Publié le 07/04/2023
Résumé en trois lettres, les NPS sont un danger grave pour nos adolescents : NPS. L’abréviation désigne « Nouveaux produits de synthèse », qui imitent les effets de différents produits illicites (ecstasy, amphétamines, cocaïne, cannabis, etc.). Leur composition s’en rapproche. Cependant, faute d’être tout à fait identique, elle permet d’échapper à la législation sur les stupéfiants.
Ils se présentent sous forme de poudres, cristaux et autres liquides : selon le rapport de l’Observatoire européen des drogues et toxicomanies (OEDT) publié en 2022, une cinquantaine de substances inédites arriveraient sur le marché européen chaque année, soit près d’une « nouveauté » par semaine. Il y en aurait ainsi déjà aujourd’hui près de 900 identifiées, dans différentes familles et sous différentes formes. Or, en raison du vide juridique qui les entoure, ces produits sont souvent disponibles sur internet et livrés à domicile par simple envoi postal.
On connaissait l’usage détourné de produits légaux comme le protoxyde d’azote - ou gaz hilarant. Depuis 2021, une loi en interdit théoriquement la vente aux mineurs sans en interdire la circulation. Ce gaz médical, également vendu sous forme de cartouches d’aérosols pour un usage culinaire, peut causer une asphyxie, voire des complications neurologiques.
Ces nouveaux produits de synthèse sont classés dans 8 familles principales : les cathinones, les cannabinoïdes de synthèse, les opioïdes de synthèse, les phénétylamines, les tryptamines, les pipérazines, les benzodiazépines de synthèse, et les arylcyclohexylamines recensés de façon très pédagogique sur le site Drogues Info Service. Selon l’Office français des drogues et tendances addictives (OFDT), les principaux NPS disponibles en France sont des cannabinoïdes de synthèse, proches du cannabis et des phénéthylamines qui reproduisent les effets de la MDMA ou du LSD.
Cependant, la loi peine à encadrer les usages. Les produits de vapotage sont certes soumis à la même interdiction de vente aux mineurs que les cigarettes traditionnelles. Le Code de la santé publique bannit toute substance médicamenteuse ou « énergisante » de la composition des e-liquides. En même temps, certaines substances, comme le cannabinoïde de synthèse « Buddha Blue », surnommé « PTC » (« Pète ton crâne ») par les ados, circulent sur le marché et se consomment dans les cigarettes électroniques.
Toutes ces créations chimiques « séduisent » pour leurs effets psychoactifs car elles modifient l'activité mentale, les sensations et le comportement du consommateur. Mais ces nouvelles drogues méritent notre vigilance en raison de leurs effets indésirables et surtout des dangers encourus.
À cause de procédés de fabrication imprécis ou de produits fortement dosés ou potentiellement frelatés, les cannabinoïdes de synthèse, par exemple, peuvent provoquer une intoxication plus grave et des effets mentaux, physiques et comportementaux plus intenses que le cannabis « naturel ». Des intoxications aiguës et mortelles ont déjà été signalées en cas d’usages répétés. Et même un usage ponctuel peut provoquer, à cause de vertiges ou de pertes de connaissance, des drames, comme des accidents sur la voie publique.
Ces dérives doivent nous alarmer. Encore peu répandus en France, du moins pour l’instant, les opioïdes de synthèse, comme le fentanyl, sont jugés cent fois plus puissants que la morphine et beaucoup plus addictifs. Sur plus de 100 000 personnes décédées d'une overdose aux États-Unis en 2021, les deux tiers avaient pris du fentanyl.
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