’on cumule les coûts directs (comme le remplacement des salariés ou le manque à gagner en termes de chiffre d’affaires par exemple), et les coûts indirects, comme la prévention ou le frein au développement.

 

Les bonnes pratiques pour limiter l’absentéisme

L’absentéisme est souvent un sujet tabou dans l’entreprise et une source de tensions voire de conflits entre les collaborateurs. La raison : il touche à des dimensions éminemment sensibles comme les pathologies psychiques et physiques ou l’éthique professionnelle. Comment s’y prendre pour faire bouger les lignes ?

 

1. Faites un diagnostic ad-hoc

En matière de lutte contre l’absentéisme, il n’y a pas de réponses standards. Les causes sont directement liées au contexte spécifique de votre entreprise. Croisez et analysez vos données relatives aux absences, observez et écoutez ce qui se passe sur le terrain. Bref, en tant que dirigeant, charge à vous d’initier une démarche d’identification des risques psychosociaux, et d’investir dans un plan de prévention sur mesure.  

L’Assurance Maladie s’est engagée, début 2018, dans une expérimentation avec des entreprises ayant un taux d’absentéisme atypique pour les encourager à identifier leurs facteurs de risques et les accompagner dans la mise en œuvre d’actions préventives.

 

2. Découragez le présentéisme

Faire des horaires à rallonge, refuser de déconnecter le week-end ou pendant les vacances, venir au travail en étant malade : loin de contribuer à la productivité de l’entreprise, ces comportements professionnels témoignent d’une souffrance au travail… et constituent un terreau particulièrement fertile pour l’absentéisme. Autrement dit, mettez en place des règles pour favoriser l’équilibre entre la vie professionnelle et personnelle de vos salariés.

 

3. Mobilisez vos collaborateurs

Pour agir efficacement, la question de l’absentéisme ne peut pas être abordée uniquement en comité de direction. Ouvrez officiellement le dialogue ! Pourquoi ne pas créer des groupes de réflexion dédiés, impliquant des collaborateurs à tous les niveaux de l’entreprise : salariés, managers, jeunes et anciens, représentants du personnel, etc. ? L’enjeu : comprendre le point de vue de toutes les parties prenantes. Car l’absentéisme en entreprise est l’affaire de tous.
 

En savoir plus

1 et 2 Baromètre Ayming, 2017

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