Publié le 17/10/2019
Les salariés du bâtiment représentent 8,08 % des salariés inscrits au régime général de la Sécurité sociale et ce secteur est celui qui compte le plus fort taux d’accidents en France. Il représentait en 2017 :
En 2017, le secteur du bâtiment a accumulé près de 8,2 millions de journées d'incapacité temporaires indemnisées, soit 32 000 journées de travail perdues pour chaque jour ouvré. Cela représente un coût direct de plus d'un milliard d'euros, dont les deux tiers sont dus aux chutes de hauteur et aux manutentions. Mais le coût indirect de cette accidentologie est encore plus élevé : 4 milliards d’euros par an.
Face à ce taux de sinistralité élevé, il convient d’entreprendre des actions adaptées. Néanmoins, la politique de prévention doit tenir compte des particularités du secteur de la construction. Cela passe principalement par l’identification des principales sources de risques sur un chantier.
Pour réduire les risques d'accident dans le bâtiment, l’INRS (Institut National de Recherche et de Sécurité) recommande de lancer des actions de prévention. En pratique, un plan de prévention peut être décomposé en 7 étapes.
Évaluer les risques
Pour chaque projet de construction, il est nécessaire de procéder à l'évaluation des risques spécifiques qu'il présente. La politique de prévention pourra ainsi s'adapter aux particularités du chantier (travail en hauteur, manutention manuelle importante, etc.).
Concerter et coordonner toutes les parties prenantes
Une urgence sur un chantier résulte bien souvent d'un manque de préparation en amont. Pour y remédier, il convient d'impliquer tous les acteurs du projet autour d'un référentiel commun de bonnes pratiques. Cela concerne le maître d'ouvrage, les concessionnaires des réseaux, l'aménageur ou encore le maître d'œuvre.
Réaliser et diffuser des documents de prévention
Selon la nature et l'ampleur du chantier, les documents à fournir ne seront pas les mêmes. Si un plan de prévention est le minimum légal, il peut être judicieux de mettre en place un plan général de coordination de sécurité et de protection de la santé (PGCSPS), un dossier d’interventions ultérieures sur l’ouvrage (DIUO) ainsi que des plans particuliers de sécurité et de protection de la santé (PPSPS).
Revoir l'organisation des chantiers
Implantation du chantier, circulation des ouvriers, organisation des flux, déplacement des engins... autant d'éléments qui doivent être planifiés avant le début des travaux. L'organisation passera également par le nettoyage régulier du chantier et la sécurisation des zones (circulation, stockage, etc.).
Adopter les bonnes pratiques
Un coordonnateur doit être désigné afin de s'assurer que les consignes de sécurité sont respectées. Il aura aussi pour mission de limiter les comportements à risque, tels qu'un travail en hauteur non sécurisé ou la manutention manuelle lorsqu’elle n’est pas nécessaire.
Veiller au respect des réglementations applicables
Le secteur de la construction est encadré par de nombreuses réglementations, visant principalement à assurer la sécurité des opérateurs. Une fois encore, un délégué doit être en mesure de vérifier qu’elles sont bien appliquées, notamment en réalisant des contrôles réguliers.
Mesurer et surveiller l’accidentologie
Si le secteur du bâtiment doit suivre l’évolution de l’accidentologie, cela vaut également pour chaque entreprise de construction. Seule cette surveillance permettra de valider les bonnes pratiques et de détecter toute éventuelle anomalie.
Bien que la sinistralité dans le BTP soit encore relativement élevée, le secteur a su prendre les choses en main. En l'espace de 30 ans, le nombre d'accidents mortels a ainsi été divisé par 3. Preuve que l’accidentologie sur les chantiers n’est pas une fatalité, mais bien une question de volonté de la part de ses acteurs.
Notes :
1 inpes.fr
2 alcool, tabac, et drogues
3 selon l’Express, qui groupe les conclusions de l’Inserm, L’Inpes et du MILD&CA.
Sources :
INRS
Direction des risques professionnels
Officiel Prévention
Caisse nationale de l'assurance maladie