Publié le 09/06/2023
Appelé également « syndrome d’épuisement professionnel », il se définit, selon la Haute Autorité de Santé (HAS), comme un « épuisement physique, émotionnel et mental qui résulte d’un investissement prolongé dans des situations de travail exigeantes sur le plan émotionnel ». L’entreprise a un rôle essentiel à jouer dans son dépistage et sa prévention.
Le burn-out appartient aux souffrances psychiques causées ou aggravées par le travail, qui sont le deuxième groupe d’affections professionnelles rencontrées dans les entreprises françaises.
D’après une étude réalisée par OpinionWay en mars 2023, pour le cabinet Empreinte Humaine (spécialisé en prévention des risques psychosociaux), 44 % des salariés seraient en situation de détresse psychologique dont 14 % en burn-out sévère, soit 2,5 millions de personnes. Parmi les populations les plus exposées au burn-out, on retrouve : les managers (44 %), les femmes (49 %), et les moins de 29 ans (55 %).
Les résultats de cette étude montrent que la santé mentale des salariés est très dégradée. Le taux de burn-out est aujourd’hui deux fois plus élevé qu’avant la crise du COVID en 2020.
Le burn-out est un syndrome difficile à définir, et plus encore à diagnostiquer.
Il peut s’exprimer par des signes très différents, et être associé à d’autres affections. Il se traduit en règle générale par une convergence de symptômes émotionnels (angoisses, tristesse, anxiété, insensibilité…), cognitifs (troubles de l’attention, de la mémoire…), comportementaux (agressivité, apathie…), voire physiques (douleurs au niveau du dos, maux de tête, troubles du sommeil, vertiges, etc.). C’est un syndrome complexe, dont le diagnostic doit être fait par un médecin.
Les premières mesures de prévention sont managériales. Il s’agit non seulement de limiter les surcharges de travail, mais aussi d’accroître l’autonomie des salariés, leur association aux décisions, la circulation des informations. Le burn-out naît souvent d’un stress lié, davantage encore qu’à la quantité de travail, au contexte relationnel et managérial du service ou de l’entreprise, au sentiment de n’avoir prise sur rien.
Identifier les situations individuelles de burn-out suppose de mettre en place une véritable politique de prévention des risques psycho-sociaux, en faisant appel au médecin du travail et aux équipes pluridisciplinaires des services de santé au travail. La surveillance des situations à risque peut permettre de désamorcer des contextes qui auraient pu conduire à un burnout.
Traiter le burn-out d’un collaborateur suppose la plupart du temps un arrêt de travail. Il est important que le médecin du travail et le médecin traitant travaillent ensemble, le second coordonnant la prise en charge et affinant le diagnostic. Le traitement peut inclure des antidépresseurs, mais pas nécessairement, et un suivi psychologique ou psychiatrique.
La reprise du travail doit faire l’objet d’un accompagnement spécifique et personnalisé, comprenant une visite préalable auprès du médecin du travail. Celle-ci n’est pas obligatoire, mais recommandée par la Haute Autorité de Santé. Et pas question de tout recommencer comme avant : si le burn-out peut avoir des origines en partie individuelles, il révèle généralement un dysfonctionnement dans l’entreprise, qu’il faut savoir repérer et corriger. Le médecin du travail et son équipe peuvent d’ailleurs préconiser des adaptations du poste, voire des pistes de reclassement ou des formations professionnelles.
La survenue d’un burn-out chez un ou plusieurs collaborateurs est donc à prendre très au sérieux. La HAS recommande en particulier de prendre garde aux risques suicidaires. C’est pourquoi, avant d’en arriver là, il est essentiel de mettre en place une politique de prévention. Celle-ci aura de plus pour effet d’améliorer le management et donc la performance de l’entreprise ou du service !