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Ma santé 2022 : quels impacts pour les professionnels de santé ?

Lancé en septembre 2018, le plan national Ma santé 2022 a pour principal objectif de fluidifier le fonctionnement du système de soins français. Une ambition qui s’articule autour de nouveaux modes de formation et d’exercice pour les médecins. Précisions en 5 actes.

Formation : plus de souplesse pour mieux répondre aux aspirations des étudiants

Fini le numerus clausus et le sélectif concours de fin de PACES (1re année commune aux études de santé) ! L’outil de sélection historique cédera place dès la rentrée 2020 à un recrutement réalisé de façon progressive au cours du 1er cycle et à partir de cursus diversifiés. Chaque université pourra déterminer elle-même le nombre d'étudiants formés dans les filières de médecine, de pharmacie, de maïeutique et de dentaire. Le bachotage imposé par l’ECN (épreuves classantes nationales) aux futurs internes disparaîtra également et les postes de 3e cycle seront définis en fonction des besoins du système de sante? et des capacités de formation.

Les motivations de ces changements sont doubles :

  • rendre les cursus plus ouverts, plus proches de l’exercice professionnel, et plus respectueux des envies et des compétences des étudiants ;
  • répondre aux besoins des usagers en facilitant l’accès aux praticiens avec, à terme, une augmentation de 20 % des médecins formés.

Temps médical : déléguer les tâches administratives pour se concentrer sur les soins

L’élément clé du plan ? Permettre aux praticiens de se concentrer sur leurs missions de soins et de coordination des parcours en les libérant du temps passé sur leurs tâches administratives. Un objectif qui passe par la création de la fonction d’assistant médical. Ce dernier pourra notamment accueillir les patients, recueillir certaines données, mettre à jour les dossiers et gérer l’aval de la consultation… 
4 000 structures de groupe seront dotées d’un assistant médical d’ici 2022, permettant de dégager l’équivalent de 2 000 ETP (équivalent temps plein). Une libération du temps médical qui passera également par le renforcement de la délégation de certaines tâches à d’autres professionnels dont les compétences seront élargies (vaccination pour les pharmaciens, pratiques avancées pour les infirmiers par exemple).

Collaborations : coordonner les professionnels de santé pour construire les parcours patients

Ma santé 2022 incite également les professionnels ambulatoires et les établissements à mieux se coordonner pour que les patients aient accès aux meilleurs soins. Cette collaboration s’appuiera sur les communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) à travers le territoire. Chaque CPTS tend à proposer des actions et outils de coordination (généralisation du Répertoire opérationnel des ressources, Plan personnalisé de santé, systèmes d’information, télémédecine, diffusion de protocoles pluriprofessionnels…). L’État prévoit la création de 1 000 CPTS d’ici 2022 et de 2 000 structures d’exercice coordonne? conventionnées dans les 5 ans. Des moyens spécifiques seront également dédiés à cet effort de coordination dont le financement est en cours de négociation conventionnelle.
 
La collaboration entre professionnels de santé passera aussi par la création de 400 postes de médecins généralistes à exercice partagé ville/hôpital. Installés dans les territoires prioritaires, ils seront salariés par l’hôpital de proximité (500 à 600 seront labellisés à l’horizon 2022) ou par un centre de santé où ils proposeront des consultations.

Numérique : des outils généralisés, pour mieux s’organiser

Le nouveau soin passera par le numérique. Une évidence qui s’oppose au manque d’outils (fonctionnels) à disposition. Ma santé 2022 propose donc de créer un bouquet de services numériques incluant la généralisation de la e-prescription, afin d’améliorer l’organisation et la qualité de la prise en charge. 
Accessible partout, ce bouquet répondra aux besoins quotidiens des professionnels de santé : accès aux données de l’ENS (Espace numérique de santé) du patient, aux informations liées à sa pratique médicale, aux échanges sécurisés avec d’autres professionnels et avec son patient, ainsi qu’à différents téléservices de l’Assurance maladie.
Des solutions de prises de rendez-vous en ligne seront également proposées à tous les professionnels, pour éviter 100 millions de rendez-vous médicaux non-honorés par les patients en France par an (37 000 ETP de médecins). Une bonne gestion numérique des consultations devrait permettre de diviser ce nombre par 2, voire 5 selon les projections les plus optimistes.

Financement : de nouvelles modalités pour accompagner le changement

Dès 2019, des rémunérations au forfait pour les établissements et pour les médecins de ville seront mises en œuvre pour certaines maladies chroniques : diabète et insuffisance rénale chronique à l’hôpital dans un premier temps, avec élargissement à partir de 2020 à d’autres pathologies et ouverture progressive sur la ville et les coordinations ville-hôpital.
Les établissements hospitaliers recevront également une enveloppe de 300 millions d’euros pour favoriser la qualité des soins (contre 60 millions d’euros auparavant). Cette incitation financière sera attribuée sur la base d’indicateurs de qualité transversaux et se mettra en place de façon progressive.
Enfin, l’ONDAM (Objectif national de dépenses d'Assurance maladie) sera relevé à + 2,5 % avec un crédit de 3,4 milliards d’euros : 1,6 milliard d’euros seront consacrés à la structuration des soins dans les territoires, 920 millions à l’investissement hospitalier, 500 millions à la transformation numérique et 420 millions à l’évolution des métiers et des formations.

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