Publié le 01/08/2022
Définition. Une VHF, pour Very High Frequency, est un appareil fonctionnant par ondes : il permet de communiquer entre navires, d’obtenir des bulletins météo en temps réel, ainsi que d'émettre et recevoir des appels de détresse et de sécurité. Il est la pierre angulaire de votre sécurité et de celle de votre équipage.
Les VHF sont soit fixes, soit mobiles. Il est fortement conseillé d’avoir les deux à bord, par leur complémentarité (d’ailleurs les deux sont obligatoires pour une navigation de plaisance hauturière*).
Avec une antenne fixe et une puissance d'émission de 25 watts la VHF fixe dispose d'une portée avoisinant les 20 à 25 milles nautiques, contre 5 à 6 watts pour une VHF mobile (ce qui limite la portée à environ 5 milles). Moins puissante, mais plus pratique, la VHF portable est étanche : on peut l'embarquer avec soi dans toutes les situations et surtout celles de détresse ; pour autant, elle ne bénéficie d’une autonomie que de quelques heures, d’où l’intérêt de toujours avoir un stock de batteries de rechange à bord.
Enfin, et la différence est de taille, la majorité des VHF fixes sont équipés du système de sécurité ASN, tandis que peu de VHF portables ASN sont homologués. Ce mode de communication est novateur puisqu’il transmet les appels codés en format numérique : il permet d’alerter les secours efficacement en délivrant très rapidement des données fiables.
*Navigation côtière : jusqu’à 6 milles d’un abri.
Navigation semi-hauturière : entre 6 et 60 milles d’un abri.
Navigation hauturière : au-delà de 60 milles d’un abri.
Abri : Endroit de la côte où tout engin, embarcation ou navire et son équipage peuvent se mettre en sécurité en mouillant, atterrissant ou accostant et en repartir sans assistance. Cette notion tient compte des conditions météorologiques du moment ainsi que des caractéristiques de l’engin, de l’embarcation ou du navire.
VHF sans ASN : en cas de détresse, le plaisancier doit lancer un appel en passant par le canal 16 (fréquence internationale de détresse maritime). En utilisant l'alphabet phonétique international, prédéfini par l'Organisation maritime internationale (OMI), il énonce alors, de manière compréhensible le nom de son navire, son indicatif (MMSI), sa position, la nature de secours demandés, le nombre de personnes à bord, les intentions du responsable navire, et tout renseignement facilitant les secours.
VHF avec ASN : le fait que le numéro d’identification du navire, le MMSI, soit enregistré au préalable dans la radio, et que celle-ci intègre un GPS, simplifie grandement la procédure d’appel. Une simple et courte pression sur la fonctionnalité DISTRESS active l’envoi de l’identité du navire émetteur (numéro MMSI), ainsi que son positionnement précis (longitude, latitude) et l’heure UTC. Simple, efficace. En outre, l’ASN permet de joindre un autre bateau à condition de connaître son numéro MMSI.
A noter. Depuis le 1er janvier 2017, une radio VHF fixe est obligatoire pour les navigations de plaisance semi-hauturière*. Les radios VHF portables sont quant à elles totalement libres d’utilisation.
À lire aussi : Quels messages de détresse utiliser ?
Les plaisanciers qui naviguent dans les eaux françaises et qui embarquent une VHF fixe ou portative ASN, doivent posséder a minima le permis bateau ou le CRR (Certificat Restreint de Radiotéléphoniste). Le CRR est cependant obligatoire pour naviguer à l’étranger.
Une fois votre permis en poche ou votre certificat, il est important de se familiariser avec sa radio marine et de connaître les pièges dans lesquels il ne faut surtout pas tomber :
1/ Avant chacun déplacement en mer, contrôlez votre VHF afin de vous assurer que toutes ses fonctionnalités sont en parfait état de marche. Vérifiez également la tonalité de chacun des canaux, ainsi que l’absence de corrosion due au sel sur chaque pièce de l’équipement.
2/ Testez l’efficience de votre équipement : faites des appels d’essai avec les personnes de votre entourage en utilisant des canaux simples (06, 08, 72 ou 77), avec la station côtière par exemple ou encore la capitainerie sur le canal 09. Ou si vous êtes aux abords d'infrastructures portuaires ou pour contacter le CROSS, utilisez le canal dédié, en général le canal 80.
3/ Avant toute transmission radio, il est important d'écouter pendant au moins 30 secondes le canal sur lequel on souhaite émettre pour être sûr de ne pas interférer avec une conversation en cours.
4/ Limitez l’utilisation de votre VHF sur le canal 16 autant que possible. Le canal 16 est LE canal de détresse : évitez d’encombrer les ondes pour des appels qui n’auraient que peu d’importance, et d’autant plus si vous naviguez dans une zone très fréquentée (trafic maritime commercial, zone de pratique de loisirs nautiques, spot de plaisanciers, etc.). Soyez clair et concis dans le message délivré : pour ce faire trouver le niveau de « squelch » (filtre qui limite les bruits de fond) optimal.
5/ Formez votre équipage à l’utilisation de la radio à bord. En cas de détresse, ils sauront alors comment réagir efficacement. De plus, cette initiation à l’utilisation d’une VHF permet d'éviter les fausses alertes, souvent lancées par des non-initiés, et également d'éviter les discussions inutiles encombrant les ondes. N’hésitez pas à former les plus petits, toutes les bonnes volontés sont les bienvenues à bord et il est important que chacun sente qu’il ait une responsabilité.
A noter. Le téléphone portable peut aussi être utilisé en composant le numéro d'appel d'urgence en mer 196 pour entrer en contact avec le CROSS (centres régionaux opérationnels de surveillance et de sauvetage). Sa portée est cependant limitée.
Enfin, n’oubliez pas qu’une radio marine n’est pas un outil de communication privé. Vous n’êtes pas seul, tout le monde peut vous entendre. Veillez donc à garder un ton et un langage respectueux afin de garder une bonne entente entre terre et mer.
Sources :
https://www.mer.gouv.fr/
http://www.reussir-permis-bateau.fr/
https://www.anfr.fr/