Publié le 12/08/2024
Avec la recrudescence et l’intensification des épisodes caniculaires, la protection des stocks sensibles à la chaleur devient un enjeu crucial pour de nombreuses entreprises. De par la nature même de leur marchandise, certaines activités sont d’ailleurs plus exposées que d’autres à ces risques :
- le secteur alimentaire (fruits et légumes, produits laitiers, viande, etc.) ;
- l'industrie pharmaceutique ;
- l’industrie chimique ;
- les entreprises gérant des matières dangereuses (carburant, déchets polluants, etc.).
Outre les stocks, le fonctionnement des machines et équipements peut aussi être impacté par les effets des pics de chaleur, voire même du manque d’eau.
La canicule a tout d’abord des conséquences directes : elle peut détériorer la qualité des marchandises et les rendre impropres à leur usage (aliments, boissons, médicaments, etc.). Pour les substances dangereuses, la chaleur peut aussi présenter divers risques pour la sécurité (explosion, pollution, etc.). Mais ces phénomènes peuvent également altérer le fonctionnement du matériel, voire même le rendre dangereux pour ses utilisateurs.
5,3 millions de TPE et PME seront exposées à plus de 50 jours anormalement chauds en 2050, soit 6 fois plus qu'entre 1976 et 2005(1).
À ces effets directs s’ajoutent de nombreux effets indirects sur l’acticité car les fortes chaleurs peuvent impacter toute la chaîne de valeur des entreprises. Elles peuvent notamment bouleverser :
- l’approvisionnement en matière première ;
- la transformation des produits ;
- la production ;
- la conservation ;
- ou encore le transport et la livraison.
D’autres conséquences annexes sont enfin à noter : le non-respect de la réglementation, notamment sanitaire, une hausse des coûts d'exploitation, la décroissance de certains marchés, la mise en danger des salariés, etc.
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Pour limiter les effets des pics de chaleur, les TPE et PME peuvent d’ores et déjà adopter des solutions techniques permettant de maîtriser le risque à court terme. Plusieurs pistes sont envisageables selon vos contraintes.
Réduire la température en entrepôt : portes avec des moustiquaires, ventilateurs de plafond, climatiseurs, déshumidificateurs, systèmes de refroidissement... autant d'équipements permettant de limiter temporairement la température et donc de mieux lutter contre les pics de chaleur.
Renforcer le contrôle de l’atmosphère : en entrepôt comme dans les camions, il est désormais indispensable de surveiller la température et l'humidité de l'air. Cela nécessite l'installation de capteurs et d'enregistreurs de données.
S'équiper d'un générateur de secours : avec le réchauffement des températures, la moindre coupure d'électricité peut avoir des conséquences délétères sur l'activité, les produits et les machines. L'installation de générateurs de secours est donc plus que jamais essentielle.
Réduire votre consommation : matières premières, énergie, eau... autant de ressources dont vous pouvez éventuellement limiter la consommation en faisant évoluer vos process de fonctionnement. De quoi réduire votre dépendance à ces matières et donc votre vulnérabilité aux canicules.
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Au-delà des mesures à court terme évoquées précédemment, les entreprises doivent s’engager dans un plan global visant à garantir leur transition écologique à long terme. Seule solution pour rendre l’activité plus résiliente face aux défis environnementaux de demain.
82 % des TPE et PME pensent qu'elles seront un jour impactées par le changement climatique(1).
Analyser sa vulnérabilité : les entreprises doivent tout d'abord évaluer leur sensibilité aux effets des pics de chaleur afin d'adopter les bonnes mesures. Pour cela, il est notamment possible d'utiliser la méthode d'analyse Ocara, développée par Carbone 4 avec le soutien de l'Ademe.
Élaborer un plan d’action : à partir des résultats de l’analyse, les entreprises peuvent identifier les mesures leur permettant de lutter contre les effets des canicules et, plus globalement, contre les effets du changement climatique (inondations, tempêtes, sécheresses, etc.).
Mettre en place les mesures : identification de nouveaux fournisseurs, isolation des bâtiments, changement de matières premières, recherche de nouvelles routes logistiques, création d’une nouvelle offre, réduction de votre consommation énergétique… les actions entreprises doivent être propres aux caractéristiques de la société, aux risques en présence, mais aussi à son activité et à sa localisation.
Financer sa transition : les entreprises qui s'engagent dans leur transition écologique peuvent bénéficier de certains mécanismes de soutien, tels que Diag Eco-Flux de l'Ademe, le Prêt Vert de Bpifrance, le Prêt Économies d’Énergies de Bpifrance ou encore les Certificats d’économies d’énergie (CEE).
Le saviez-vous ? L’assurance multirisque professionnelle vous permet de couvrir vos marchandises et votre matériel contre de nombreux risques, dont ceux résultant d’événements climatiques.
(1) Source : Les risques climatiques pour les TPE/PME - Goodwill Management - 2022