Publié le 22/04/2022
D’après le dernier rapport disponible (2020) de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), 326 millions de tonnes de déchets ont été produites en 2017 en France, dont 39 millions (soit 580 kg par personne) directement par les ménages. La part des déchets recyclés par les Français progresse : elle est passée de 17,9 % en 1995 à 43 % en 2019, selon Eurostat. A noter qu’en 2008, l’Union européenne s’était donné pour objectif de recycler la moitié de ses déchets à l’horizon 2020.
L’intérêt de diminuer le volume de ses déchets consiste à réduire son empreinte carbone, limiter les rejets de gaz à effet de serre mais aussi leur coût économique. En effet, la fin de vie d’un produit – qui comprend la collecte, l’acheminement, le recyclage et l’élimination ou l’enfouissement des déchets – entraîne d’importantes conséquences financières, énergétiques et environnementales.
Une telle quantité de produits jetés à la poubelle participe à la pollution des sols, de l’eau, de l’air et à l’épuisement des matières premières. Ces ressources (dérivées des hydrocarbures, du bois, etc.) sont disponibles en quantité limitée et pourront manquer dans les années à venir. D’autant que certains déchets sont encore rarement recyclés. C’est le cas de certains produits en plastique.
À l’achat
Réduire ses déchets commence dès la phase d’achat, en privilégiant des produits sans emballage, recyclables ou rechargeables.
Prenez le réflexe de venir avec vos propres sacs de courses. En règle générale, privilégiez les sachets en papier kraft et les sacs en tissu. Par exemple pour l'achat d’aliments (fruits et légumes, légumineuses, féculents et fruits secs), achetez en vrac plutôt que dans leurs emballages plastiques, papiers ou cartonnés habituels.
Serviettes en papier, gobelets et pailles en plastiques sont à éviter. Ces derniers sont d’ailleurs interdits à la vente depuis le 1er janvier 2021 (avec écoulement des stocks au plus tard le 1er juillet 2021), en application de la loi du 10 février 2020 relative à la lutte contre le gaspillage et à l'économie circulaire.
Préférez une location ou un achat d’occasion. Ce principe d’économie collaboratif, ou économie de partage, se développe au travers de nombreux sites, tels que sharevoisins.fr, le bon coin, Vinted (vêtements) ou le réseau Envie, spécialisé dans l’achat d’occasion des appareils électroménagers.
D’autres plateformes telles que BackMarket proposent également différents types objets reconditionnés et d’occasion.
Pendant et après utilisation de vos produits et objets
Lorsqu’un objet ou une machine ne fonctionne plus, posez-vous la question de savoir s’il est bon à jeter ou réparable. Parfois, un entretien régulier, une réparation, qu’elle soit effectuée par vos soins ou par un professionnel, permet d’allonger la durée de vie de vos équipements. N’hésitez pas également à allonger et faire jouer leur garantie pour obtenir la réparation ou le changement de votre appareil.
À noter : des services de réparation et de dépannage d’électroménager solidaires, tels que le réseau Envie, les plateformes oureparer.com ou Mesdépanneurs.com ont vu le jour pour faciliter l’accès à des dépanneurs. D’autres, comme le site Sosav.fr mettent à disposition des guides de réparations gratuits pour vous permettre de réparer vous-même vos appareils et objets.
Lorsque la réparation est impossible, pensez à la seconde utilité que vous pouvez donner aux objets dont vous ne vous servez plus. Par exemple, vous pouvez transformer des vêtements que vous ne portez plus en chiffons, vos boîtes à chaussures en boîtes de rangement ou conserver vos feuilles de papier pour les réutiliser en brouillon…
Vous pouvez envisager de faire don des objets, meubles et vêtements que vous ne comptez plus utiliser. Songez par exemple à déposer vos équipements auprès des points de ventes d’Emmaüs les plus proches de vous, ou encore via les plateformes donnons.org et la Fibre du Tri.
Évitez d’acheter en trop grande quantité et consommez en priorité les aliments dont la date limite de consommation est proche. Ne jetez pas systématiquement un produit « périmé » qui peut encore être consommé (yaourts, gâteaux secs, pâtes, céréales, etc.) Pensez également à congeler les portions que vous n’avez pas consommées immédiatement.
Le compostage des déchets organiques
Si vous avez un jardin, vous pouvez produire votre compost vous-même à partir de vos déchets organiques. L’Ademe a mis à disposition un guide en ligne (pdf, 1,4 Mo) pour vous aider à le réaliser selon différentes méthodes. Composé d’épluchures de légumes, de restes de repas (pain, laitages, croûtes de fromages...) ou encore de déchets de jardin (feuilles, fleurs fanées, mauvaises herbes...), votre compost – en bac ou en tas – permet à la fois de limiter la quantité de déchets ménagers et d’accroître la fertilité de votre sol.
Certaines collectivités locales proposent, à prix réduit, des bacs à compost pour promouvoir le compostage domestique. Si vous habitez en ville, des espaces dédiés (lombri-composteurs) sont de plus en plus présents dans les cours d’immeuble, sur les balcons ou dans votre quartier. L’association Zero Waste France a mis en place une carte collaborative vous permettant de trouver ou d’indiquer un centre de compostage à proximité de chez vous.
Une autre alternative consiste à acquérir... des poules ! Cet animal, qui consomme près de 150 kg de végétaux à l’année, se nourrit de vos épluchures et restes de repas, comme la salade, le pain et même les plats cuisinés. Il est recommandé de compter au minimum 0,5m2 par poule si elle se trouve dans un abri en dur et de lui consacrer au moins 5m2 dans un espace de jardin où elle pourra se déplacer.
Reconnaître les différents types déchets pour assurer leur recyclage
En respectant les consignes apposées sur les étiquettes, vous pourrez placer le déchet au bon endroit et ainsi favoriser son recyclage.
Attention : les consignes de tri varient largement selon les collectivités. Certaines tentent aussi le recyclage de tous les plastiques et papiers (sacs et sachets plastiques, pots de yaourt, boîtes et barquettes, tubes de dentifrice, etc.), comme la Ville de Paris depuis le 1er janvier 2019.
Certains dispositif médicaux, comme les lentilles de contact, ne doivent surtout pas être jetées dans les canalisations ou aux toilettes. Ces microplastiques se retrouvent dans les eaux usées qui sont retraitées et finissent dans les boues d’épuration. Elles sont ensuite répandues dans les sols et utilisé comme engrais par les agriculteurs. La bonne pratique : jeter les lentilles usagées à la poubelle et recycler les emballage plastique / carton.
Le zéro déchet consiste à la réduction presque totale de sa production de déchets. Cette démarche, qui implique de revoir son mode de consommation en profondeur, s’articule autour de cinq points stratégiques :
Sources :
Centre national d’information indépendante sur les déchets
Ademe, Que faire de ses déchets (pdf, (1,1 Mo), octobre 2018
Que choisir, Comment réduire ses déchets ménagers