Publié le 20/09/2021
10 000 cas de traumatismes psychiques qualifiés en accidents du travail sur la seule année 2016. Principaux secteurs concernés : le médico-social à 20 %, les transports à 15 % et le commerce de détail à 13 %.
Ces chiffres de l’Assurance Maladie soulignent l’importance d’un phénomène connu et reconnu par les professionnels de santé et le législateur mais aux contours souvent flous pour les salariés. Pourtant, que l’on parle de « dépression », de « troubles anxieux » ou de « stress post traumatique », un grand nombre d’affections psychologiques peuvent être considérées comme des accidents du travail mais sous certaines conditions.
Dans le code de la Sécurité sociale, un accident du travail est « un événement ou une série d'événements survenus à des dates certaines par le fait ou à l'occasion du travail, dont il est résulté une lésion corporelle. » La notion de lésion corporelle s'entendant au sens large, elle inclut les traumatismes psychiques. Concrètement, 3 facteurs sont donc à réunir :
Si le traumatisme est survenu sur votre lieu de travail, vous bénéficiez de la présomption d’imputabilité : le caractère professionnel de l’accident est automatiquement reconnu. Notez que la bascule peut découler d’une fragilisation progressive (harcèlement moral, pression, modification de missions…), pour peu qu’un événement déclencheur bien identifiable joue le rôle de « goutte d'eau qui fait déborder le vase. »
Lorsque l’incident ne s’est pas produit sur votre lieu ou durant votre temps de travail, la présomption d’imputabilité n’est pas applicable. Vous devez alors démontrer le lien de causalité pour espérer une classification en accident du travail. L’exercice est délicat, mais pas impossible pour peu que vous puissiez prouver l’existence du fameux événement déclencheur.
La qualification d’un traumatisme psychique en accident du travail se révèle souvent complexe. Vous devez tout d’abord identifier le trouble et l’événement déclenchant, mais surtout accepter votre statut de « victime ».
Le principal obstacle reste votre employeur et ses réticences à reconnaître le traumatisme et/ou son implication. L’importance des témoins est donc capitale pour confirmer votre accident du travail, en particulier si la demande se retrouve devant les tribunaux. Les jugements sont alors rendus au cas par cas, en fonction de l’ensemble des éléments présentés dans votre dossier.
Sources :
1 10 000 affections psychiques reconnues en accident du travail, ameli.fr
Faire reconnaître un traumatisme psychologique comme accident du travail (pdf, 1,9 Mo), asdpro.fr