Publié le 01/12/2021
La responsabilité du chef d’entreprise s’engage sur le plan pénal et sur le plan civil. Pour résumer, la responsabilité pénale sert à punir et la responsabilité civile à réparer le préjudice causé. Vous pouvez donc être considéré comme responsable pénal et civil pour une même infraction.
Votre responsabilité civile peut être engagée s’il est prouvé que vous avez commis une faute de gestion ayant causé un préjudice à l’entreprise ou à un tiers. Cette faute doit vous être imputée personnellement et être séparable de vos fonctions. Par exemple : si vous dirigez une entreprise du secteur BTP et que vous n’avez pas souscrit d’assurance décennale, votre responsabilité civile sera engagée en cas de préjudice causé à un employé ou un client pour faute de gestion de votre entreprise.
Votre responsabilité pénale sera engagée à partir du moment où votre entreprise enfreint le Code pénal, même si vous n’avez pas personnellement participé à l’infraction, et même si aucun préjudice n’est constaté. Par exemple : si votre entreprise présente des comptes annuels incorrects, en majorant ou en minorant la valeur des actifs, vous serez tenu pour responsable pénal.
Toutes les infractions pénales commises par des salariés de l’entreprise et par son ou ses dirigeants engagent votre responsabilité. En voici une liste non exhaustive :
Concernant la responsabilité civile :
Concernant la responsabilité pénale :
Dès lors qu’il y a infraction au code civil et/ou pénal, la responsabilité du chef d’entreprise est engagée, sauf dans les deux cas suivants.
Selon la nature de l’infraction, le Code pénal prévoit de nombreux types de peines. Les plus courantes dans le cas des entreprises sont les amendes et les peines de prison (de 2 mois à 10 ans).
Une personne morale peut aussi être condamnée pénalement si l’infraction a été commise par l’un de ses organes de direction. Le plafond des amendes est cinq fois plus élevé pour les personnes morales que pour les personnes physiques. Les peines des personnes morales peuvent aller de la dissolution de l’entreprise à l’interdiction de faire un appel public à l’épargne, ou encore l’interdiction d’exercer certaines activités. Les condamnations pénales des personnes morales et physiques sont rassemblées dans un casier judiciaire et pourront être consultées par des organismes comme l’Autorité des Marchés Financiers (AMF) ou l’administration.
Pour prévenir la mise en cause de votre responsabilité, il est essentiel d’identifier les risques associés à votre activité ainsi qu’aux investissements et à la gestion de votre entreprise en tant que telle. Une fois cet audit établi, il sera plus simple de repérer les faiblesses de votre entreprise et vous pourrez activer des dispositifs pour y remédier.
En mettant en place une (ou plusieurs) délégation(s) de pouvoir, vous répartissez également la responsabilité et prenez moins de risques personnels. La délégation de pouvoir est un acte juridique qui vous permet de nommer un de vos subordonnés hiérarchiques pour faire certains actes définis au nom de la société et en endosser les responsabilités. Ces nouvelles attributions doivent être exhaustivement listées et la délégation de pouvoir est toujours limitée dans le temps.
Il est important également de garder en tête un mode de gestion de votre entreprise dite « en bon père de famille ».
Enfin, vous pouvez contracter auprès de votre assurance professionnelle une assurance RCMS- Responsabilité Civile des Mandataires Sociaux-. Celle-ci est parfois incluse dans les contrats de Responsabilité Civile Professionnelle et vous permet de recevoir des conseils afin d’éviter toute infraction civile ou pénale.
Si l'employeur personne physique est jugé coupable d'avoir manqué à son obligation de sécurité suite à un accident de travail ou une maladie professionnelle, la faute de gestion peut lui être imputée. La garantie Responsabilité civile des Mandataires Sociaux, ou RCMS, couvre les conséquences de ces dommages.
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