Publié le 21/01/2019
Un incubateur est une structure qui accompagne de très jeunes entreprises dans leurs premières années, parfois même quand elles sont encore en cours de création. L’incubateur protège les jeunes entreprises – 90 % des start-ups échouent lors de leurs premières années – et les aide à créer les conditions du succès : réflexion sur le projet commercial, élaboration du modèle économique, formations, accompagnement technique, support administratif et juridique, mise en relation avec des financiers…
Mais les bénéfices d’une incubation ne s’arrêtent pas là. Elle permet à votre start-up de s’appuyer sur une marque reconnue et de crédibiliser votre projet : être accueilli dans un incubateur prestigieux est un gage de sérieux et de professionnalisme. Avant tout, l’incubateur est un espace d’échanges privilégiés, un endroit idéal pour construire et développer votre réseau et y rencontrer d’autres entrepreneurs avec qui partager vos expériences. Vous pourrez également bénéficier de conseils d’experts techniques et peut-être même vous faire accompagner par un mentor, (un entrepreneur expérimenté dans votre domaine), ressource inestimable pour une entreprise en construction.
Mais ce n’est pas tout. En plus d’être soutenu dans votre projet professionnel, vous bénéficiez d’avantages personnels. Le contrat d'appui au projet d'entreprise (CAPE), très utilisé dans le cadre de telles collaborations, en définit les règles juridiques et vous permet d’obtenir une protection sociale : une couverture sociale au titre du régime général, une protection en cas d’accident du travail ou de maladie professionnelle et une couverture assurance chômage.
Les incubateurs peuvent être hébergés par des organismes publics, des grandes écoles et universités (HEC, Centrale, Paris-Dauphine, et bien d’autres), des structures privées, ou même directement intégrés au sein de grands groupes. La France est un des pays au monde qui compte le plus de structures – incubateurs, accélérateurs, pépinières – dédiées à l’accompagnement des start-ups. Elles étaient près de 440 début 2018 à se livrer une concurrence féroce pour attirer les meilleures start-ups, espérant dénicher la perle rare, le Facebook ou Uber de demain.
Accueillir et accompagner votre start-up est loin d’être un acte désintéressé pour les grandes entreprises. Leur investissement peut avoir des retombées immenses. D’abord, en s’entourant de start-ups telles que la vôtre, les grands groupes se mettent au contact de structures bien plus agiles qu’eux, aux capacités d’innovations plus rapides et étendues. Dans un monde de plus en plus digital, où les transformations technologiques s’accélèrent, les start-ups permettent donc aux grands groupes d’éviter les disruptions technologiques, et ce pour un investissement financier limité. Les idées nées de votre projet peuvent en effet être expérimentées dans les grands groupes, et pourquoi pas mises en place si elles s’avèrent créatrices de valeur. À travers leurs incubateurs, les grandes entreprises se placent donc au plus près de l’innovation. Elles se nourrissent ainsi de concepts novateurs mais également des méthodes de travail de structures bien plus agiles : design thinking, processus itératif essai/erreur, prototypage éclair…
Chaque incubateur a des critères de sélection qui lui sont propres. Impossible par exemple de rejoindre l’un des 28 incubateurs Allègre du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche si le porteur du projet n’est pas suivi par un laboratoire de recherche public.
De manière générale toutefois, la sélection à l’entrée d’un incubateur – plus ou moins sévère selon les structures – se passe en deux temps : une présélection sur dossier suivie d’une soutenance orale devant jury. Comme la demande excède très largement le nombre de places disponibles en incubateurs, il convient de bien préparer sa candidature.
Le site l’Etudiant propose sept conseils pour mettre toutes les chances de votre côté. On vous suggère notamment de contacter l’incubateur en amont (pour vérifier l’adéquation de votre projet à l’incubateur en question), de tester votre fibre entrepreneuriale dans des structures qui proposent une pré-incubation, de montrer que votre projet répond à un besoin concret et de soigner votre business plan.
Parvenir à rejoindre un incubateur, c’est beaucoup de travail. Mais le jeu en vaut la chandelle, puisqu’un incubateur peut vous aider à concrétiser votre projet. Avec à la clé, peut-être, un beau succès comme celui de Bruno, start-up de la FinTech incubée à Station F, qui a réussi une levée de fonds d’1 million d’euros.
Inauguré en juin 2017 à l’emplacement de l’ancienne Halle Freyssinet, dans le 13e arrondissement de Paris, Station F est un incubateur d’entreprises géant de 34 000 m2 qui accueille plus de 1 000 start-ups. 232 d’entre elles sont déjà parvenues à lever des fonds (au total 250 millions d’euros) pour financer leur développement. Si la majorité des start-ups présentes ont moins de 3 ans d’existence, de grands groupes comme l’Oréal et LVMH ont également intégré le campus : en tant que sponsors officiels de l’accélérateur, ils offrent aux jeunes pousses un parrainage stratégique et un support opérationnel. Pour Roxanne Varza, directrice de Station F, ces groupes viennent y chercher « une visibilité » et « la proximité avec le numérique et l’innovation » car « toutes les boîtes ont envie d’un nouveau souffle »1.