Publié le 16/01/2019
Si certains salariés arrêtent de travailler volontairement, le temps d’un congé maternité et d’un congé parental, ou pour s’épanouir dans un projet personnel, d’autres reprennent le chemin du travail après une coupure forcée : un arrêt de travail de longue durée, c’est-à-dire d’au moins 6 mois, peut être dû à une maladie professionnelle, un accident sur le lieu de travail ou en dehors, ou à une affection de longue durée (ALD). Quels que soient les cas de figure, il est indispensable de préparer ce retour, côté salarié comme employeur.
Le salarié doit, à son retour, prioritairement retrouver l’emploi qu’il occupait précédemment ou un emploi similaire assorti d’une rémunération équivalente. Ce retour doit être anticipé, c’est pourquoi durant son absence l’employeur doit garder le lien avec son collaborateur. Privilégier l’écrit permet au salarié de répondre selon ses disponibilités et envies. En amont, l’employeur doit organiser ce retour dans les conditions attendues et adéquates, sous peine de se voir reprocher un manquement grave à ses obligations, cause de rupture de contrat ou autres poursuites.
Vérifiez donc la disponibilité du bureau et du poste précédemment occupé, et faites le point avec le salarié en matière de formation ou de remise à niveau technique. N’oubliez pas de lui présenter les éléments qui ont évolué en son absence, comme les nouveaux collègues, clients et fournisseurs et veillez à lui faciliter l’accès à l’information sur les dispositifs qui peuvent lui être utiles et à l'aiguiller vers les bons interlocuteurs : services RH, médico-social, mission handicap... Le service social de l’Assurance Maladie organise une réunion d’information au-delà de 3 mois d’arrêt. Un assistant social peut également intervenir sur simple demande.
Dans le cadre d’un arrêt maladie, si le salarié a hâte de se remettre au travail malgré des appréhensions légitimes, l’entreprise doit d’abord s’assurer qu’il est apte à reprendre son poste, avec l’aide de l’Assurance Maladie. Les traitements d’une maladie peuvent avoir des conséquences sur la concentration, l’état de fatigue, la mémoire. S’il est important pour le salarié de reprendre son rôle actif, il ne faut pas que ce soit aux dépens de sa guérison complète. L’employeur doit organiser pour le salarié une visite médicale de reprise1, qu’il soit absent pour cause de maladie, de maladie professionnelle ou d’accident du travail (à partir de 30 jours). Idem après un congé maternité. Seule cette visite met fin, sur le plan juridique, à la suspension du contrat de travail.
Pour un arrêt de plus de 3 mois, une visite de pré-reprise2 permet d’accompagner le salarié. Un temps partiel thérapeutique peut également être mis en place. Les modalités doivent être discutées avec le salarié et l’employeur et validées par le médecin-conseil. Il permet la reprise progressive, d’une manière partielle ou aménagée, en vue d’un rétablissement complet. “C’est un tremplin pour une reprise à temps plein, un dispositif pour aider le patient”, précise le service médical de la CPAM de Paris.
L’entreprise doit développer une politique claire de retour au travail, condition pour que les managers et/ou services RH puissent à leur tour prévoir auprès du salarié une organisation adaptée, une charge de travail progressive, des remises à niveau, des formations... Ce retour peut constituer un défi pour les managers : ils doivent être soutenus pour favoriser leur implication. Une formation pourra s’avérer utile pour présenter les notions de santé psychologique et bien définir leur rôle et leurs responsabilités. Toute l’équipe doit aussi être préparée au retour de leur collègue afin de lui assurer le meilleur accueil. Prévoir une réunion, qui peut prendre la forme d’un petit-déjeuner convivial, sera l’occasion de faire le point sur les évolutions, les nouveaux outils…
La cohésion d’équipe et l’entraide permettront de favoriser un climat professionnel de confiance !
Pour en savoir plus :
Une visite médicale de préreprise peut découler sur une recommandation d’aménagements de poste ou de reclassement professionnel. En cas de reconnaissance de travailleur handicapé (RQTH), l’aménagement de poste peut être pris en charge partiellement par l’Agefiph.
1 dans les 8 jours suivant sa réintégration
2 cette visite de préreprise peut être organisée par le médecin du travail, à l’initiative du salarié, ou à la demande du médecin traitant ou du médecin de la Sécurité sociale