Un concept qui séduit surtout les salariés
Depuis la publication au Journal officiel des Ordonnances réformant le Code du travail, le 22 septembre dernier, les salariés souhaitant travailler à distance de leur entreprise n’ont plus à obtenir l’autorisation de leur employeur. C’est désormais à ce dernier de motiver un éventuel refus.
Si cette mesure peut paraître anodine au regard des bouleversements induits dans d’autres domaines – recours aux Prud’hommes, accords d’entreprise ou encore représentativité des salariés –, elle institue néanmoins un droit nouveau pour les uns, et un devoir pour les autres.
Du simple dossier qu’on rapporte à la maison pour l’étudier loin du brouhaha du bureau à l’accord formel permettant de gérer son activité depuis son domicile ou un espace de coworking un jour ou deux par semaine, le télétravail est petit à petit entré dans les mœurs.
Un accord national interprofessionnel en 2005, puis une loi en 2012 sont successivement venus en préciser les contours.
Efficacité, tranquillité, possibilité d’aménager son temps comme on le souhaite et donc de mieux concilier vie professionnelle et vie privée : la formule remporte l’adhésion de 61 % des salariés.
Pourtant, à l’heure où Internet et la téléphonie mobile permettent de rester connecté en permanence, elle peine encore à s’imposer dans la pratique. Institué dans la plupart des grandes entreprises, le télétravail ne concerne encore à ce jour que 17 % des salariés et continue de soulever de multiples réticences dans les petites structures.
Des avantages objectifs pour l’entreprise
S’il ne convient de toute évidence pas à n’importe quelles activités, le télétravail, lorsqu’il peut être mis en place, s’avère toujours bénéfique à l’entreprise.
Synonyme de réduction des temps de transport, vécu comme une marque de confiance de l’employeur, il constitue une véritable source de bien-être au travail et représente, pour la plupart des salariés qui en bénéficient, un levier de motivation puissant.
En moyenne, un télétravailleur consacre 32 minutes supplémentaires chaque jour à sa vie familiale et dort 44 minutes de plus.
Pourtant, six entreprises sur 10, encore trop souvent ancrées dans un management « de suspicion », le refusent à leurs employés.
Selon une étude de la Direction générale des entreprises, le télétravail serait pourtant source de 5 à 30 % de gain de productivité.
Les raisons sont multiples :
- meilleure gestion du temps et de l’organisation des tâches,
- communication plus factuelle et plus efficace,
- absence de distractions et de perturbations (discussions entre collègues, bruit ambiant, pauses café, déjeuners qui s’éternisent, réunions, …)
L’absentéisme chute en moyenne de 20 % et le turn-over se réduit dans les entreprises où le télétravail est encouragé.
Enfin, les structures ayant adopté les open spaces et le remplacement des postes de travail individuels par des bureaux « partagés », réalisent des économies de loyer significatives en adaptant la taille de leurs locaux au nombre de salariés réellement présents. Autant de bonnes raisons de ne plus craindre une hypothétique perte d’autorité liée à l’éloignement.