Publié le 11/04/2021
Le surentraînement correspond à une accumulation de fatigue physique et psychologique qui entraîne une baisse, voire une chute des performances chez le sportif. Cet état peut s’accompagner de modifications du comportement (anxiété, stress, insomnie, etc.) et de douleurs articulaires et musculaires qui peuvent occasionner une blessure. Le surentraînement pourrait aussi nuire au cerveau d’après une récente étude de l’Inserm.
Le diagnostic est délicat : la fatigue fait partie intégrante de l’entraînement. La Société française de médecine de l’exercice et du sport (SFMES) a toutefois mis en place un questionnaire pour savoir si vous êtes concerné.
Cette « surchauffe » touche toutes les disciplines mais les sports d’endurance sont les plus concernés. Cyclisme, running, trail... nécessitent des volumes importants d’entraînement. 65% des coureurs de fond la connaîtraient d’ailleurs à un moment ou à un autre de leur carrière. Les sportifs de haut niveau ne sont pas les seuls à en souffrir, les amateurs peuvent également être touchés car ils sont moins suivis, voire pas du tout, et peuvent négliger leur récupération.
À noter. Le surentraînement se différencie du burn-out qui s’apparente, chez le sportif, à une dépression sévère associée à un dégoût de la pratique jusqu’à son arrêt. Ce phénomène a été mis en lumière récemment à travers les cas du footballeur Adil Rami et du tennisman Lucas Pouille.
C’est la forme la plus sévère de surentraînement. Cette dénomination est utilisée lorsque l’état de fatigue est chronique et qu’il dure plusieurs mois. « Une spirale sans fin » qu’a vécu le skieur de fond Candide Pralong, victime d’un syndrome extrême de surentraînement à l’automne 2018. Le Suisse a fait appel à un psychologue du sport et a dû faire une croix sur sa saison.
Des séances de course à pied rapprochées à la veille d’un marathon, la répétition de compétitions de haut niveau… Un volume d’entraînement en excès constitue le principal responsable du surentraînement. Souvent, celui-ci résulte aussi d’un mauvais équilibre entre charges d’entraînement et périodes de récupération, trop courtes, voire négligées. Les muscles, hyper sollicités, ne peuvent plus produire d’effort, faute d’un repos suffisant pour refaire le plein d’énergie. Le surentraînement n’arrive pas d’un coup, il faut plusieurs semaines pour en ressentir les premiers symptômes.
À noter. L’intensité de l’entraînement n’est pas le seul en cause. La monotonie des séances, le surmenage, le stress, une mauvaise hygiène de vie, un régime alimentaire déséquilibré et un environnement inhabituel (chaleur, froid, humidité) peuvent contribuer au surentraînement.
Identifier le surentraînement s’avère compliqué. Bien connaître ses limites et savoir écouter son corps n’est pas chose facile, surtout quand on débute.
Au-delà d’une baisse marquée de vos performances sportives, plusieurs signes doivent vous alerter :
Ne prenez pas à la légère l’apparition de ces symptômes. Les sportifs débutants qui goûtent à l’effort veulent dépasser leurs limites, quitte à s’épuiser.
Si vous ressentez l’un des symptômes évoqués précédemment, consultez sans attendre un médecin. Ce dernier établira un diagnostic précis et mettra en place un programme de récupération adapté si besoin.
Privilégiez une période de repos total pour réparer le système articulaire et musculaire mis à mal, rééquilibrer votre métabolisme et réduire le stress. La fatigue disparaissant, vous retrouverez peu à peu la motivation.
Tout dépend du degré de fatigue de votre corps. La durée de récupération doit être proportionnelle à la période de surentraînement. Elle s’étalera de quelques jours à plusieurs semaines voire plusieurs mois, en cas de fatigue extrême. Dans le même temps, veillez à avoir une bonne hygiène de vie et une alimentation équilibrée.
Bon à savoir. Alternez un jour d’exercice physique avec un jour de repos. Reprenez en douceur avec un programme allégé, avant d’augmenter l’intensité de vos séances, en prenant le temps nécessaire.
Quelques règles simples devraient vous permettre de réduire ce risque :