Publié le 29/07/2019
Ce sont des aliments d'origine végétale ou animale, des micro-organismes (champignons, algues, etc.) ou encore des ingrédients issus de traditions ou de cultures alimentaires de pays extérieurs à l’Europe, tels que les insectes.
Ces aliments et ingrédients étaient très peu consommés, voire absents au sein de la communauté européenne avant mai 1997, date d’entrée en vigueur de la première législation sur les nouveaux aliments.
Les nouveaux aliments font l’objet d’un contrôle particulier de la part de l’Union européenne (UE). Pour être mis sur le marché, une autorisation préalable de l’UE est requise, après examen des agences sanitaires nationales – l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) en France – et l’évaluation de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA). Ce dispositif vise à assurer votre sécurité alimentaire en tant que consommateur en repérant la toxicité potentielle du produit, les éventuels déséquilibres nutritionnels, etc.
Avec la nouvelle réglementation entrée en vigueur en janvier 2018, la Commission européenne est chargée de l’autorisation de nouveaux aliments et peut demander à l’EFSA de réaliser une évaluation scientifique du risque afin de garantir leur sécurité. Cette nouvelle procédure centralisée d’évaluation et d’autorisation rend l’ensemble du processus plus performant et vise à simplifier la commercialisation.
- Graines de chia
Originaires d’Amérique latine, ces graines brunes, plus ou moins foncées, se consomment le plus souvent trempées. Riches en protéines, fibres, calcium et phosphore, mais aussi en folates, magnésium, oméga-3, ces graines auraient de nombreux bienfaits, comme prévenir les maladies cardiovasculaires, favoriser le sommeil, l’endurance et la perte de poids et aider à la digestion.
- Jus de noni
Issu d’un fruit polynésien à écorce verte et chair blanche, ce jus est commercialisé depuis les années 1990. La xéronine, molécule contenue dans le noni, aurait un effet positif sur l’organisme. Le fruit est réputé pour stimuler le système immunitaire et combattre les infections bactériennes. Il permettrait également de prévenir la formation de tumeurs cancéreuses.
- Pulpe de baobab
Aussi appelée pain de singe, elle est consommée sous forme de poudre (à ajouter dans un yaourt par exemple), de comprimés ou de gélules. Répandue en Afrique de l’Ouest, elle regorge de fibres, vitamines C, A, B1, B2 et de minéraux essentiels comme le calcium, le potassium, le fer et le manganèse. Antioxydant, antifatigue, la pulpe de baobab, riche en fibre, permet aussi de réguler le transit intestinal.
- Konjac
Plante originaire d’Asie, le konjac est tendance. On le trouve généralement sous forme de bloc façon tofu (le konnyaku) ou de spaghettis (les shiratakis). Il est aussi utilisé en complément alimentaire (en poudre ou gélule). S’il ne contient ni vitamines ni minéraux, le konjac a de multiples bienfaits. Rassasiant et bien moins calorique que les pâtes ou le riz, il est devenu l’aliment fétiche des régimes amincissants.
- Le fonio
À mi-chemin entre la graine de couscous et le quinoa, le fonio est une céréale cultivée sur le continent africain depuis des millénaires. Sa culture, qui nécessite très peu d’eau, est réputée excellente pour l’environnement. Il se présente sous forme de grains à intégrer dans la préparation de pains ou de gâteaux. Riche en fer, zinc, magnésium et antioxydants, il diminuerait le risque de maladies cardio-vasculaires et le diabète de type 2.
- Phlorotannins de l’algue Ecklonia cava
Autorisés depuis 2018 dans l’UE. C’est une poudre brune extraite d’une algue marine qui pousse au large du Japon. Riches en antioxydants, les phlorotannins possèderaient des propriétés antiâge et auraient un effet bénéfique sur les articulations et le système cardio-vasculaire.
- Le chaga
Ce champignon comestible, également appelé « champignon de l’immortalité », pousse dans les forêts canadiennes et russes. C’est de la poudre à laisser infuser dans les boissons chaudes ou froides (thé, café, smoothies, etc.) Riche en vitamine B et en minéraux, il est l’aliment qui contient le plus d’antioxydants (25 %). Il aurait des vertus antiâge, tonifiantes, anti-inflammatoires.
Attention, si les qualités nutritionnelles des nouveaux aliments sont reconnues, leurs bienfaits présentés comme « miraculeux » sont à prendre avec précaution car aucune donnée scientifique fiable ne les confirme. Mieux vaut donc vous renseigner avant consommation, en vérifiant notamment le dosage conseillé. Veillez aux éventuels risques allergiques et recommandations pour les femmes enceintes et les enfants. Par ailleurs, n’hésitez pas à demander conseil à votre médecin pour éviter toute interaction médicamenteuse.
Sauterelles, vers de farine, fourmis, grillons… plus de deux milliards de personnes en consomment aujourd’hui à travers le monde. En France, la tendance se développe doucement. L’Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (OAA) considère les insectes comestibles comme l’une des solutions pour lutter contre la faim dans le monde alors que la population mondiale s’accroît et qu’elle pourrait atteindre 10 milliards d’individus en 2050.
Les insectes comestibles sont décrits par certains scientifiques comme « la protéine du futur ». C’est notamment le cas du grillon qui, pour 100 grammes de matière sèche, présente une teneur en protéines supérieur au bœuf. De même, à quantité égale, ils contiennent deux fois plus de fer que les épinards. Les insectes sont également riches en oméga-3 et 6 et en vitamines B1, B2 et B12.
Autre atout : l’élevage d’insectes, nécessitant très peu d’eau, s’avère plus écologique et durable que l’élevage bovin, notamment.
Attention, leur consommation est déconseillée aux personnes allergiques aux crustacés. Les insectes font en effet partie de la même grande famille, celle des arthropodes.
En 2015, l’Anses a réalisé un état des lieux des connaissances scientifiques sur la consommation d’insectes et produits d’insectes, pour l’alimentation animale et humaine. Elle souligne le besoin de recherches complémentaires pour une évaluation complète des risques sanitaires liés à cette consommation.
Après une période de flou, la consommation d’insectes comestibles est désormais encadrée en France par la réglementation européenne sur les aliments nouveaux entrée en vigueur le 1er janvier 2018. Si la consommation est tolérée, la nourriture à base d’insectes (entiers ou morcelés) ne peut cependant être commercialisée sans autorisation préalable de la Commission européenne.
Sources :
- Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture