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Quand la consommation collaborative bouleverse tous les usages

Covoiturage, échange de maison, troc ou vente de vêtements… Dans tous les domaines ou presque, la consommation collaborative est vécue comme une alternative à la baisse du pouvoir d’achat. La Direction générale des entreprises vient de lui consacrer une vaste étude. Décryptage.

Don, prêt, échange, location et bien sûr vente : la consommation collaborative permet à des particuliers de partager, avec ou sans contrepartie monétaire, des biens ou des services sans passer par des professionnels.


La mise en relation se fait le plus souvent via des plateformes internet, généralistes ou spécialisées.


Un marché multiplié par 20 dans les dix prochaines années


Héritière du bon vieux « système D », naguère pratiquée seulement entre amis et voisins, l’économie de partage pourrait, à l’horizon 2025, représenter un marché majeur, approchant à l’échelon mondial les 300 Mds€. Cette croissance attendue de plus de 35 % par an donne des ailes aux 9 000 start-ups spécialisées. De l’habillement au logement, du transport à l’électroménager, de la musique à l’enseignement, dans tous les domaines, de nouveaux acteurs émergent.


Qui sont les consommateurs collaboratifs ?


La France constitue un terrain plus que favorable à l’économie collaborative :


  • en moyenne, chaque citoyen conserve 70 objets dont il ne se sert plus ;

  • les 31 millions de véhicules immatriculés sur le territoire ne sont utilisés que 8 % du temps ;

  • 83 % des consommateurs jugent plus important de pouvoir utiliser un objet que de le posséder ;

  • 68 % ont déjà acheté un objet de seconde main sur internet ou dans un vide-grenier ;

  • 49 % privilégient les produits d’occasion dès qu’ils en ont la possibilité.

Si les pionniers des années 1990, à l’origine des SEL (Système d’échange local), souhaitaient redonner un sens à la consommation et au concept de lien social, les pratiques collaboratives ne sont plus vécues aujourd’hui comme un rejet du système. Les premières motivations sont désormais le désir d’optimiser son pouvoir d’achat et d’obtenir, à sa demande, une réponse « sur mesure ».

 


Les principaux secteurs concernés


Si les loisirs, le stockage de biens ou le financement restent encore marginaux par rapport aux circuits classiques, les premiers secteurs touchés par l’économie collaborative sont :


  • l’équipement (74 % des consommateurs y ont recouru au moins une fois) ;

  • l’échange de services (55 %) ;

  • la nourriture (47 %) ;

  • l’habillement (42 %) ;

  • les déplacements (42 %).

Dans la majorité des cas, l’échange prend la forme d’une transaction.


Une démarche qui fait école


Portée par les réseaux sociaux, la démarche collaborative se développe aussi dans les circuits commerciaux traditionnels. 60 % des consommateurs se sont déjà appuyés sur les commentaires d’autres utilisateurs pour affiner leur choix, 36 % ont déjà posté un avis sur un site internet et 36 % ont participé au moins une fois à un achat groupé.


Un risque pour les marchés conventionnels ?


Levées de fonds spectaculaires, développement fulgurant, émergence de nouvelles pratiques professionnelles : le risque d’assister à la déstabilisation des marchés conventionnels est élevé. Les pouvoirs publics s’intéressent donc de près à ce phénomène appelé à durer. Charge à eux de concevoir des dispositifs efficaces pour encadrer l’économie collaborative en préservant au mieux les intérêts de tous.


Pour en savoir plus


Consulter les résultats de l’étude (pdf; 10,5 Mo)


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