Publié le 26/03/2021
Nicolas Aubineau est diététicien-nutritionniste. Il est l’auteur du livre Athlètefood – Recettes et conseils nutrition pour sportifs en quête de performance (Mango, juin 2016).
« Que manger après le sport entre midi et deux ? C’est un savant compromis entre le digestif et le musculaire : le mieux est de manger liquide, pour faciliter la digestion et la récupération.
Je conseille une soupe ou une purée de légumineuses, comme les pois cassés qui sont faciles à digérer, et un fromage blanc juste après l’effort, suivis d’une prise plus solide vers 16h00 avec des fruits selon la saison (banane, raisins, cerises, abricots…) ou des oléagineux (amandes, noix, noisettes) pour éviter la fringale de la fin de journée. On peut aussi opter pour une soupe de pâtes, sa texture est intéressante : le liquide demande toujours moins de travail digestif.
Il faut en revanche éviter les gamelles consistantes, comme les boîtes de pâtes ou les sandwichs, riches en glucides, qui favorisent le sommeil. Mieux vaut au contraire axer sur l’apport de protéines qui ont un effet de production de chaleur et qui maintiennent éveillé. Pour ceux qui optent tout de même pour un sandwich, mieux vaut privilégier un pain complet, ou riche en fibres, qui contient moins de gluten que le pain blanc.
Au niveau des boissons, on essaie de boire plus que le litre et demi recommandé chaque jour, pour compenser l’acidité de l’organisme suite au sport. »
Jérémy Vandevelde est préparateur sportif. Il intervient notamment auprès de salariés en entreprises avec sa société Winphys.
« La première question à se poser est de savoir s’il est souhaitable de faire du sport entre midi et deux ? Il y a des avantages indéniables : ça vide la tête, permet de gagner du temps pour ceux qui ne parviennent pas à se libérer le soir ou le matin et permet -comme la sieste- d’être plus productif l’après-midi. Après, tous les salariés ne sont pas égaux face aux infrastructures et certains ne parviennent pas à modérer leur activité physique selon leur planning du jour : ils donnent tout pendant le sport et arrivent “cramés” à la réunion de 14h : ce n’est pas le but !
Il faut concilier tous ces points pour adapter son activité sportive à son rythme et à ses capacités personnelles. Que l’on fasse du vélo, de la natation, du crossfit -très à la mode- ou de la course à pied, il faut d’abord s’échauffer, pour remobiliser les articulations endormies par la matinée de travail. Puis, faire le cœur de sa séance, tout en restant conscient de ses limites. Enfin, privilégier un retour au calme : par exemple, après une course à pied, on trottine ou on marche 5 minutes avant d’arrêter la séance.
Avant de retourner au travail, il faut aussi penser au temps de la douche, importante pour des questions d’hygiène mais aussi pour la récupération. Pour réactiver les muscles, l’idéal est de terminer par de l’eau froide sur les pieds, en remontant jusqu’aux cuisses.
Il n’y a pas de sport déconseillé à priori, du moment que la séance est adaptée à chacun et que l’on y va pas le ventre vide : une collation avant l’effort est importante (banane, boisson, barre de céréales) surtout pour ceux qui ne prennent pas de petit-déjeuner. »