Publié le 30/06/2021
En tant qu'employeur, vous devez tout d'abord consulter votre éventuel accord d'entreprise ou votre convention de branche avant d’envisager la fermeture de l’entreprise. Pourquoi ? Tout simplement car ces documents peuvent prévoir un dispositif conventionnel en la matière et ainsi définir les modalités à respecter.
Bon à savoir : en l’absence d’accord collectif, vous avez néanmoins l'obligation de consulter le Comité social et économique de l'entreprise (CSE) quant au projet de fermeture(2). En revanche, depuis l'introduction de la Loi Travail de 2016, vous n'avez plus à consulter les délégués du personnel.
Vous avez l’obligation d’informer vos employés suffisamment tôt de la fermeture de l’entreprise. Dans le cas contraire, celle-ci ne saurait être considérée comme une période de congés payés, vous obligeant par conséquent à indemniser vos collaborateurs au titre des salaires perdus.
Pour cela, vous pouvez alerter de la fermeture par le moyen de votre choix, tout en respectant les délais suivants :
La fermeture de l'entreprise ne peut pas dépasser 24 jours ouvrables consécutifs(5), soit 4 semaines, sauf exceptions(6). En revanche, il est tout à fait possible de fractionner la période de congés payés : 3 semaines en août et 1 semaine en décembre par exemple.
Notez toutefois que, dans le cadre de la fermeture estivale, vous êtes soumis à deux autres obligations principales :
Tous vos salariés ont le droit à des congés payés, indépendamment de la nature de leur contrat de travail (CDI, CDD ou intérim), de leur temps de travail (complet ou partiel) et de leur ancienneté. Notez d’ailleurs que leur paiement est la charge de l’entreprise.
Chaque employé acquiert 2,5 jours ouvrables de congés par mois de travail effectif au sein de votre entreprise, pour un total annuel de 30 jours ouvrables maximum, soit 5 semaines(9). Selon la durée de fermeture de l’entreprise, deux situations sont donc possibles.
Bon à savoir : un salarié n’ayant pas acquis suffisamment de congés payés peut en revanche demander à Pôle Emploi de lui verser une indemnité pour congés non payés, à condition qu'il ait été bénéficiaire de l'ARE (Allocation d'aide au retour à l'emploi) ou de l'ASS (Allocation de solidarité spécifique) avant son embauche. Si ce n’est pas le cas, il peut vous demander de bénéficier de congés payés par anticipation. Vous êtes néanmoins libre de refuser, sauf dispositions conventionnelles contraires(10).
Non, la fermeture de votre entreprise ne change rien à vos obligations sociales. En tant qu'employeur, vous êtes donc tenu :
(1) Article L3141-15 du Code du travail
(2) Article L2312-8 du Code du travail
(3) Article D3141-5 du Code du travail
(4) Article D3141-6 du Code du travail
(5) Article L3141-17 du Code du Travail
(6) Les employés justifiant de contraintes géographiques spécifiques ou ayant à charge une personne fragile (personne âgée en perte d'autonomie, enfant ou adulte handicapé) peuvent demander une dérogation individuelle pour bénéficier de plus de 24 jours ouvrables de congés consécutifs.
(7) Article L3141-18 du Code du travail
(8) Article L3141-31 du Code du travail
(9) Article L3141-3 du Code du travail
(10) Arrêté du 25 juin 2014 portant agrément de la convention du 14 mai 2014 relative à l'indemnisation du chômage et les textes qui lui sont associés