Publié le 07/08/2020
Que ce soit à la suite d’un départ à la retraite ou d’un changement d’activité, la vente d’un cabinet d’avocats doit être minutieusement préparée. Audit de l’activité, estimation du prix de vente, rédaction du contrat de cession ou encore valorisation de la clientèle : tour d’horizon des bonnes pratiques à ne pas négliger pour réaliser cette cession dans les meilleures conditions.
Estimation du prix de vente, recherche d’un repreneur, obligations fiscales du cédant… La cession d’un cabinet d’avocats est une opération relativement complexe qui nécessite des compétences variées (droit des entreprises, fiscalité, etc.). Raison pour laquelle il est vivement recommandé d’être accompagné dans vos démarches par un ou plusieurs partenaires, tels que :
Les modalités de cession de votre cabinet d’avocats vont principalement dépendre de la forme de votre entreprise (SARL, EURL, SA, SAS...) et de vos objectifs. Pourquoi ? Tout simplement car les repreneurs disposent de différents leviers pour faire l’acquisition de votre activité. Avant d’auditer votre cabinet ou même de rechercher des acheteurs, prenez donc le temps de réfléchir aux solutions que vous êtes prêt à considérer :
Bien que cela ne soit pas une obligation, la réalisation d’un audit indépendant permet de jouer la carte de la transparence auprès des éventuels candidats. En plus de dresser la liste des atouts et faiblesses de votre cabinet d’avocats, cette démarche sert à définir le potentiel de revente de votre activité et, in fine, d’en évaluer le prix. Pour un diagnostic complet, plusieurs informations s’avèrent indispensables :
Contrairement à d'autres professions libérales, la clientèle d’un cabinet d’avocats peut se montrer très volatile, rendant difficile l’estimation du prix de cession de votre activité. En effet, elle tient bien souvent à la notoriété de l’avocat et à la relation qu’il entretient avec ses clients, compliquant ainsi la « passation ». Or, le droit de présentation de la clientèle constitue le principal critère de valorisation du cabinet. Pour évaluer la valeur de votre activité, il est donc essentiel de tenir compte de divers critères (obtenus à travers l’audit préalablement réalisé) :
Bon à savoir : selon la dernière étude menée par Interfimo, un organisme de financement des professions libérales, le prix de vente moyen d’un cabinet d’avocats s’établit à 54 % du chiffre d’affaires hors taxe. Notez d’ailleurs que 6 transactions sur 10 s’inscrivent dans une fourchette comprise entre 36 et 69 % du chiffre d’affaires hors taxes.
Au-delà des préoccupations fiscales, financières ou juridiques, la cession d’un cabinet d’avocats répond à diverses procédures administratives et réglementaires. Plusieurs tâches vous incombent en effet afin d’organiser au mieux la transaction :
La valorisation de la clientèle est un exercice délicat, notamment lorsque celle-ci est majoritairement constituée de particuliers. C’est pourquoi le prix de cession peut constituer un point de crispation entre l’acheteur et le cédant. Pourquoi ? Tout simplement car le repreneur peut « acheter » une clientèle qui, après quelques temps, va péricliter et lui rapporter moins que le montant de son investissement.
Pour limiter les conséquences financières d’une clientèle volatile, il est désormais courant d’intégrer une clause dite « earn-out » au sein du contrat de cession. Celle-ci prévoit que le prix de vente votre cabinet d’avocats soit payé en deux temps :
Bon à savoir : la clause « earn-out » représente en moyenne 20 à 30 % du prix total de la cession. Pour qu’elle soit valable, rappelez-vous cependant que les critères permettant de qualifier les résultats obtenus doivent être précis et objectifs.
L'accompagnement du cessionnaire par le cédant représente un levier incontournable pour faciliter la transaction. Pourquoi ? Tout simplement car cette démarche permet de rassurer l’acquéreur, de l’introduire auprès de la clientèle, de lui présenter les spécificités du cabinet, de faciliter la poursuite de l’activité et, en définitive, de mieux valoriser votre cabinet d’un point de vue financier. Mais c’est aussi une question de bon sens, tout particulièrement pour les avocats souhaitant que leur entreprise, fruit de longues années de travail , continue de prospérer.
L’accompagnement que vous pouvez proposer au cessionnaire peut d’ailleurs prendre différents visages. À vous de choisir la formule qui répond à vos impératifs et à ceux du repreneur :
Si la vente de son cabinet d’avocats peut être l’occasion d’un changement d’activité, elle se fait plus couramment au moment du départ à la retraite. Pour bien débuter cette nouvelle page de votre vie, il est essentiel de bien anticiper la cession de votre entreprise.
À ce titre, la souscription d'un contrat d'assurance vie, représente bien souvent un choix pertinent pour valoriser le prix de cession de votre affaire. Il faut dire qu’un tel contrat peut répondre à de nombreux objectifs :
Sources :
Prix de cession des 100 dernières transactions de cabinets d'avocats - Interfimo – 2017
Acheter (ou vendre) un cabinet d’avocats - Dalloz - 2013
La cession : mode d’emploi - AGA France - 2020