Un placement sans risque ?
Si vous conservez votre obligation jusqu'à son terme :
Le capital et les intérêts sont en principe garantis : le seul risque encouru est celui de la défaillance de l'organisme émetteur (« risque de crédit » ou « risque de non-paiement »). Bien entendu, plus la durée de l'emprunt est longue, plus le risque de non-paiement augmente.
Si ce risque est inexistant s'agissant des obligations des grands états occidentaux ou des obligations du secteur public, il est en revanche à prendre en compte pour les obligations d'entreprise, car en cas de faillite les créanciers obligataires sont généralement remboursés en dernier rang.
Les grandes agences de notation financière (Standard & Poor's, Moody's, Fitch...) évaluent régulièrement la solvabilité de ces entreprises, ce qui permet de se faire une idée.
Plus leur note de solvabilité est élevée, plus ces entreprises pourront emprunter à moindre coût. A l'inverse celles qui présentent un risque de défaillance plus élevée devront proposer des intérêts plus élevés (« prime de risque ») pour trouver acquéreur.
L'autre incertitude concerne l'inflation : même si votre capital vous est bien remboursé à l'échéance, il peut avoir perdu une partie de sa valeur relative en pouvoir d'achat si l'inflation a fortement augmenté sur la même période. Et comme le coupon est fixe, les intérêts servis peuvent être eux aussi érodés par l'inflation...
Si vous revendez votre obligation avant terme :
- la durée restant à courir jusqu'à l'échéance de l'obligation : plus l'échéance est lointaine plus le risque de variation en capital est grand. A l'inverse, si l'échéance est proche, le prix de vente tend à être proche de la valeur nominale de l‘obligation, car la durée du risque à assumer par l'acquéreur sera réduite ;
- la valeur du coupon : une obligation qui sert des intérêts à 8% sera techniquement plus attractive qu'une à 4 % ;
- l'évolution des taux : c'est un risque important, car si les taux d'intérêt montent, la valeur des obligations baisse (perte en capital). A l'inverse si les taux d'intérets baissent la valeur de l'obligation augmente (gain en capital) ;
- l'évolution de la notation de l'émetteur : si les agences de notation abaissent leur notation, cela aura un impact direct sur la cotation des obligations de l'entreprise concernée, car cela correspond indirectement à une hausse des taux pour cette obligation (« prime de risque » plus élevée exigée par le marché).
Il vous faudra enfin intégrer dans votre calcul les frais de transaction si vous revendez vos obligations.