Skip to main content

Engins mobiles : prévenir les risques de collisions sur les chantiers

Les collisions entre engins mobiles (pelleteuse, chargeuse, etc.) et divers obstacles (autre engin, camion, piéton, etc.) constituent l’un des principaux risques d'accidents du travail sur les chantiers de construction. Leur prévention est donc essentielle pour préserver la sécurité des personnes et l’intégrité du matériel.

Quelles sont les principales causes d'accidents graves du travail dans un chantier de BTP ?

Les accidents entre gros engins de chantier : un nombre élevé de cas

Sur un chantier, de nombreux accidents du travail peuvent survenir, mais la collision est le plus fréquent. Chaque année, sur les chantiers de travaux publics, entre 10 et 20 accidents graves ou mortels sont causés par une collision entre un engin et un piéton(1). Cela en fait la principale cause d'accidents du travail mortels dans ce secteur, qui est particulièrement exposé au risque de collision. 

En effet, sur un chantier, de nombreux engins mobiles peuvent être impliqués dans une collision : pelleteuse, niveleuse, chargeuse, compacteur ou encore tombereau par exemple. Ce risque est d’autant plus prégnant que la collision peut prendre de nombreuses formes :

  • entre un engin mobile et un piéton ;
  • entre deux engins mobiles ;
  • entre un engin mobile et un obstacle fixe (rambarde, immeuble, etc.) ;
  • entre un engin mobile et un obstacle mobile (camion, voiture, etc.).

Le saviez-vous ?

Entre 10 et 20 accidents de travail graves ou mortels sont dus à une collision engin-piéton chaque année dans les travaux publics (1).

 

Qui est responsable en cas d'accident sur chantier ?

La co-activité sur le chantier est souvent l'une des principales causes de collision. Toutefois, d'autres facteurs sont aussi à prendre en compte : une erreur d'inattention des conducteurs circulant à proximité immédiate du chantier, l’entrée non autorisée d’un individu, une visibilité réduite (mauvais temps, travail de nuit, etc.), une sortie de route accidentelle ou encore une erreur des conducteurs des engins (vitesse excessive, fatigue, etc.), par exemple.

En cas d'accident sur un chantier, la responsabilité peut incomber à plusieurs parties(2).

  • L'employeur qui manque à son obligation de sécurité engage sa responsabilité en cas d'accident du travail. Il doit s'assurer que ses salariés sont formés pour utiliser les engins de chantier et mettre en place des règles de sécurité, telles que la formation aux risques liés à la circulation sur le lieu de travail. 
  • Les salariés ont l'obligation de respecter les consignes de sécurité et de signaler les dangers. En cas de non-respect, ils peuvent être sanctionnés, jusqu'au licenciement.
  • Si un dommage est causé à un tiers, l'employeur reste responsable des actes de ses salariés dans l'exercice de leurs fonctions, sauf en cas d'abus de fonctions. L'assurance responsabilité civile de l'entreprise couvre généralement ces dommages.

 

Comment prévenir les risques de collisions dans le BTP ?

1. Créer un plan de circulation sur le chantier

Il est tout d'abord indispensable d'analyser les risques potentiels avant le début des travaux, et ce, à partir de plusieurs facteurs : les déplacements nécessaires, la nature des tâches de conduite, la présence de piétons ou encore les caractéristiques des engins (angles morts, etc.).

Ce travail préalable doit permettre d'établir un plan de circulation, dont l'objectif est multiple :

  • définir les flux de circulation des camions, des engins et des travailleurs piétons ;
  • réduire au maximum les croisements entre ces flux ;
  • délimiter physiquement et de manière visible différentes voies de circulation (marquage au sol, barrières, etc.) ;
  • créer des zones dédiées aux manœuvres des engins et véhicules ;
  • instaurer des zones interdites aux piétons.

2. Dévier la circulation

Dans le cas de travaux routiers, il peut être nécessaire de demander un arrêté de circulation aux autorités, à savoir (3) :

  • la mairie pour les travaux en agglomération ;
  • le président du conseil général pour les routes départementales ;
  • le préfet de département pour les routes nationales.

3. Installer une signalisation temporaire

Lorsque les déviations sont impossibles ou parcellaires, la signalisation temporaire est indispensable pour gérer un chantier sous circulation. Son rôle : avertir et guider les usagers (piétons, automobilistes, etc.) afin qu'ils modifient leurs comportements. Cette signalisation doit ainsi permettre aux usagers d’éviter de se mettre en danger, mais aussi de mettre en danger les ouvriers.

Encadrée réglementairement, la signalisation temporaire peut prendre trois formes différentes (4) :

  • la signalisation d'approche en amont du chantier pour informer d'un danger, d'une prescription ou d'une indication ;
  • la signalisation de position aux abords du chantier pour baliser la zone de travaux ;
  • la signalisation de fin de prescription en aval du chantier.

4. S’équiper en solutions d’aide à la conduite

Au-delà de ces actions préventives, les entreprises du BTP peuvent se doter de différentes technologies d’aide à la conduite pour limiter le risque de collisions impliquant les engins mobiles, tels que :

  • les caméras simples ;
  • les caméras 360° pour vérifier si un obstacle se trouve dans la zone de mouvement de l’engin ;
  • les radars de recul ;
  • les systèmes combinés associant des caméras et des radars ;
  • les systèmes de freinage automatique d'urgence.

Ces équipements permettent principalement de pallier aux angles morts, constituant l'un des facteurs de risque les plus importants sur les chantiers de construction (3).

5. Former tous les acteurs du chantier

La sensibilisation et la formation des acteurs du chantier (conducteurs, ouvriers, etc.) sont également essentiels pour prévenir les risques de collisions engin-engin, engin-piéton et engin-obstacle. Ces actions doivent notamment permettre d'informer sur :

  • les règles de circulation sur le chantier ;
  • les vitesses de déplacement des engins à respecter ;
  • les distances de freinage ;
  • les angles morts de certains engins ;
  • les règles de prévention spécifiques lors de certains travaux (de nuit, à proximité de la circulation, etc.).

Pour cela, l’OPPBTP (Organisme Professionnel de Prévention du Bâtiment et des Travaux Publics) met notamment à disposition des professionnels de la construction des modules e-learning pour sensibiliser sur les risques et les bonnes pratiques à adopter.

Au-delà des éventuelles conséquences humaines (blessures, décès, traumatisme psychologique, etc.), la collision d’un engin mobile peut avoir des conséquences financières importantes pour votre entreprise : dommages matériels, arrêt du chantier, etc. 

À lire aussi : Maintenance et assurance : la prévention du risque bris de machine

 

Sources :

(1) Stop Collision : le secteur de la construction se mobilise pour supprimer le risque de heurt engin-piéton sur les chantiers - OPPBTP - 2024

(2) Prévention des heurts engin-piéton : Responsabilités des différents acteurs - Stop Collision - 2024

(3) Les risques de collisions sur chantier - Prévention BTP – 2024

(4) Signalisation temporaire - Sur les chantiers - Prévention BTP - 2023

 

Nos solutions

Partager

Informations non-contractuelles données à titre purement indicatif dans un but pédagogique et préventif. Generali ne saurait être tenue responsable d’un préjudice d’aucune nature lié aux informations fournies.