Publié le 17/11/2023
Maladie reconnue par l’Organisation Mondiale de la Santé, le burn out désigne un état de d’épuisement professionnel résultant d’un surmenage. Le phénomène affecte l’ensemble des actifs, y compris les non-salariés même si les études les concernant restent rares. En 2016, une enquête menée par BpiFrance estimait à 15 % le nombre d’indépendants en burn out.
Le burn out chez les entrepreneurs est une réalité souvent ignorée. C'est encore un sujet tabou alors que ces derniers sont particulièrement exposés en raison de leur forte implication personnelle et de l'importante charge de travail qu'ils s'imposent. Un entrepreneur, en tant que pilier de son entreprise, a tendance à assumer une multitude de rôles, de l'administratif au commercial, ce qui peut mener à un épuisement professionnel. Seul pilote de son entreprise, l'entrepreneur - quelle que soit la taille de sa société - doit maintenir fermement la barre de son activité en dépit des aléas : la pérennité de son entreprise et sa rémunération sont directement en jeu.
De plus, la peur de l'échec et le syndrome de l'imposteur peuvent aggraver leur niveau de stress. La pression de réussir, couplée à un sentiment d'insuffisance, peut engendrer une angoisse constante.
Enfin, l'isolement est un autre facteur de risque important. Les entrepreneurs ont souvent du mal à déléguer et à se détacher de leur travail, ce qui peut les conduire à négliger leur bien-être et leur santé mentale.
C’est cette « interdiction de flancher » qui expose les professions libérales, commerçants et autres entrepreneurs au risque de burn out. Plus encore que les salariés, ils ont tendance à repousser leurs limites, en dépit des signes annonciateurs d’une défaillance psychologique.
Les manifestations d’un début de burn out sont assez bien documentées depuis plusieurs années. Elles semblent communes à tous les travailleurs, indépendamment de leur statut.
Le burn out ne doit pas être confondu avec la dépression. Alors que celle-ci affecte l’ensemble des aspects de la vie d’un individu, le burn out survient dans la sphère professionnelle.
Les manifestations psychologiques :
Les signes comportementaux :
Les symptômes physiques :
D’autres signes peuvent apparaître et se conjuguer entre-eux. Tous concourent à un manque d’entrain et un sentiment de « ras-le-bol ». Comme pour toutes les maladies, et en particulier les pathologies psychologiques, la prévention reste la meilleure des protections.
Du fait de leur statut spécifique, les indépendants font face à des risques eux mêmes spécifiques.
En cas d’arrêt maladie pour burn out prescrit par un médecin, l’Assurance maladie accorde des indemnités journalières. Celles-ci ne couvrent cependant pas la totalité de la rémunération d’un indépendant. C’est la raison pour laquelle beaucoup d’entre eux hésitent à se faire arrêter.
L’assurance prévoyance des professionnels permet de compenser, selon le contrat souscrit, une plus large partie de la baisse de revenus afin de maintenir le niveau de vie du souscripteur et de sa famille.
Elle ouvre par ailleurs à des garanties supplémentaires comme une rente en cas d’invalidité ainsi qu’une rente et un capital pour les proches en cas de décès.
La dirigeants majoritaires des SARL peuvent également souscrire à un Plan Gérant Majoritaire.
La verbalisation de son mal-être est une étape essentielle. Il permet de prendre conscience de ses difficultés et d'exprimer le désir de trouver une solution. Confier ses problèmes à un ami, un membre de sa famille ou à un proche collaborateur peut parfois suffire à mettre en place un protocole salvateur.
Exprimer ses difficultés auprès d’un client de confiance constitue aussi un moyen de réduire la pression, en s’accordant sur un nouvel échéancier par exemple.
En cas de symptômes d’un burn out, le médecin traitant a la possibilité de proposer un traitement permettant de réduire le stress ou de retrouver le sommeil.
Il pourra, le cas échéant, prescrire un arrêt de travail ou orienter son patient vers un psychologue.
Depuis 2022, le dispositif Mon soutien psy assure le remboursement de 8 séances chez un psychologue. Dans le cas d’un burn out nécessitant un traitement médical, certaines complémentaires santé remboursent à 100 % les consultations chez un psychiatre.
Il existe un certain nombre de ressources accessibles aux indépendants en détresse. Parmi elles :
le CREDIR. Cette Organisation non gouvernementale spécialisée dans l’épuisement professionnel et le burn out, s’adresse aussi bien aux entreprises qu’aux particuliers. Il propose à la fois des informations sur le thème du burn out et des interventions (stages, ateliers…) pour les personnes en souffrance.
le Centre d’information sur la prévention des difficultés des entreprises (CIP). Ouvert gratuitement aux chefs d’entreprises, le CIP accueille, écoute et évalue la situation des dirigeants en difficultés. Plus de 60 antennes sont accessibles en France.
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