Publié le 10/03/2020
On peut observer deux phénomènes distincts. D’une part, il y a les insomnies : des personnes qui se plaignent d’avoir du mal à s’endormir, de ne pas assez dormir ou d’avoir un sommeil peu récupérateur ; d’autre part, il y a les apnées du sommeil, des arrêts momentanés de la respiration qui surviennent exclusivement la nuit.
- Le travail en horaires décalés est l’une des principales causes de l’insomnie. Il occasionne des troubles du rythme circadien (l’alternance entre la veille et le sommeil). Quand des salariés travaillent la nuit, ils n’arrivent pas à dormir le jour et en période de repos, ils n’arrivent plus à dormir la nuit.
- La deuxième cause est l’anxiété : vous ne pouvez pas vous endormir si vous êtes soucieux. Le stress induit une insomnie qui finit par vous angoisser en elle-même : vous redoutez de ne pas vous endormir au moment du coucher et c’est ainsi que l’insomnie s’auto entretient. C’est un cercle vicieux.
Tout à fait, les écrans ont une conséquence directe sur la réduction du sommeil nocturne. Les résultats de notre enquête, éditée en 2018, montrent que 40 % des Français consultent leur smartphone au moment du coucher. Or, les écrans diffusent une lumière bleue qui bloque la sécrétion de mélatonine. Cette hormone, secrétée la nuit, favorise l’endormissement. Notre organisme soumis à la lumière bleue pense qu’il fait jour et ne comprend pas qu’il est temps de se reposer.
Il faut s’efforcer de respecter des horaires de coucher les plus réguliers possibles. Le sommeil s’articule avec les autres rythmes biologiques, se coucher à heure fixe permet d’être en phase avec l’ensemble de ces rythmes.
Il est également nécessaire de prévoir un moment calme avec une stimulation mono sensorielle : lisez, écoutez de la musique mais évitez de vous retrouver devant un écran qui mêle à la fois des stimulations visuelles et auditives et créent une hyper stimulation.
Enfin, c’est la répétition et l’habitude qui créent des conditions favorables à l’endormissement car l’organisme sera conditionné par ces rituels. Changer de rythme sans arrêt est l’un des pires ennemis du sommeil.
On peut trouver des médicaments qui sont de vrais somnifères car il s’agit de produits chimiques qui vous font dormir et dont la durée d’action s’étend jusqu’au au lendemain. Une certaine somnolence peut perdurer durant la matinée. Il ne s’agit en aucun cas d’un traitement de l’insomnie et mieux vaut éviter de le prendre régulièrement.
D’autres types de médicaments à base de mélatonine peuvent être intéressants à condition d’avoir une bonne connaissance du rôle de cette hormone. Si vous le prenez comme un somnifère, vous serez très déçu d’en constater le peu d’effet immédiat. Il faut avoir conscience que cette hormone permet à notre organisme d’être propice au sommeil. Il s’agit d’un indicateur de temps : la mélatonine signifie qu’il fait nuit et qu’il faut dormir. Il est très important de respecter son rythme veille/sommeil : il ne sert à rien de prendre un comprimé en allant vous coucher à 20 h et le lendemain à minuit. Si on change l’horaire de prise sans arrêt, ce donneur de rythme n’a plus lieu d’être.
Il est normal de faire des écarts de temps en temps. Il faut juste accepter d’être moins en forme le lendemain car on se sera couché tard la veille. C’est un peu comme pour l’alimentation ou la boisson, on peut faire des écarts de temps à autre sans mettre notre santé en péril. Le problème survient lorsque les écarts ont lieu très régulièrement voire tous les jours : à ce moment-là, on peut parler de rythme de vie irrégulier.