Publié le 31/07/2019
Il vous faudra choisir un statut pour le conjoint, vous prémunir contre d’éventuelles difficultés et adapter votre régime matrimonial pour protéger votre patrimoine.
Créer une entreprise en couple, tout comme avec ses enfants ou un autre membre de sa famille, c’est la possibilité de mettre son énergie au service d’un projet commun en mutualisant des compétences complémentaires, tout en passant davantage de temps ensemble.
Cependant, les risques associés doivent être bien évalués, car le couple engage alors sa vie privée et son patrimoine financier.
Avant de démarrer, vous devez vous poser plusieurs questions :
L’une des principales difficultés du travail en couple consiste à bien définir le rôle et les tâches de chacun. Celles-ci peuvent être clairement spécifiées dans les statuts de la société. Une démarche d’autant plus importante lorsque le conjoint n’a pas de contrat de travail lui attribuant une fonction précise. Par exemple : le gérant est en charge de la clientèle et son conjoint s’occupe de la comptabilité, du secrétariat, etc.
Il est par ailleurs important de préserver sa vie de couple. En l’absence d’enfants notamment et si l’activité est exercée à domicile, il est parfois difficile de se ménager du temps personnel. Un rituel pourtant indispensable pour maintenir un bon équilibre au sein de l’entreprise.
Le conjoint du chef d’entreprise, marié ou pacsé, peut choisir entre trois statuts : conjoint associé, conjoint collaborateur ou conjoint salarié.
Le conjoint associé
Il possède des parts ou des actions dans la société à la suite d’un apport en numéraire, en nature ou en industrie (savoirs ou connaissances). Il peut choisir entre deux statuts :
Le conjoint collaborateur
Il participe au fonctionnement de l’entreprise, mais ne perçoit aucun salaire. Il est possible de cumuler ce statut avec une activité salariée si celle-ci ne dépasse pas la durée annuelle légale du travail (soit 803,5 heures).
En tant qu’ayant droit du chef d’entreprise, le conjoint collaborateur est considéré comme un travailleur non salarié (TNS) et relève du SSI.
Le conjoint salarié
Il possède un contrat de travail. Trois conditions doivent être remplies pour bénéficier de ce statut. Ainsi, le conjoint doit :
Le conjoint salarié relève du régime général de la sécurité sociale (CPAM).
En cas de difficultés économiques, le patrimoine du couple (biens mobiliers et immobiliers, liquidités) peut être partiellement ou totalement saisi pour payer les créanciers (fournisseurs, État, banques).
En fonction du statut de l’entreprise, le patrimoine saisissable varie.
À titre d’exemple :
Toutefois, dans le cas d’une entreprise créée en couple, c’est le régime matrimonial du couple qui détermine le périmètre des biens saisissables, selon qu’il existe ou non un contrat de mariage.
S'il n’existe pas de contrat de mariage
Les époux sont mariés sous le régime de la communauté des biens réduite aux acquêts. Les créanciers peuvent saisir : les biens propres du chef d’entreprise (c’est-à-dire acquis avant le mariage) et les biens communs (acquis pendant le mariage par l’un et/ou l’autre des époux).
Le conjoint est très peu protégé. Des saisies sur salaire peuvent ainsi être mises en place, mais ses biens propres restent insaisissables.
Important : les biens acquis pendant le mariage par l’un des conjoints dans le cadre d’une donation, d’un legs ou d’une succession sont considérés comme des biens propres.
Si un contrat de mariage a été signé
Les époux peuvent choisir parmi trois régimes matrimoniaux.
Les couples pacsés
Si le Pacs a eu lieu avant le 1er janvier 2007, le régime de l’indivision s’applique à tous les biens acquis après la signature du Pacs. Chaque pacsé est donc propriétaire de la moitié des biens acquis à partir de cette signature. Les créanciers peuvent donc saisir la moitié des biens du conjoint, hormis les biens propres acquis avant la signature.
Si le Pacs a eu lieu après le 1er janvier 2007 : le régime applicable est celui de la séparation de biens.
Travailler en couple, c’est aussi devoir faire face à des moments difficiles, à des désaccords. Lorsqu’aucune issue n’est envisageable, afin de ne pas affecter le fonctionnement de l’entreprise, une séparation doit être engagée le plus tôt possible.
Dans le cas où les conjoints sont associés, des précautions peuvent être prises dès le lancement de l’activité pour éviter d’éventuels blocages :
En cas de divorce ou de décès, le choix du régime matrimonial est déterminant pour la suite. Chaque régime dispose de ses propres particularités.