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Lancer son cabinet d'expertise-comptable : la marche à suivre

L’ouverture d’un cabinet d’expertise-comptable nécessite plusieurs étapes. De l’étude du statut jusqu’au choix du local, en passant par la réalisation des démarches administratives, il faudra ne rien oublier et prendre les bonnes décisions. Voici quelques informations pour vous accompagner.

Démarrer seul ou à plusieurs ?

Avant d’effectuer vos premières démarches, assurez-vous d’avoir bien identifié vos besoins ainsi que les questions stratégiques qui régiront vos activités. Déterminer votre statut juridique est l’une des premières questions à se poser. Pour cela, tout dépend si vous souhaitez vous lancer seul ou avec un associé. À deux, vous pourrez vous répartir le travail, selon votre spécialité.. Vous pourrez aussi échanger sur les dossiers en cours ou sur le développement stratégique du cabinet. Cela vous permettra de ne pas souffrir d’isolement, mais aussi de manière plus terre-à-terre, de partager les charges de votre cabinet (loyer, entretien, secrétariat, investissements…), voire les investissements qui peuvent être lourds au démarrage. En revanche vous disposerez de moins de liberté, car les décisions seront prises en commun, et vous devrez partager les bénéfices. Il faut donc bien choisir l’expert avec qui vous vous installez !

Choisir son statut en solo

Si vous êtes seul, c’est le statut d’entreprise individuelle qui s’applique. L’avantage de l’entreprise individuelle réside dans le peu de formalisme qu’elle entraîne. Revers de la médaille, on note une confusion des patrimoines professionnel et privé. Votre responsabilité pourra donc être engagée sur vos biens propres en cas de dettes de l’entreprise.

Autre possibilité : recourir à l’entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée (EURL), qui peut être fiscalement plus intéressante lorsque les frais de structure (logiciels, loyer, informatique, communication…) sont importants. Mais elle présente un formalisme plus lourd

Le mode d’exercice à plusieurs

Si vous êtes avec un associé, différents statuts de société sont aussi possibles. Mais attention : en tant qu’activité libérale réglementée, certaines formes vous sont interdites, comme celles conférant aux associés la qualité de commerçant1 (sociétés en commandite simple et sociétés en nom collectif).
Le mode d’exercice influe, notamment si vous partagez ou non les honoraires avec vos associés. Deux cas de figure sont en effet possibles :

  • soit vous ne partagez avec vos associés que les frais liés à votre activité (loyer, entretien, frais de matériel…). Il faudra alors vous tourner vers les groupements de moyens (sociétés civiles de moyens, contrats à frais communs) ;
  • soit vous souhaitez partager les frais mais aussi les bénéfices. Il faudra alors opter pour un groupement d’exercice (SCP, SEL…).

Opter pour le bon statut de société

Une fois établi le mode d’exercice, vous pourrez choisir le statut le plus adapté pour vous : 

  • la SARL (société à responsabilité limitée) est un statut largement plébiscité, où la responsabilité est limitée aux apports. Sa gestion est simple, et le cadre est stable : à titre d’exemple un associé ne peut céder ses parts sans que les autres membres de la société ne soient avertis ; 
  • la SAS (société par actions simplifiée), structure plus souple et évolutive, qui permet une plus grande liberté de fonctionnement ;  
  • la SA (société anonyme), généralement réservée aux projets à forte croissance.

Choisissez votre local

Autre étape importante : le choix de votre local. Plusieurs éléments peuvent influencer la recherche de votre lieu d’activité : des considérations personnelles, par exemple la proximité de votre lieu de résidence ou de votre famille. Il peut être également important de choisir un lieu où on ne trouve pas d’autres cabinets d’expertise-comptable à proximité. . Une fois cette zone d’installation délimitée, vous pourrez prospecter pour trouver le local idéal. Celui-ci doit répondre à vos besoins en matière de taille et de disposition. Il doit aussi être accessible (parking à proximité, transports en commun…) et donner une bonne image de votre activité, car vous y accueillerez des clients. Et bien sûr tout cela doit entrer dans votre budget !

Acheter ou louer le local ?

C’est sans doute une question que vous vous poserez : 

  • D’un côté, les taux d’intérêt bas et la sécurité d’être propriétaire des murs poussent à l’achat. D’autant qu’il est possible de déduire les intérêts d'emprunt du bénéfice imposable, de même que la taxe foncière et une quote-part de l'amortissement. Mais c’est un investissement lourd pour une entreprise en démarrage dont les moyens sont généralement consacrés à la croissance de l’activité.
     
  • De l’autre, les loyers et l'assurance des locaux en location sont eux aussi déductibles du bénéfice imposable de l'entreprise. Mais il n’est pas possible de faire des travaux importants sans autorisation du propriétaire. Vous êtes également tributaire des augmentations de loyers voire d’une non-reconduction du bail.

 Passer à l’action : quelles démarches ?

Une fois que les contours de votre activité sont définis, l’heure est venu de passer à l’action :  plusieurs démarches importantes sont nécessaires avant de démarrer, comme celle de vous inscrire à l'Ordre des experts-comptables. De façon générale, exercer sa profession à titre libéral ou diriger une société d’expertise-comptable requiert cette inscription. Vous devrez également vous rapprocher d’un CFE (centre de formalités des entreprises) pour enregistrer votre activité. Cette inscription vaut déclaration auprès des principaux organismes administratifs (impôts, Insee, Sécurité sociale, Caisse nationale d’assurance vieillesse…). N’oubliez pas d’ouvrir un compte bancaire, là aussi c’est obligatoire si vous exercez en société de capitaux (EURL, SA, SASU et SARL). Enfin, prenez rendez-vous avec votre assureur, notamment pour mettre en place une assurance Responsabilité civile professionnelle (RC). Elle permet, si vous commettez une faute entraînant un préjudice pour un client ou un tiers, de régler les dommages-intérêts dont les montants sont parfois élevés, pouvant mettre en péril la viabilité financière de votre entreprise…

 

Sources :
1 legifrance.gouv.fr

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