Publié le 29/10/2019
En termes de fréquence, d’exposition médiatique et de coût, le risque est bien sûr variable selon les secteurs d'activité. Mais quel que soit le secteur, on trouve chaque année des exemples d’entreprises ayant dû retirer, parfois en hâte et de façon totalement improvisée, toute ou partie d’une production.
Pour savoir si votre entreprise est particulièrement concernée par des risques de retrait. La Fédération française de l’assurance3 les classe par secteur d'activité.
À l’origine, l'on retrouve le plus souvent un défaut de conception (jouets, électroménager), une contamination (conserves, charcuterie, fromages) ou une dégradation des matières premières (cosmétique). Une attention particulière doit être portée aux produits importés : en 2015, 62 % des notifications de retraits concernaient la filière asiatique contre 15 % pour les pays de l'UE4.
Des exemples récents – lait maternisé, rillettes, moteurs diesel – montrent comment un retrait de produit peut être préjudiciable, à la fois financièrement et en matière d'image de marque. Nulle entreprise, même de bonne foi, n'est à l'abri d'une déconvenue de ce type.
Tous les biens échangés dans l’Union européenne sont soumis à des exigences générales de sécurité, destinées à protéger les consommateurs. Si plusieurs types de produits sont encadrés par des contraintes strictes et harmonisées (les jouets, les produits chimiques, les appareils électriques…), certains secteurs se heurtent à des exigences non harmonisées. Selon les institutions européennes elles-mêmes, il peut donc être difficile pour les entreprises de se conformer aux règles, «complexes et éparpillées dans différents textes» 1. Une dynamique de renforcement des exigences de sécurité est donc en cours, et le risque de retrait qui les accompagne est croissant.
Entre 2000 et 2014, il a été multiplié par 7 dans l'alimentation et par 17 au sein des autres secteurs, de 2003 à 2014.
En France, la décision de retirer un produit est en général prononcée par la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes)1. Elle peut aussi être le fait du fabricant, s'il constate une défaillance dans son process de fabrication.
Les alertes peuvent de leur côté venir des services concernés, des consommateurs eux-mêmes, des autorités de surveillance des pays européens voire des préfets, arguant du principe de précaution : ce fut notamment le cas lors des crises de la vache folle et de la listériose.
Les coûts sont triples. Heureusement ils peuvent être couverts par un contrat d’assurance de responsabilité civile générale, qui comprend une garantie « frais de retrait », généralement en option. Dans ce cas, les frais de l’entreprise sont couverts à condition que le retrait :
Selon l'ampleur des opérations, ils se chiffrent en dizaines et même souvent en centaines de milliers d'euros. Seule une garantie Frais de retrait les remboursera.
les coûts d’invendu ainsi que l’interruption de l’activité (pour nettoyage du site, révision du process de fabrication…). Une garantie Pertes d'exploitation les prendra en charge, tout ou partie.
L'image de marque de l'entreprise est forcément affectée. Il convient donc d'éviter que ce ne soit le cas à long terme. Dans ce but, les professionnels les plus exposés au risque de retrait souscrivent souvent une garantie Contamination, dont le champ s’étend à la restauration de l’image de marque.
Une analyse des risques menée en amont par l'entreprise et son assureur sera utile pour définir le contrat adapté à ses risques et des recommandations en matière de prévention.
Elle doit comprendre les trois points suivants :
L'importance du plan de retrait est réelle. Il permet de réagir vite, donc d’éviter tout emballement et de réduire l’impact médiatique du retrait. Il limite aussi l'intervention de prestataires onéreux, logisticiens ou experts en gestion de crise, qui se facture en milliers d'euros.
L'entreprise doit notamment prévoir un volet information des consommateurs avec les messages à employer (ramener en magasin ou détruire le produit) et les canaux à utiliser (presse, affichage en rayons, site internet…).
Il convient d'y ajouter un recours systématique à de bonnes pratiques, en particulier le respect de règles d'hygiène très strictes dans les domaines alimentaire et cosmétique. Pour de plus amples détails sur ces deux derniers points comme sur les précédents, découvrez la brochure récemment éditée début 2019 par la Fédération Française de l'Assurance (FFA).
Sources :
1economie.gouv.fr
2economie.gouv.fr
3ffa-assurance.fr
4RAPEX
5oulah.fr