Publié le 04/09/2024
En droit français, le principe de non-discrimination s’applique théoriquement partout, y compris dans le domaine du sport. Depuis la Loi de 2005 pour l’égalité des droits et des chances, les fédérations et clubs sportifs doivent prendre les mesures nécessaires pour faciliter l’accès de leurs infrastructures à tous.
Pour inclure tout le monde, on distingue le handisport, destiné aux personnes avec un handicap visuel, auditif ou moteur, et l’appellation « sport adapté » plus particulièrement tournée vers les personnes avec un handicap mental ou un trouble psychique. À elles deux, ces différentes notions couvrent une large gamme d'activités physiques et de disciplines sportives, du tennis de table en fauteuil roulant à l’athlétisme avec guide, en passant par l’escrime, le hockey ou la danse adaptés. Les règles, les équipements et les environnements sont alors simplement modifiés pour garantir la sécurité, le confort et le plaisir de tous les participants.
C’est un enjeu d’inclusion autant que de santé publique. Sur le plan physique, la pratique d’un sport adapté génère une amélioration de la condition physique grâce au renforcement musculaire ou au développement de la motricité. Sur le plan psychologique, il favorise une augmentation de l’estime de soi, une réduction du stress et une amélioration de la concentration. Enfin, sur le plan social, le sport adapté est un facteur d’intégration dans un groupe, de développement de compétences sociales et de création de liens d’amitié.
Quelles que soient les activités pratiquées, encore faut-il savoir dans quel environnement et où trouver les infrastructures nécessaires.
Dans un centre de rééducation et de réadaptation. Sachant que 80 % des handicaps sont généralement « acquis », c’est-à-dire apparus au cours d’une vie suite à un accident ou une maladie, il est fréquent que la découverte du sport adapté se fasse pendant sa guérison ou sa rééducation, en complément des soins médicaux.
Dans une fédération. Selon la nature de son handicap (physique, mental ou sensoriel), on pourra se tourner vers la Fédération française du Sport adapté (FFSA) dont la mission principale est d'offrir à toute personne en situation de handicap mental ou psychique la possibilité de vivre la passion du sport. Cette instance – la plus importante organisation de sportifs en situation de handicap en France – comptait en 2024 plus de 65 000 licenciés. À elle seule, elle rassemble plus de 1 300 associations sportives sur tout le territoire national. Il suffit de cliquer sur sa carte pour trouver les clubs affiliés à la FFSA près de chez soi. De son côté, la Fédération française de Handisport propose un outil en ligne pour trouver un club près de chez soi.
Auprès des associations sportives. De grandes organisations comme l’APF France handicap (Association de paralysés de France) ou l’UNAPEI (le premier réseau français d’associations de représentation et de défense des intérêts des personnes avec trouble du neurodéveloppement, polyhandicap et handicap psychique) proposent des activités adaptées pour leurs membres.
Dans une infrastructure municipale. En marge des associations, de nombreuses municipalités ont investi dans des infrastructures accessibles aux personnes en situation de handicap. Nombre de piscines, gymnases ou complexes sportifs proposent des créneaux spécifiques ou des équipements adaptés. Renseignez-vous pour cela auprès de votre mairie pour connaître les installations disponibles.
Dans une salle de sport inclusive. Certaines salles font le pari du sport ouvert à tous. Celles-ci proposent des équipements adaptés et la mise en place de programmes de cours spécifiques pour les personnes en situation de handicap.
Et en plein air. Enfin, le sport adapté ne saurait se limiter aux salles et aux gymnases. Des activités physiques en plein air comme la randonnée, le vélo et même certains sports nautiques sont accessibles grâce à des associations et des accompagnateurs spécialisés.
La pratique soutenue d’un sport adapté permet même, comme pour des athlètes dits valides, d’envisager une participation à des compétitions de haut niveau, comme des Championnats Handisport ou de Sport adapté, voire, pour certains, les Jeux paralympiques.
Choisi pour être porte-drapeau de la délégation française aux Jeux de Paris en 20, Alexis Hanquinquant avait décroché l’or à Tokyo en paratriathlon. Cet ancien maçon, victime d’un grave accident de travail en 2010, avait perdu sa jambe à 24 ans et retrouvé un sens à sa vie grâce au sport. Tout aussi inspirante, Marie-Amélie Le Fur, présidente du Comité paralympique et sportif français, avait été amputée de la jambe gauche à l'âge de 15 ans à la suite d'un accident de la route. Elle a décroché 9 médailles paralympiques dont trois médailles d’or sur 400 m et au saut en longueur aux Jeux de Rio et sur 100 m aux Jeux de Londres.
Même s’ils sont moins représentés, les sportifs en situation de handicap mental peuvent concourir dans trois disciplines : natation, tennis de table et athlétisme.
Pour les seniors, les personnes cardiaques, les asthmatiques, les diabétiques ou les personnes en surpoids, pratiquer un sport n’est pas interdit, c’est même recommandé ! À condition de prendre certaines précautions. Si vous êtes dans un de ces cas, suivez le guide pour renouer avec le sport en toute sécurité.
Sources :