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L'autoassurance : des économies qui peuvent vous coûter cher

Vous estimez que votre prime d'assurance est excessive ou bien votre assureur a décidé de ne pas renouveler votre contrat. Une alternative s'offre à vous : l'autoassurance. Mais attention : il est déconseillé de résilier tous vos contrats. Les économies réalisées sur les garanties les plus importantes sont susceptibles de mettre en péril votre entreprise. En cas de sinistre, les conséquences financières risquent d'être bien plus importantes que si vous aviez été accompagné par un assureur..

L'autoassurance : êtes-vous concerné ?

Qu'est-ce que l'autoassurance ?

C'est la volonté pour une personne de ne pas souscrire de contrats d'assurance pour couvrir certains risques. Cette personne devient ainsi son propre assureur : elle fait de l'autoassurance. Elle décide d'assumer seule les conséquences financières du préjudice subi ou causé à autrui.
 
Mais est-il possible de ne pas souscrire de contrats d'assurances ?
 
Oui. Seules quelques assurances personnelles et professionnelles sont obligatoires. Parmi les plus importantes, on peut citer l'assurance automobile et l'assurance habitation pour un locataire. De plus, certaines professions réglementées ou relevant du secteur médical doivent nécessairement souscrire une assurance de responsabilité civile : avocat, médecin, agent ou courtier immobilier, expert-comptable, architecte, etc... Dans le bâtiment, les professionnels doivent quant à eux souscrire obligatoirement une assurance décennale (loi Spinetta).

Pourquoi choisir l'autoassurance ?

Deux cas principaux peuvent être envisagés.

  • Premièrement, vous estimez que votre ou vos assurances vous coûtent trop cher. Afin de réaliser des économies, vous choisissez alors de résilier vos contrats.
  • Deuxièmement, cette résiliation peut être effective à l'initiative de l'assureur. Celui-ci juge que vous lui coûtez trop cher et que vous l'avez trop sollicité pour obtenir des remboursements. Cette solution n'intervient en général qu'en dernier recours, après augmentation de la franchise et de la prime.

Comment évaluer vos risques ?

Avant de décider de vous passer d'assurance, vous devez déterminer quels contrats sont concernés.

C'est à vous d'établir les risques que vous pensez être capables d'assumer et que vous ne voulez plus assurer. Évidemment, ces risques sont totalement différents selon que vous êtes artisan, commerçant ou en profession libérale. Par exemple, le coût d'un vol n'est pas le même pour un bijoutier que pour un vendeur de chaussures.

Autre exemple, vous avez un accident du travail. Si vous ne pouvez plus travailler, comment allez-vous gagner votre vie ? L'assurance perte d'exploitation sert justement à traverser ce moment difficile. Mais elle est facultative pour les professionnels. Dans les deux cas, c'est à vous de juger si vous pouvez vous en sortir seul.

Comment déterminer votre capacité d'autoassurance ?

Vous devez d'abord réaliser un inventaire de tous vos biens. En fonction de la valeur de votre patrimoine et des risques que vous êtes prêt à couvrir, vous pourrez déterminer votre capacité d'autoassurance et la franchise que vous êtes prêt à payer. Ainsi, avant de vous orienter vers de l'autoassurance totale, vous pouvez considérer la franchise comme autant d'économies à réaliser sur la prime.

Par exemple, vous décidez de vous autoassurer jusqu'à x milliers d'euros. Vous êtes votre propre assureur et vous gérez les petits sinistres. En revanche, en cas de sinistre plus important, lorsque les sommes en jeu sont nettement plus conséquentes, c'est l'assureur qui intervient. Il est recommandé aux petites structures qui veulent déterminer leur capacité d'autoassurance d'être accompagnées par un assureur conseil.

L'autoassurance : un choix risqué et dangereux

Un système très peu développé

Certes l'autoassurance est en théorie une solution possible à mettre en œuvre. Mais ce système est-il répandu ? La réponse est non. En pratique, aucun professionnel ne peut envisager raisonnablement de se passer d'assurance. Très peu de professionnels font le choix de l'autoassurance en ce qui concerne les bâtiments, les matériels et les marchandises.
 
De manière générale, les frais d'assurance font partie de l'équilibre du compte d'exploitation. Les assurances perte d'exploitation et responsabilité civile constituent deux des garanties indispensables pour un professionnel.

La réaction de l'assureur : entre mise en garde et négociation

Les assureurs sont contactés tous les jours par des personnes qui veulent faire de l'autoassurance.
 
Ces demandes portent davantage sur les assurances de biens que de personnes. Elles interviennent le plus généralement à l'occasion du renouvellement des primes par des clients mécontents du tarif qui leur est demandé. L'assureur a légalement un devoir de conseil auprès de ses clients. Quand un assuré l'informe qu'il souhaite résilier ses contrats, l'assureur doit donc lui expliquer les risques et le mettre en garde.
 
S'ensuit alors une période de négociation au cours de laquelle chacun va tâcher de trouver un compromis au niveau des garanties et du prix proposés.

Le risque de se passer des autres services inclus dans la prime

Un contrat d'assurance ne comprend pas que des garanties de remboursement. Il offre aussi de nombreux services pour les assurés. Par exemple, le contrat prend en charge toute une série de services à la personne. En cas d'hospitalisation, il vous proposera les solutions adéquates pour chercher vos enfants à l'école, ou il mettra à disposition une aide ménagère si vous êtes malade, etc.

D'autres types de services peuvent être proposés, comme une conciergerie, un coffre-fort, etc... Donc se priver d'une assurance, c'est se priver de tout un ensemble de services vous facilitant la vie et vous faisant gagner du temps en cas de sinistre.

L'autoassurance peut se transformer en sous-assurance

Les personnes voulant faire de l'autoassurance espèrent réaliser des économies et être capables d'assumer seules financièrement leurs sinistres.

Dans la réalité, on constate qu'elles sont incapables de mettre entièrement de côté l'argent qu'ielles consacraient à leurs contrats d'assurance. De plus, cet argent est souvent mal investi en étant placé sur les mauvais produits financiers. Ainsi, pour la majorité des sinistres, ces personnes ne disposent pas du montant nécessaire pour assumer le préjudice subi.

Cette situation est relativement similaire pour la santé où, en cas de sinistre, l'autoassurance offre moins de garanties qu'une vraie assurance. L'effet recherché par l'autoassurance, à savoir des garanties similaires à moindre coût, n'est donc pas réellement atteint. C'est même l'inverse : les autoassurés sont souvent moins bien assurés, c'est-à-dire sous-assurés.

Un bon compromis : l'augmentation de la franchise

La franchise représente le meilleur moyen pour responsabiliser l'assuré en l'incitant à ne pas solliciter l'assureur de manière intempestive pour des remboursements mineurs. Autrement dit, elle évite d'accumuler des remboursements qui, additionnés, finissent par coûter cher en gestion et en indemnisation. Rappelons que le rôle de l'assureur est d'accompagner le professionnel en cas de coup dur puisqu'il prend à sa charge les sinistres les plus coûteux : ceux qui peuvent mettre en péril l'activité.

Ainsi, l'assuré qui accepte de prendre en charge davantage de sinistres mineurs pourra voir sa prime diminuer. Par conséquent, l'assuré qui souhaite faire de l'autoassurance peut chercher un compromis avec son assureur en acceptant une hausse de sa franchise. Il devient ainsi son propre assureur jusqu'à un certain montant et réalise des économies sur sa prime.

 

 

 

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