Publié le 18/03/2024
Que vous habitiez à la campagne ou en ville, il est possible de capter et de transformer l’énergie solaire. Les modules photovoltaïques peuvent être installés sur un toit, un auvent, une façade ou dans un jardin. Le toit est souvent le plus indiqué car son inclinaison est mieux adaptée pour capter les rayons du soleil.
L’exposition et le niveau d’ensoleillement dont vous disposez sont des critères à prendre en compte. Dans les régions moins ensoleillées, la surface de votre installation devra être plus importante.
Avant de vous lancer, il est également important d’évaluer votre consommation électrique en kilowattheure par an et de réfléchir à la gestion de l’énergie que vous allez produire.
Par ailleurs, il existe 2 manières d’implanter les modules photovoltaïques :
- non intégrés, ils sont fixés par-dessus une toiture inclinée ;
- intégrés, ils sont utilisés comme matériaux de construction et font partie intégrante de l’enveloppe de la maison (éléments de toiture ou de verrière, etc.).
Le coût varie selon le choix de l’équipement et la complexité de l’installation.
Il faut compter le coût du matériel et l’installation de la centrale solaire : panneaux solaires et onduleurs permettant de convertir le courant continu produit par les panneaux en courant alternatif compatible avec le réseau électrique. Certains accessoires peuvent aussi être utiles pour amortir plus vite le prix de la centrale, par exemple un gestionnaire d'énergie qui lancera vos appareils énergivores (lave-linge, lave-vaisselle…) au pic de production de vos panneaux solaires.
La puissance d'une installation est exprimée en kWc (kilowatt-crête), c'est-à-dire la puissance maximale de votre panneau solaire, dans les meilleures conditions d'ensoleillement possibles. Selon ces conditions, 1 kWc pourra vous permettre de produire entre 850 kWh et 1 350 kWh d’électricité par an.
Lorsqu’il est intégré à votre bâtiment, l’installation d’un panneau solaire photovoltaïque coûte généralement entre 3 000 € et 4 000 € TTC / le kilowatt-crête (kWc). Pour une installation de 3 KWc, il faut donc compter entre 9 000 € et 12 000 €.
Si vous décidez d’installer votre équipement au sol ou sans intégration sur votre logement, le coût sera moins élevé. Des kits existent depuis quelques années, moins coûteux mais d'une rentabilité moindre.
Dans tous les cas, il est conseillé de demander des devis à plusieurs installateurs avant de vous lancer. Méfiez-vous aussi des offres à 1 € ou "gratuites" qui sont systématiquement des arnaques, par exemple des crédits à la consommation déguisés avec des taux d’intérêt très élevés.
- Si vous vendez toute votre production, les frais liés à la pose d’un compteur dédié à la production représentent généralement entre 500 et 1500 €.
- Si vous vendez seulement votre surplus de production, le raccordement est dans la plupart des cas simplifié et seuls des frais de mise en service (50 €) vous seront imputés.
- Et bien sûr si vous êtes en autoconsommation (vous consommez votre production sans la revendre), vous n'aurez aucuns frais de raccordement.
Attention, des coûts additionnels de raccordement peuvent vous être facturés, par exemple
si votre installation se situe à plus de 250 mètres d’un poste de distribution publique.
La durée de vie d’un panneau solaire est en moyenne de 25 ans. Pour qu’il reste en bon état, certains coûts de maintenance et d’entretien sont à prévoir : nettoyage si vous ne pouvez le faire vous-même, notamment pour les installations sur les toits difficilement accessibles, et vérifications régulières, qui permettent d'éviter les éventuels dysfonctionnement de votre centrale solaire.
Chaque année, le gestionnaire de réseau vous facture le tarif d’utilisation des réseaux publics d’électricité (TURPE) destiné à couvrir les coûts d’exploitation, de développement et d’entretien des réseaux. Cette taxe est d'une vingtaine d'euros.
Enfin, tous les 10 ans, prévoyez de remplacer l’onduleur, qui coûte entre 1 000 € et 2 000 €.
Les panneaux photovoltaïques ne sont plus éligibles au crédit d’impôt depuis 2014. Cependant, d’autres aides existent. La principale est la prime à l'autoconsommation énergétique (voir ci-après) mais selon votre commune, des aides locales supplémentaires peuvent vous être proposées. Renseignez-vous auprès de votre mairie.
Enfin, les installations photovoltaïques raccordées au réseau d'une puissance inférieure ou égale à 3 kWc peuvent bénéficier d'un taux de TVA réduit à 10 %.
A noter : pour pouvoir bénéficier des aides publiques, le recours à une entreprise qualifiée est obligatoire.
Instituée en 2017, la prime à l’autoconsommation, calculée en fonction de la puissance de votre installation, permet de réduire le coût de votre investissement.
Pour en bénéficier, la seule obligation est d’opter pour l’autoconsommation photovoltaïque avec vente du surplus. Cela signifie que vous consommez une partie de l’électricité que vous produisez et revendez le restant à EDF Obligation d’Achat (EDF OA) ou à un autre acheteur obligé, qui la réinjectera dans le réseau.
La prime autoconsommation vous sera versée en une seule fois par EDF OA ou tout organisme ayant obligation d'acheter votre surplus d'électricité, un an après la mise en service de l'installation et la signature du contrat.
A titre d'exemple, si la puissance de votre installation est de 9 kWc, et que vous remplissez les conditions définies dans l'arrêté tarifaire, la prime sera de l'ordre de 280 € X 9 kWc soit 2 520 €. Attention : ces chiffres sont indicatifs et mis à jour chaque trimestre.
En installant des panneaux photovoltaïques, plusieurs solutions s’offrent à vous.
L’arrêté du 9 mai 2017 fixe les modalités tarifaires pour l’achat d’électricité photovoltaïque sur le réseau. Elles impliquent que votre installation respecte des critères d’implantation. Si vous les respectez, l’acheteur désigné par l’État (Électricité de France - EDF OA ou un autre acheteur autorisé) deviendra votre partenaire. Ce dernier a l’obligation d’acheter votre électricité à un tarif fixé par l’État exprimé en centimes d’euro par kilowattheure (kWh).
Lorsque votre demande de raccordement est enregistrée auprès d’Enedis, votre tarif d’achat initial est fixé ainsi que le montant de la prime. Il n’est effectif qu’après la mise en service de l’installation et la signature du contrat d’achat. Il sera par la suite indexé annuellement, durant les 20 ans que dure le contrat d’achat.
A titre d'exemple le dernier tarif d'achat connu en autoconsommation avec vente de surplus est de 0,13 euros par kWh pour les installations d’une puissance inférieure ou égale à 9 kWc.
Comment est fixé le tarif ?
Les grilles tarifaires sont publiées par la CRE (Commission de régulation de l’énergie) tous les trimestres. Vous pouvez notamment les retrouver sur le site PhotoVoltaique.info.
La rentabilité de vos panneaux solaires se calcule en prenant en compte le coût total de votre investissement initial, les frais de maintenance annuels et les économies que votre installation permettra de faire sur la facture d’électricité de votre foyer sur les 25 à 30 ans de sa durée de vie (parfois plus si les panneaux sont de haute qualité et bien entretenus).
Selon l’Ademe, en règle générale, vous pourrez rentabiliser votre investissement sur une période de 10 à 20 ans en fonction de votre mode de rémunération (vente totale de la production ou autoconsommation avec vente du surplus) et de l’ensoleillement de votre région. Avec une inconnue qui est le prix de l'électricité (qu'il s'agisse de celle que vous économisez ou de celle que vous produisez en surplus et revendez). Mais la surprise est limitée en la matière : les tarifs ont tendance à augmenter continûment !
Vous pouvez contacter un conseiller France Rénov', le service public qui vous guide dans vos travaux de rénovation énergétique. Il vous apportera des informations pour monter votre projet et vous aurez également accès à une évaluation indépendante de la rentabilité potentielle de vos panneaux solaires.
Le site PhotoVoltaique.info a développé un simulateur en ligne pour vous aider à vous faire une idée de l’investissement que nécessiterait une installation photovoltaïque.
Si la puissance de votre installation photovoltaïque est inférieure ou égale à 3 kW, vous pouvez profiter d’une exonération d’imposition sur le revenu généré, même si vous revendez l’électricité.
En revanche, si sa puissance excède 3 kW, la vente de l’électricité produite sera imposable. Vous devez déclarer le montant total vendu. Toutefois, un abattement de 71 % est appliqué. La part de revenus restante est soumise à l’impôt sur le revenu (dont le taux varie selon votre tranche d’imposition) et aux prélèvements sociaux (15,5 %).
Renseignez-vous auprès de votre assureur afin d’assurer vos installations photovoltaïques. En effet, selon les compagnies d’assurances et le montage de vos installations, elles pourront être couvertes au même titre que votre bien immobilier ou bien vous devrez souscrire une garantie spécifique. Le coût sera variable en fonction du montant de vos installations (capital déclaré au contrat).
Si vos panneaux solaires ne sont pas assurés, vous ne serez pas indemnisé en cas de sinistre. Il est donc vivement recommandé d’informer votre assureur de l’installation de panneaux photovoltaïques afin qu’ils soient couverts s’ils sont endommagés, détruits ou volés.
Bon à savoir : dans certains contrats d’assurance habitation, les pertes financières liées à la non-revente de l’excédent d’électricité peuvent également être garanties. Cela peut arriver si vous êtes dans l’impossibilité d’utiliser vos panneaux solaires en raison d’un sinistre garanti (panneaux endommagés ou volés).
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Sources :