Publié le 06/11/2024
Naissance et définition
Le microcrédit a été inventé dans les années 1970 au Bangladesh par le professeur Muhammad Yunus, prix Nobel de la paix en 2006. L'objectif était de permettre aux femmes pauvres de son pays de développer de petites activités lucratives en leur prêtant les très petites sommes nécessaires à l'achat des matières premières.
Le microcrédit constitue aujourd'hui un nouveau modèle économique qui ne s'adresse pas qu'aux pays les plus pauvres mais aide, partout dans le monde, les personnes à faibles ressources qui veulent créer leur propre entreprise.
La différence avec un prêt classique
Le microcrédit s'adresse en priorité aux individus exclus du système bancaire - souvent chômeurs ou travailleurs en situation de précarité - qui veulent créer leur propre entreprise.
Comme son nom l'indique, le microcrédit ne concerne que des petites sommes, dépassant rarement 10 000 €. Tout comme un prêt classique, l'emprunteur rembourse son prêt à échéances définies, avec un taux d'intérêt généralement plus élevé que dans les banques traditionnelles, du fait de coûts de fonctionnement plus élevés et de services annexes comme l’accompagnement du porteur de projet.
Il ne faut pas confondre le microcrédit professionnel qui a pour but de créer ou développer une entreprise et le microcrédit personnel consacré par exemple à l'acquisition de biens de consommation.
Bon à savoir : 81 % des entreprises ayant bénéficié d'un microcrédit de l'Adie sont toujours en activité 3 ans après leur création, contre 63 % pour la moyenne des entreprises individuelles (1).
Plusieurs organismes sont habilités par la Banque de France pour proposer des microcrédits à leurs clients. L'Adie est l'un des interlocuteurs privilégiés des personnes recherchant ce type de financement.
Adie signifie « Association pour le droit à l'initiative économique ». Elle a été fondée en 1989 par Maria Nowak, économiste spécialisée dans le microcrédit, et a été reconnue d'utilité publique.
L'objectif de l'Adie est d'aider et de financer les microentrepreneurs qui n'ont pas accès aux crédits bancaires traditionnels.
Les missions de l'Adie
Vous devez avoir l’âge de la majorité lors du dépôt de la demande de prêt et votre entreprise doit être dans l’impossibilité de bénéficier d’un crédit bancaire (plusieurs demandes rejetées par exemple).
L'Adie accorde des microcrédits en fonction de 3 critères principaux :
Au final, le microcrédit est accordé après délibération de différents intervenants, membres de l'Adie et acteurs du monde économique local. La réponse est donnée dans un délai de 10 jours et les fonds débloqués sous 48h une fois le dossier accepté.
Si vous souhaitez obtenir des informations sur l'Adie et le microcrédit, vous pouvez aller sur le site adie.org ou appeler le 0969 328 110 du lundi au vendredi de 8h à 18h (appel non surtaxé). Un conseiller vous posera alors des questions sur l'avancement de votre projet. Il pourra ensuite vous proposer un rendez-vous dans l'antenne la plus proche afin d'analyser dans le détail votre projet et votre plan de financement.
Outre l'Adie vous pouvez vous tourner vers Créa-Sol, également autorisée par le code monétaire et financier à distribuer du microcrédit, ou vers les réseaux spécialisés dans le financement et l’accompagnement de la création d’entreprise comme France active, Initiative France ou encore le Réseau Entreprendre
L'Adie propose des plans de financement pouvant aller jusqu'à 12 000 €, somme qui pourra éventuellement être complétée selon les cas par un prêt d'honneur, une aide de l'État, de la région, du département, etc. Ces prêts concernent tant la création que le développement de la microentreprise. Le remboursement peut être étalé sur une durée de 6 à 48 mois, l'objectif étant de permettre à l'emprunteur de rembourser rapidement des échéances peu élevées. Des aménagements peuvent être mis en place en cas de difficulté de paiement. À noter qu'une caution est obligatoire pour l'obtention d'un prêt. L'Adie demande à l'emprunteur de trouver une personne se portant garante du prêt à rembourser à hauteur de 50 %.
Parallèlement à la délivrance du prêt, l'Adie s'engage véritablement aux côtés du créateur d'entreprise. L'association accompagne l'emprunteur dès le départ en vérifiant la viabilité de son projet et même après son lancement. Cet accompagnement est assuré gratuitement par les personnels permanents de l'Adie. Il peut porter par exemple sur :
Une prime d'État pour les jeunes entrepreneurs
À partir d’un microcrédit de 1 000 €, l’Adie peut attribuer une prime d’État forfaitaire de 1 000 € destinée aux jeunes entrepreneurs en situation d’inclusion sociale, pour aider au démarrage de leur activité. Elle est ouverte aux jeunes âgés de moins de 30 ans, qui vont créer une entreprise dans les 12 prochains mois, ou qui ont créé une entreprise dans les 3 derniers mois, et qui remplissent certaines conditions (ex : résidence en Quartier Prioritaire, inscription à une Mission Locale, bénéficiaire du Revenu de Solidarité Active, etc.).
Pour en savoir plus : www.adie.org
Generali vous propose un accompagnement gratuit et une offre d'assurances dédiés aux porteurs de projet :
En savoir plus sur les solutions d'assurance pour les créateurs ou repreneurs d'entreprise
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Comme les particuliers, les auto-entrepreneurs qui contractent un emprunt auprès d’une banque doivent souscrire une assurance de prêt. Ainsi, en cas de difficultés, ils sont protégés et peuvent honorer leurs dettes. Explications.
1. "La création d'entreprise et le microcrédit, sources de croissance inclusive et de retombées économiques positives pour la société. L’impact de l’action de l’Adie" – Rapport 2021