Publié le 14/03/2019
Contrairement aux idées reçues, un freelance n’est pas forcément un micro-entrepreneur - et vice-versa ! Le premier terme se réfère à un certain profil de travailleur indépendant, qui n’a d’ailleurs pas de définition officielle aux yeux de l’administration. Quant au second, il correspond à un régime fiscal et social simplifié permettant à un entrepreneur individuel de bénéficier de facilités notamment sur le plan comptable.
Plus de 10 % des actifs français sont des « travailleurs non-salariés » selon l’Insee. Parmi eux, des commerçants, des architectes, des médecins, voire même des chefs d’entreprise.
Pourtant, tous ne sont pas « freelances » au sens où nous l’entendons en France. Car cet anglicisme désigne plus spécifiquement des indépendants qualifiés, qui exercent une activité intellectuelle à leur compte souvent dans le secteur de l’économie créative. Ils sont par exemple graphistes, community managers, développeurs informatiques, traducteurs, etc. Dans les usages courants, un conducteur indépendant de VTC ne sera pas naturellement qualifié de « freelance », contrairement à un monteur vidéo, par exemple.
Au-delà de cette dimension socio-économique, pour être qualifié de freelance, vous devez répondre à trois autres critères :
Selon cette définition officieuse, la France comptait 830 000 freelances en 2016, soit une hausse de 126 % en 10 ans, selon une étude de la plateforme spécialisée MALT réalisée en 2018.
À noter que si vous êtes salarié, vous pouvez légalement exercer une activité en freelance, en parallèle de l’emploi salarié, en particulier si vous optez pour le régime de la micro-entreprise.
Derrière cette appellation se cache, non pas un statut comme on pourrait le croire, mais un régime simplifié pour la fiscalité et les cotisations sociales. Sur le plan juridique, le micro-entrepreneur est une entreprise individuelle dont les obligations comptables sont significativement allégées (pas de bilan obligatoire, par exemple). Si vous optez pour ce régime, il ne vous sera pas tenu de facturer la TVA en dessous d’un certain seuil et vous paierez des charges sociales dont le montant correspond à un taux forfaitaire appliqué à votre chiffre d’affaires. Résultat : si vous ne facturez rien, vous ne paierez rien.
Plébiscité par de nombreux indépendants traditionnels pour sa facilité de mise en place, ce régime a également les faveurs de nombreux freelances. Reste qu’il a aussi quelques inconvénients : en tant que micro-entrepreneur, vous ne pouvez pas déduire vos dépenses réelles de votre chiffre d’affaires, ni récupérer la TVA sur vos achats professionnels. Vous êtes également limité par un plafond de chiffre d’affaires, qui dépend de votre activité.
En résumé, si de nombreux freelances sont micro-entrepreneurs, d’autres préfèrent opter pour le régime social de la Maison des Artistes (MDA), par exemple. À l’inverse, la vaste majorité des micro-entrepreneurs n’exercent pas un métier associé à la tendance du freelancing.