Publié le 07/01/2019
D’après une étude, 58 % des Français déclarent être prêts à travailler dans l’artisanat s’ils le pouvaient ! Ce regain d’intérêt pour l’artisanat est donc un véritable phénomène sociétal, qui peut paraître étonnant dans nos sociétés contemporaines où le travail intellectuel est souvent considéré comme plus noble et plus valorisant que le travail manuel. À tort, estime l’Américain Matthew Crawford dans un livre paru en 2009, Éloge du carburateur. Pour appuyer son argumentation, l’auteur se base sur sa propre expérience de vie. Fraîchement diplômé d’un doctorat en philosophie politique, Crawford accepte un poste prestigieux de directeur exécutif au sein d’un think tank (groupe de réflexion). Cinq mois plus tard, profondément aliéné par un emploi dont il ne parvient pas à voir l’utilité, il décide de claquer la porte pour devenir mécanicien dans un atelier de réparation de motos anciennes. Ce travail va non seulement combler son besoin de réalisations concrètes, mais aussi stimuler son esprit. « Ce qui m’a peut-être le plus surpris, écrit-il, c’est que je trouve souvent le travail manuel plus captivant intellectuellement ».
Tous les secteurs de l’artisanat, qui rassemblent plus de 500 activités différentes, ont des difficultés à recruter. La pâtisserie, par exemple, qui demande de travailler de longues heures debout, en horaires décalés, peine à séduire. Les métiers du bâtiment et de la fabrication sont également perpétuellement en recherche de main d’œuvre. On estime à 50 000 le nombre de postes à pourvoir dans l’artisanat chaque année.
Mais pour se reconvertir dans l’artisanat, il faut impérativement s’y préparer. Il est donc très important de s’informer avant de se lancer dans l’aventure, notamment sur les réalités du métier. Même s’il n’est pas nécessaire d’avoir un diplôme pour exercer certaines activités artisanales, une vingtaine de professions réglementées exigent absolument un CAP (Certificat d'Aptitude Professionnelle). C’est le cas de la boulangerie par exemple. Il faudra également justifier au minimum d’un CAP ou d’une équivalence de 3 ans d’ancienneté dans le secteur pour pouvoir exercer son métier d’artisan en indépendant. L’apprentissage en CAP dure normalement 2 ans, mais cette période peut être réduite à 1 an si l’apprenti est déjà titulaire d’un diplôme de niveau équivalent ou supérieur.
Selon une étude OpenClassrooms, 62 % des Français désignent la difficulté? d’accès aux formations efficaces et a? prix abordable comme frein principal a? leur reconversion professionnelle.
Pas de panique toutefois, de nombreuses ressources existent pour trouver la formation qui convienne parfaitement à vos besoins et vous accompagner dans votre nouvelle activité. Citons notamment les Greta, qui regroupent les établissements offrant des formations pour adultes dans tous les secteurs professionnels, et les chambres des métiers et de l’artisanat.
Par ailleurs, les cadres salariés en CDD ou CDI peuvent bénéficier, sous certaines conditions (dont l’acceptation de leur employeur), d’un congé individuel de formation. Ce congé payé, d’une durée maximale d’1 an, leur offre la possibilité de garder leur rémunération pendant qu’ils se forment au métier de leur choix.
Ça y est ! Vous êtes convenablement préparé à l’exercice de votre futur métier artisanal, il est maintenant temps de se jeter à l’eau. Mais de quelle manière ? Peut-être avez-vous quelques contacts pour intégrer une structure déjà existante ou rejoindre une entreprise familiale. La reconversion dans l’artisanat peut également être liée à l’envie de lancer sa propre entreprise. Dans ce cas, comment lancer votre activité sereinement ?
Connaître son environnement
Passionné par votre nouvelle activité et certain de la qualité de vos futurs produits, tout vous porte à croire que votre business rencontrera le succès. Ce n’est malheureusement pas aussi simple. Vous êtes désormais à un stade clé de votre reconversion : l’étude de marché. Elle vous permet d’obtenir des renseignements sur votre clientèle cible, d’identifier le nombre et les profils de vos concurrents dans votre secteur, de déterminer si vos meilleures cibles sont les particuliers ou professionnels, et de définir les types de produits qui les intéressent le plus.
C’est en connaissant le marché que vous pourrez proposer des produits adaptés à la demande.
Se tourner vers les bons interlocuteurs
De nombreux organismes peuvent vous aiguiller et même éventuellement vous prodiguer des aides financières. N’hésitez pas à vous tourner vers l’URSSAF pour obtenir des conseils avisés ou à visiter le site de l’Observatoire des aides aux entreprises pour savoir quelles aides votre région est susceptible de vous proposer. Il peut également être intéressant de solliciter, via votre banque privée, un prêt à la création d’entreprise auprès d’OSEO, agence publique qui aide au financement et à l’accompagnement des PME françaises. Pour espérer obtenir des aides et/ou un crédit bancaire, il est impératif d’apporter un soin particulier à la présentation de votre dossier.
Limiter les risques
Obtenir du financement est une chose, mais il est également judicieux de faire en sorte de limiter vos frais lors du lancement de votre activité. À vous de trouver une solution économe en adéquation avec vos besoins. Pour éviter d’avoir un loyer supplémentaire à payer, vous pourriez, par exemple, opter pour un site de vente en ligne plutôt que pour une boutique physique, ou décider de libérer – du moins dans un premier temps – une pièce de votre habitation pour en faire votre atelier.
Sources :
nouvelleviepro.fr
orientation-pour-tous.fr
cidj.com
artisandubatiment.fr
odoxa.fr
lexpress.fr
creditentreprise.fr
votreargent.lexpress.fr
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