Une piscine représente aussi des risques inhérents qu’il ne faut surtout pas négliger.
Santé publique France a publié dans son enquête 2021 les résultats suivants : lors de l’été 2021, 26 % des noyades ont eu lieu en piscine. Un total de 1 480 noyades accidentelles ont été recensées, un chiffre en baisse de 10 % par rapport à celui de l’été 2018 qui s’élevait à 1 649. Cette baisse peut notamment s’expliquer par des conditions moins favorables à la baignade (températures, ensoleillement) sur une large partie de la France.
En 2021, les noyades étaient plus nombreuses chez les jeunes et les plus âgés avec 22 % de noyades accidentelles chez les enfants de moins de 6 ans et 26 % chez les personnes de 65 ans et plus. La proportion de noyades suivies de décès était plus élevée chez les seniors : 41 % chez les plus de 65 ans contre 6 % chez les enfants de moins de 6 ans.
À noter : chez les enfants de moins de 13 ans, un manque de surveillance a été signalé dans 55 % des cas, avant le fait de ne pas savoir nager, pour 47 % d'entre eux.
Mais un adulte peut aussi être victime d’un accident, et même d’une noyade parfois mortelle par stress, hydrocution, pour avoir surestimé ses capacités ; les raisons peuvent être multiples. Il est donc indispensable de s’assurer que l’on a pris toutes les mesures nécessaires pour éviter au maximum les risques.
Quels dispositifs de protection ?
Dans toutes les piscines privées dont le bassin est totalement ou partiellement enterré, la loi impose qu'elle soit pourvue d'un équipement de sécurité en vue de prévenir le risque de noyade. En théorie, cela signifie que les piscines posées sur le sol, gonflables ou démontables ne sont pas concernées. Dans la pratique, il faudrait également installer un dispositif de sécurité, y compris sur ces installations.
Alarme immergée, alarme périphérique, barrière ou clôture, abri, volet roulant, couverture de sécurité : la loi impose la pose d’au moins un de ces équipements même si, là encore, il peut être bienvenu d’en installer plusieurs.
Si cette obligation n’est pas respectée, sachez que vous encourez une amende de 45 000 €.
Les solutions sont nombreuses et adaptées à bien des budgets.
A noter :
Les équipements doivent être conformes aux normes édictées par l'Association française de normalisation (Afnor).
- NF P90-306 pour les barrières de protection,
- NF P90-307 pour les systèmes d'alarmes,
- NF P90-308 pour les couvertures de sécurité,
- NF P90-309 pour les abris.
Quelles mesures de prévention ?
Au-delà des indispensables dispositifs de protection, des mesures de prévention peuvent être prises pour amoindrir les risques.
Les dispositions spécifiques aux enfants
- Mettez-leur des brassards en permanence : habituez vos enfants à porter des flotteurs qui ne doivent pas les quitter tant qu’ils resteront à l’intérieur du périmètre de la piscine, c’est-à-dire dans l’enceinte de la barrière ou de l’abri.
- Gardez toujours l’œil sur eux : un coup de fil, un livreur qui sonne, la moindre distraction peut avoir des conséquences très graves. Si vous êtes obligé de vous absenter quelques minutes de la piscine, forcez les enfants à en sortir et à vous accompagner.
- Empêchez-les de courir : c’est la hantise des surveillants de baignade dans les piscines publiques. Car une glissade peut suffire à assommer l’enfant, qui risque de tomber inanimé dans la piscine...
- Apprenez-leur à flotter et à nager : on considère généralement que l’enfant intègre cet apprentissage à l’âge de 6-7 ans. Cela peut être un peu avant chez certains, mais il est aussi possible de leur apprendre à faire la « planche » c'est-à-dire à flotter et à appeler au secours s’ils tombent à l’eau sans surveillance. Dès l’âge de 2 ans, ils peuvent intégrer la technique de savoir flotter.
Les précautions à prendre aussi pour les adultes
- Prévenir l’hydrocution : la différence de température entre votre corps et l’eau de baignade peut provoquer une hydrocution. En clair, une syncope, c’est-à-dire que vous perdez connaissance, ce qui peut évidemment être fatal dans une piscine. Il faut éviter d’augmenter fortement la température de son corps juste avant d’aller à l’eau. Une séance intensive de sport ou de bronzage, voire dans certains cas un repas très copieux fait courir ce risque. Mieux vaut alors éviter une eau trop froide ou, plus simplement, entrer petit à petit dans la piscine. On se mouille alors la nuque, le ventre et le front ; si le moindre sentiment de malaise apparaît, on sort. Sinon, on entre très progressivement dans l’eau.
- Ne pas se surestimer : même si le cas survient surtout en eaux libres, dans les lacs, les fleuves ou les océans, les noyades des adultes qui pensent être capables d’aller où ils n’ont pas pied peuvent aussi survenir dans des piscines. Ce sont pour la plupart des personnes qui ne savent pas bien nager et qui, quand ils ne touchent plus le fond, s’affolent et perdent leur sang-froid, jusqu’à se noyer. Pour éviter cela, il convient d’apprendre à bien nager et à ne pas s’aventurer là où on n’a pas pied si l’on n’est pas à l’aise.
Quels sont les bons gestes en cas d’accident ?
Si, malgré toutes les précautions, la noyade n’a pu être empêchée, il faut réagir immédiatement. En prévenant le Samu (15) ou les pompiers (18), et en intervenant sur la victime. Les comportements devront être différents selon les cas de figure.
- Si la victime est consciente : il faut lui enlever ses vêtements mouillés et la réchauffer, en l’enveloppant dans une serviette sèche par exemple. Restez avec elle jusqu’à ce que les secours prennent le relais.
- Si la victime est inconsciente et si sa poitrine se soulève régulièrement : il faut libérer les voies aériennes et la placer en position latérale de sécurité en attendant l'arrivée des secours.
- Si la victime est inconsciente et ne respire plus : prenez son pouls au niveau de la carotide et débutez le bouche-à-bouche ou le bouche-à-bouche et nez s’il s’agit d’un bébé. Continuer à ranimer jusqu’à la reprise de la respiration ou jusqu’à l’arrivée des soignants. Attention : ces gestes sont à pratiquer si l’on a une formation de premiers secours ! D’où l’importance d’en suivre une...
Sources