Publié le 06/04/2021
Marie-Claude Miré. La liste est infinie : tableaux, mobilier, sculptures, objets de décoration, tapis, collections (de timbres, de soldats de plomb, de petites voitures, de poupées...), bijoux, montres, argenterie, instruments de musique, livres rares,... Pour avoir l’esprit tranquille, mieux vaut s’assurer, même pour une ou deux pièces de valeur relative ou pour une toute petite collection. Le montant estimé de l’objet ou de l’ensemble est finalement moins important que la charge émotionnelle qu’ils portent !
Dans la pratique, environ 40 % des objets de valeur détenus par les particuliers sont correctement assurés. Peur du fisc, hésitation à communiquer sur sa fortune ou simple négligence... Les raisons de ce phénomène sont nombreuses. Et pourtant, les objets d’art et de collection sont sujets à de nombreux risques. Les dégâts des eaux font partie des plus fréquents et peuvent endommager considérablement certaines œuvres. Mais il y a aussi les risques liés au transport, aux vols et actes de vandalisme, aux incendies…
Marie-Claude Miré. Les assurances habitation classiques couvrent les objets précieux jusqu’à un certain montant de garantie. Si votre collection dépasse ce montant, vous ne serez plus couvert. De plus, elles n’assurent pas contre certains risques spécifiques aux objets de valeur. Par exemple, si votre sculpture ou l’un de vos tableaux est endommagé lors du transport vers votre résidence secondaire, vous ne serez pas couvert.
À l’inverse, les assurances spécifiques apportent des garanties particulières, qui répondent à la réalité de la vie d’une œuvre ou d’un objet de valeur : dommages accidentels (bris, casse) ; événements liés au transport entre les différents domiciles du propriétaire ou à l’occasion d’un prêt à une galerie ou d’une restauration ; vol et vandalisme... En clair, vous serez couvert si vous vous faites voler une pièce dans votre collection de petites voitures anciennes ou si un coup accidentel est donné à un tableau.
Dans le cadre d’une assurance spécifique, vous pouvez également être couvert pour la dépréciation d'un objet suite à un sinistre. En effet, même si le tableau endommagé est restauré, il peut perdre un peu de sa valeur. Une assurance spécifique peut couvrir cette perte de valeur. De la même manière, si vous vous faites voler l'un des deux objets d’une paire (par exemple un diptyque, comme un ensemble de deux tableaux ou sculpture), vous pouvez être assuré contre la perte de valeur de l'ensemble. En effet, un diptyque peut perdre une grande partie de sa valeur si l'une des deux œuvres est endommagée.
Marie-Claude Miré. En pratique, ce type d’assurance propose plusieurs formules. Vous pouvez choisir entre la formule Tous risques et la formule à la carte. Par exemple, vous pouvez décider de vous prémunir contre les dommages accidentels, mais pas contre le vol ou le vandalisme car vous considérez votre habitation suffisamment protégée pour éviter ce risque. Vous pouvez aussi choisir une formule à la carte pour chacun de vos objets.
Pour faire assurer vos objets précieux, il faut en connaître la valeur ou en avoir une idée, ce qui va permettre de déterminer le montant de la prime à payer. Pour cela, il existe deux modes d’évaluation :
En contrepartie des garanties proposées, l’assureur peut bien sûr vous demander de faire installer un certain nombre d’équipements pour protéger vos objets de valeur : installation d’une alarme simple ou reliée à une entreprise de télésurveillance agréée ; d’une alarme incendie reliée à l’alarme de la maison ; de détecteurs de chocs et d’ouverture sur les fenêtres et les baies vitrées... Ce niveau de protection dépend du montant et de la valeur des objets assurés : plus il est élevé, plus vous devrez installer des moyens de protection.