Publié le 30/10/2018
Inondations, tempêtes, Tsunami… incontestablement, notre monde est de plus en plus souvent le théâtre d’événements climatiques extrêmes. Destruction des stocks et du matériel voire arrêt de l’activité peuvent être autant de désastres menaçant les entreprises mais aussi leurs fournisseurs ou prestataires, ou même leurs clients.
Même sans aller jusqu’aux catastrophes qu’il peut provoquer, le changement climatique peut avoir un impact croissant sur le quotidien de l’activité industrielle, et notamment sur le fonctionnement des installations. Une hausse pérenne des températures entraînerait par exemple la nécessité d’augmenter les besoins en refroidissement des procédés industriels ou des équipements.
Aujourd’hui, l’objectif de limitation du réchauffement climatique à 2°C établi à la suite de la COP21 s’invite dans les préoccupations des entreprises et même si seulement 20 % d’entre elles ont concrètement intégré cet enjeu dans leur stratégie, nombre d’entre elles se sont données des objectifs chiffrés de réduction de gaz à effet de serre**. C’est le cas en effet de près de 9 multinationales sur 10***.
Face aux conséquences du changement climatique, les entreprises de toutes tailles se voient contraintes de bien évaluer les risques auxquels elles sont soumises. Quels sont-ils en termes d’approvisionnement, de production, de positionnement sur le marché, d’investissement ? Voici les questions auxquelles les entrepreneurs doivent désormais répondre.
Il s’agit alors de repenser les process et les infrastructures, de mieux impliquer les parties prenantes, de réévaluer les stratégies et les axes de développement. Bref, d’anticiper les risques et de mettre en place des solutions pour y faire face et y remédier. La réalisation d’un reporting climat détaillé, demandé aux entreprises par l’article 173 de la loi de transition énergétique en France, peuvent les y aider.
En 2016, 64 % des dirigeants de PME ont augmenté leur investissement RSE. De nombreuses PME se saisissent en effet des enjeux environnementaux, y voyant un réel facteur de performance. C’est particulièrement le cas des secteurs comme l’immobilier, l’automobile ou l’énergie, confrontés depuis plusieurs années déjà à ces problématiques.
C’est que le changement climatique n’est plus seulement synonyme de risques mais devient créateur d’opportunités. Levier d’innovations, il permet à la fois de pérenniser son activité et de se développer. Il est aussi un moyen pour les entreprises de se différencier de la concurrence.
Les exemples foisonnent de ces PME qui ont su tirer parti des nouvelles habitudes de consommation engendrées. Là, c’est un fabricant de voitures qui s’engage sur le marché des véhicules électrique ou hybrides, ici c’en est un autre qui a développé des cartouches d’encre 100 % recyclables.
Cet engagement se manifeste ainsi par la production de biens plus durables (en répondant ou en anticipant les contraintes réglementaires) mais aussi par la réduction de leurs émissions carbone ou, a minima, de leur consommation énergétique ou encore par l’adoption d’un prix interne de la tonne de CO2 afin de mieux orienter ses investissements.
C’est vrai aujourd’hui, et cela le sera encore plus demain : en intégrant le changement climatique dans son positionnement, sa stratégie et ses axes de développement, une entreprise peut espérer un retour sur investissement significatif et durable. Plus fortes seront celles qui l’auront compris - et appliqué - avant les autres.
* PME interrogées par France Stratégie lors de la COP21.
** Étude EY, parue en juin 2017.
*** Bilan annuel du CDP, plateforme de communication environnementale à but non lucratif.