Publié le 12/11/2019
En matière de succession, le mobilier correspond aux biens meubles dont le défunt disposait à son décès.
La loi distingue plusieurs types de biens meubles. La principale catégorie porte sur les meubles meublants, c’est-à-dire tous les meubles destinés à l’usage et à la décoration du logement (article 534 du Code civil) : lits, sièges, tables, miroirs, tapisseries, porcelaines, et autres biens du même genre ainsi que les tableaux et statues de décoration.
En revanche, les tableaux et objets d’art ou de collection, entreposés dans une pièce ou exposés dans une galerie sont exclus. De même que les bijoux et pierreries. Ces biens de valeur sont traités dans une autre catégorie, mais avec des règles d’évaluation similaires.
À noter, l’argent comptant, les créances, les rentes et les titres financiers, également exclus des meubles meublants, sont soumis à d’autres règles d’évaluation spécifiques.
Pour déterminer la valeur imposable des meubles meublants, l’administration fiscale retient trois modes légaux d’évaluation, par ordre de préférence (article 764 du Code général des impôts) :
Le prix net de la vente publique (intervenue dans les deux ans suivant le décès) est également retenu pour évaluer les biens précieux. À défaut de vente publique, l’administration fiscale retient la plus haute valeur parmi celles qui figurent dans :
Pour les biens couverts par une assurance, l’évaluation figurant dans le contrat est considérée comme la valeur minimum imposable.
Les modes d’évaluation s’appliquent dans l’ordre mentionné par la loi. Néanmoins, les biens mobiliers ne sont pas forcément tous évalués selon la même méthode.
Pour les biens non-vendus aux enchères, les héritiers doivent procéder à un inventaire successoral. À défaut, ils doivent fournir à l’administration fiscale une déclaration détaillée et estimative du mobilier.
L’inventaire peut être plus avantageux si la valeur des biens meubles est inférieure à 5 % de l’ensemble de la succession. Mais il faut aussi prendre en compte le coût de réalisation de l’inventaire.
À savoir : l’administration fiscale ajoute d’office un forfait mobilier de 5 % si la déclaration de succession ne mentionne aucun meuble meublant.
La question se pose surtout quand les héritiers veulent établir que la valeur du mobilier est inférieure au forfait de 5 % ou qu’il n’y avait aucun mobilier.
Si l’administration fiscale a des preuves que la valeur des meubles dépasse le forfait de 5 % du montant total des biens, elle peut l’écarter et demander aux héritiers de fournir un inventaire exhaustif. Mais si elle constate que l’inventaire comporte des oublis ou des sous-évaluations, l’administration peut faire appliquer le forfait mobilier de 5 %.
Autre possibilité : dans le cas d’une vente publique ultérieure à la succession, à un prix net supérieur à la valeur estimative déclarée par les héritiers, l’administration peut procéder à un redressement.
L’administration fiscale vous demande de régler des droits sur un mobilier inexistant ? Vous estimez que la valeur du mobilier de la succession est inférieure au forfait de 5 % appliqué d’office ? La loi vous permet de faire réviser l’évaluation de l’administration, à condition de vous justifier avec une preuve contraire.
Cette preuve contraire peut être apportée par différents moyens :
La combinaison de plusieurs éléments non-officiels (par exemple un inventaire non-conforme aux dispositions du Code civil) peut aussi constituer une preuve contraire.
Source :
- Bofip.impots.gouv.fr