Publié le 31/07/2023
Comme son nom l’indique, ce nouveau « tourisme médical » consiste à se rendre à l’étranger pour y recevoir des soins. La Tunisie, par exemple, revendique chaque année quelques 500 000 patients étrangers venus, notamment, pour subir des opérations de chirurgie esthétique à des prix défiant toute concurrence. En même temps, des offres de tourisme dentaire se multiplient à l’intérieur de l’Union européenne, en Hongrie ou en Roumanie avec des prestations jusqu'à trois fois moins chères. À cela s’ajoute le « tourisme de la fertilité », lui aussi en hausse en Europe et particulièrement actif en Belgique, en Espagne ou en Grèce. Ce n’est pas tout, et ce n’est sans doute qu’un début…
2 % des Français déclaraient avoir déjà planifié et pratiqué des soins en dehors de nos frontières, selon la BVA et son étude sur « Les Français et le tourisme médical ». 11 % - soit déjà plus de 7 millions de personnes - assuraient y penser de plus en plus sérieusement. 10 % des sondés envisagent des opérations de chirurgie dentaire et 26 % en ophtalmologie. Mais avec 67 % de patients intéressés, ce sont les soins dentaires à l’étranger qui attirent le plus les Français.
Envie de vous faire poser un implant dentaire et de découvrir la basilique Sainte-Sophie à Istanbul ? Ou de réserver une excursion en Transylvanie après une visite chez un dentiste de Bucarest ? C’est possible… Mais encore faut-il se poser les bonnes questions.
La première étape est de vérifier où l’on va. Par qui sera-t-on opéré ? Le chirurgien a-t-il été formé en France ou en Europe ? Par ailleurs, il faudra s’assurer que l'établissement où l’on envisage de se rendre a bien une accréditation internationale. Idéalement, mieux vaut se faire recommander l’établissement par un professionnel de santé en France ou par un ancien patient satisfait. Enfin, il faut imaginer tous les scénarios possibles : si le tarif est un facteur déclencheur, il faut aussi se demander par exemple ce que l’on fera s’il y a des complications. Enfin, les opérations les plus lourdes sont à éviter. En effet, les recours juridiques deviendront alors plus compliqués en cas de problème.
Mais rien n’empêche d’intégrer cette démarche dans un parcours de soins validé par l’Assurance maladie. Les assurés sociaux français ont en effet la possibilité, pour tout type de soins ambulatoires réalisés dans un État de l’Union Européenne, de demander un remboursement à l’assurance maladie française. Même s’il n’est pas réalisé en urgence, ce parcours de soins peut être validé avant le départ. Les soins seront alors remboursés sur la base des tarifs français de la Sécurité sociale. S’ils impliquent au moins une nuit d’hospitalisation ou le recours à des infrastructures ou équipements médicaux spécialisés et coûteux, l’assuré devra demander auprès de sa CPAM une autorisation préalable de prise en charge (formulaire européen S2 « droit aux soins médicaux programmés »). L’Assurance maladie peut cependant refuser si les soins ne sont pas prévus par la réglementation française ou si les soins envisagés ne sont pas appropriés à l’état du patient.
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