Une Conciergerie solidaire pour retrouver le chemin de l'emploi

Photo : Abdel concierge de La Conciergerie Solidaire en poste à Toulouse

Pour le podcast Créateurs d’Impact, Sylvain revient sur son parcours pro atypique :

Un parcours de pro puis d’entrepreneur

Après une enfance provinciale (principalement en Mayenne et dans les Landes) et une école de commerce, Sylvain ressent très vite l’envie d’entrer en prise directe avec le monde professionnel. Il fait ses premières armes dans le marketing chez Kraft Food, un géant mondial, et à la Française des Jeux. Puis l’envie de retrouver la province le conduit à Bordeaux vers une start-up spécialisée dans les jeux vidéo sur téléphone portable.

Le point de bascule dans cette carrière plutôt classique de prime abord ? La rencontre avec Philippe Barre, alors patron d’une agence de communication spécialisée dans la communication responsable, une approche totalement inédite à l’époque.

Un projet un peu fou : Darwin tiers-lieu emblématique de Bordeaux

Sylvain participe alors à la fois au développement de cette agence et à la création de Darwin, un lieu innovant à Bordeaux, qui accapare peu à peu toute son énergie. Une aventure passionnante au début des grandes questions de société sur l’environnement et du « comment faire mieux avec moins » !

Cette ancienne caserne éco-rénovée réussit au fil des années à fédérer tout un écosystème d’entrepreneurs au cœur de Bordeaux mais aussi ailleurs en France. Sylvain a pour mission d’y développer de nombreux projets dont… une conciergerie avec toute une palette de services proposés aux « darwiniens ».

De là est né le projet autonome de La Conciergerie Solidaire avec un principe simple : remettre sur le chemin de l’emploi des personnes que la vie ou le handicap en ont éloigné, grâce à des services de conciergerie.

Un projet d’entreprise parfois semé d’embûches

Malgré l’appui de Darwin, faire comprendre l'intérêt d'un projet innovant qui se veut un support d'insertion par l'activité économique n’est pas toujours simple. La Direccte, service de l’Etat, eut en particulier du mal à trouver une case correspondant à ce concept nouveau ! Or pour accompagner efficacement il fallait absolument légitimer cette mission par un conventionnement officiel.

Il a fallu le soutien de partenaires institutionnels (Conseil régional, Bordeaux métropole…) et d’experts de l'insertion pour démontrer que la mission confiée aux concierges permettait de rebondir, de développer des compétences et in fine de servir un projet professionnel.

Le temps a ensuite apporté la preuve de l'efficacité de ce support d'insertion, avec un taux de sortie positive à 70% ce qui est bien plus qu’honorable !

La fierté d’aider concrètement les gens à retrouver un emploi

Parmi les événements qui ont marqué Sylvain : « le recrutement de ma première concierge, qui a conclu notre entretien en me disant « merci de me donner ma chance, sans une entreprise engagée comme la Conciergerie solidaire, j'aurais jamais pu m'en sortir ».
Ça met un sacré coup de pression parce que ça veut dire qu'il faut pas se louper et transformer l'essai ! »

Et puis la signature de la première convention avec l'Etat. Et puis le développement du réseau, la première levée de fonds… autant d’étapes et de belles rencontres !

Des projets pleins la tête !

Aujourd’hui le réseau compte 70 conciergeries réparties à travers la France, qui proposent leurs services aux entreprises, aux occupants des tiers-lieux, aux habitants des quartiers. Les services offerts vont du perso (pressing, garde d’enfants, administratif…) au pro (accueil pour les entreprises, corbeilles de fruits, organisation de séminaires…) et jusqu’à des événements clé en main pour fédérer les collaborateurs et sensibiliser à l’économie sociale et solidaire, avec mise en avant de produits locaux.

La Conciergerie Solidaire a été lauréate du prix SME Enterprize qui récompense les PME durables et elle a signé depuis un partenariat avec la Fondation de Generali, The Human Safety Net, pour intégrer des réfugiés sous protection au sein de son réseau de conciergeries.

Et Sylvain a toujours plein de projets et prépare une nouvelle levée de fonds, avec l’envie de se développer dans d'autres écosystèmes comme les campus universitaires, les hôpitaux, ou encore le milieu rural.

Elise Ginioux, présidente de la Fondation THSN France et Sylvain Lepainteur