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Sensibiliser vos ados aux comportements à risque

Tabagisme, alcool, drogue…, en tant que parents, il est essentiel de sensibiliser vos ados aux différents comportements à risque. Suivez les conseils du Dr Xavier Pommereau, psychiatre et spécialiste de l'adolescence en difficulté, pour aborder ces sujets délicats avec vos adolescents.

Les comportements à risque chez les jeunes

Pour beaucoup de jeunes, l’adolescence est une période difficile. Mal-être, souffrance, pression des camarades ou envie d’indépendance, les ados ont parfois des comportements excessifs, dangereux ou nocifs pour leur santé comme le tabagisme, la consommation d’alcool et/ou de drogues, les troubles alimentaires, la sexualité non protégée, les excès de vitesse, l’addiction aux jeux vidéo, l’automutilation, etc.

En 2019, la 7e édition de l’European School Project on Alcohol and other Drugs (ESPAD) qui évalue les usages de drogues chez les jeunes de 16 ans, a révélé que 80 % des jeunes Français ont déjà expérimenté une première fois l’alcool et 45 % ont essayé le tabac.

Le Dr Xavier Pommereau, psychiatre et spécialiste de l'adolescence en difficulté vous aide à comprendre ce type de comportements, à les détecter et vous explique comment aborder ces sujets sensibles en famille.

Quels sont les différents comportements à risque auxquels les ados sont exposés ?

Tout d’abord, il convient de distinguer deux types de comportements à risque.

  • Les écarts de conduite qui vont à l’encontre des souhaits des parents et de la société. Il s’agit de bêtises, de défis modérés et réversibles que les ados se lancent et qu’ils font pour s’amuser. Ces comportements peuvent être dangereux, mais l’adolescent ne cherche pas à se mettre en danger. Le plus souvent, il en tire une leçon et ne recommence pas.

  • Les conduites de rupture qui consistent à oublier ses soucis en adoptant des comportements à risque de façon répétitive. L’adolescent est en souffrance psychologique pour différentes raisons (problèmes familiaux, déception, rupture sentimentale, etc.), et pour ne plus y penser et tenter de reprendre le contrôle, il agit de façon excessive. Ces comportements peuvent être différents selon les adolescents : accès de colère brutaux, usages de drogues et alcools, automutilation, crise de boulimie et anorexie, relations sexuelles sous l'emprise de drogues et alcool, etc.
    Ces comportements ne sont pas les mêmes chez les filles et les garçons :
    • les garçons utilisent leur corps, notamment par des accès de colère brutaux, en frappant dans les murs, en se déchirant avec des drogues, de l’alcool, etc. ;
    • les filles retournent leur souffrance contre elles en se scarifiant, par des crises de boulimie ou des relations sexuelles non protégées après s’être enivrées.

Quelles sont les causes ? Qu’est-ce qui les pousse à adopter ce type de comportements ?

Le mal-être et la souffrance psychologique sont les principales causes des conduites de rupture. Les raisons de ces souffrances peuvent être multiples : dépression, traumatisme subi (comme des violences sexuelles), décès d’un parent, accidents de la vie, recherche d’identité, etc.

En consommant de l’alcool ou de la drogue, l’adolescent cherche à ne plus souffrir. Si cette solution fonctionne et l’apaise sur le moment, le mal-être est toujours présent, et la souffrance revient. D’où cette nécessité de répéter ce type de comportement.

Comment détecter ces comportements ?

Il est important de bien faire la distinction entre écart de conduite et conduite de rupture. Pour cela, il existe cinq critères de gravité à prendre en compte :

  • l’âge de l’adolescent : l'apparition de comportements à risque avant 14-15 ans est un signe que le problème est grave ;
  • le cumul des formes de conduites à risque ;
  • l’intensité du trouble ;
  • la répétition du phénomène : si l’adolescent rentre ivre tous les week-ends, ce n’est pas accidentel ;
  • l’inversion par genre : si un garçon se scarifie, c’est encore plus grave que pour une fille.

Si tous ces critères sont au rouge, votre enfant court un risque suicidaire, c’est-à-dire qu’il prend toujours plus de risques avec l’intention de se mettre en danger. Il s’agit d’une situation très dangereuse.

Comment lancer la conversation ? Comment détourner son ado de ces addictions ?

Commencez par en discuter à froid avec votre ado. Ne l’accusez pas et ne le jugez pas, mais dites-lui que vous l’aimez et que vous vous inquiétez à son sujet. Demandez-lui comment vous pouvez l’aider, et invitez-le à aller consulter un psychologue.

En tant que parents, que faut-il faire et éviter dans ces situations ?

Il n’est pas facile de gérer un adolescent en crise. Voici quelques conseils sur l’attitude à adopter en tant que parents.

  • Vous devez réagir. Évitez de banaliser son comportement et de fermer les yeux.
  • Ne le jugez pas, ne critiquez pas et ne l’accusez pas.
  • Montrez à votre enfant que vous êtes inquiet pour lui.
  • Contactez des professionnels qui pourront lui venir en aide.

Sachez que derrière ces conduites de rupture se cache un désir secret de reconnaissance et d'attention. Si vous l’ignorez, votre adolescent risque d’aller encore plus loin. D’où l’importance de reconnaître ces actes. Par exemple, il est important de déclarer un jeune qui fugue car, même inconsciemment, il attend qu’on le cherche.

Est-il conseillé d’anticiper les risques et d’aborder ces sujets avec de jeunes enfants ?

Vous pouvez tout à fait parler des écarts de conduite avec vos enfants avant l’adolescence. Il est surtout conseillé de les mettre en garde en leur expliquant les conséquences et les risques de ce type de comportement (addictions, problèmes de santé, accidents, etc.).

Pour aider les professionnels à dépister et à prévenir les conduites à risque chez les adolescents, le Dr Pommereau développe actuellement l’application TILT qui permet un diagnostic et une prise en charge rapides des troubles de l’adolescence.

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