Que recouvre une charte éthique ?
Une véritable profession de foi
Depuis le début des années 2000, pour regagner la confiance des consommateurs ébranlée par les scandales successifs du monde des affaires, les collectivités et les grands groupes ont progressivement pris la décision d’adopter un code de bonne conduite appelé « charte éthique ». Regroupant une série d’engagements formels, ces chartes éthiques ont vocation à moraliser les pratiques, en interne comme en externe.
Un principe de transparence, en lien avec le développement durable
Éthique dans la conduite des affaires, amélioration des conditions de travail, prise en compte de l’impact environnemental de son activité… Les principes énoncés dans ces chartes s’inscrivent dans la démarche RSE des entreprises. Ils témoignent d’une volonté de transparence dans l’attribution des marchés, les relations avec la concurrence, les critères de recrutement ou encore le choix des fournisseurs.
Des engagements concrets envers ses salariés, son écosystème et la planète
Bien que chaque entreprise reste libre d’inscrire ce qu’elle veut dans sa charte, il ne faut pas perdre de vue que chaque principe énoncé est un engagement formel. Ceux-ci se décomposent généralement en trois volets :
- la déontologie et la morale ;
- le volet social, régissant tout ou partie de la politique RH ;
- l’aspect environnemental (recours à des matériaux renouvelables, économies d’énergie ou encore efforts en faveur du recyclage).
Une demande croissante des clients et des investisseurs
Quelle que soit leur taille, les entreprises doivent désormais formaliser des intentions à caractère social et/ou environnemental pour espérer obtenir des marchés publics.
- L’attribution d’un nombre croissant d’aides est conditionnée par le respect de critères de ce type, en passe de devenir également indispensables pour lever des fonds.
- Conscients que l’attente des consommateurs en matière d’éthique est de nature à constituer un levier ou un frein à la croissance, de plus en plus d’investisseurs choisissent de miser prioritairement sur des entreprises engagées dans une telle démarche.
Des ETI aux TPE, une démarche appelée à se généraliser
Tout comme la démarche RSE, la charte éthique représente des avantages pour toutes les entreprises, quelle que soit leur taille. Possibilités de financements supplémentaires, conquête de nouvelles parts de marché, pacification des relations sociales au sein de l’entreprise et surtout amélioration de la satisfaction client : les bénéfices se mesurent au quotidien, sur tous les plans. Reste cependant à prendre des résolutions réalistes, fédératrices et faciles à mettre en œuvre. Car dans ce domaine comme dans beaucoup d’autres, l’excès nuit.
Promesses non tenues : quels risques ?
L’adoption d’une charte éthique reste facultative et ses dispositions s’inscrivent en général dans ce que l’on appelle « le droit mou », notamment si le document regorge de termes flous comme « favoriser » ou « se montrer attentif ».
Cependant, dans ce domaine comme dans d’autres, la justice attend que les promesses formelles soient suivies d’effet, notamment si leur non-respect peut être assimilé à des pratiques commerciales trompeuses ou à de la concurrence déloyale. Plusieurs jugements ont déjà été rendus dans ce sens.