Adapter la navigation de plaisance au changement climatique

Comment le changement climatique affecte la navigation de plaisance ?

Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) prévoit que le changement climatique aura, à des degrés différents, des conséquences sur toutes les sphères de la vie humaine. Les activités nautiques en eaux maritimes ou fluviales seront de plus en plus touchées par le dérèglement climatique. 

Les effets sur les océans et les intempéries

Selon le Giec, si les émissions de gaz à effets de serre se maintiennent à un niveau élevé, la montée des eaux pourrait atteindre 1 mètre et la température de l’eau de surface de l’océan augmenter de 3 degrés. Ce scénario pourrait se produire dans moins de 8 décennies.

Les intempéries, notamment les tempêtes (cyclones, ouragans, typhons) seront donc de plus grande intensité et plus fréquentes. L’eau des océans et des mers contiendra davantage de CO₂ et moins d’oxygène. Elle deviendra donc plus acide. Certaines espèces disparaîtront tandis que d’autres, dont certaines invasives, proliféreront. 

De plus, des recherches menées par l'Université de Melbourne ont permis de démontrer que les océans subissent des modifications depuis 30 ans. Les vagues sont de plus en plus hautes, les vents de plus en plus forts. Les constats sont différents d'un océan à l'autre. Le changement climatique n’est pas la seule explication, mais il accentue les effets de ce phénomène. 

C’est le cas également avec El Niño, manifestation météorologique naturelle intervenant tous les 2 à 7 ans. El Niño a pour effet d'accroître la température de l'eau en surface de l'est de l'océan Pacifique et est parfois responsable d'importantes précipitations et de sécheresse. Ses effets sont ressentis dans de nombreuses régions du monde et pourraient être encore plus marqués en raison du dérèglement climatique.

Les impacts sur la navigation de plaisance

Face au changement climatique, le nautisme est un secteur vulnérable tant au niveau de ses infrastructures, de ses équipements que de ses pratiques. Selon un rapport récent, entre 2015 et 2019, sur 400 navires perdus en mer, 80 l’ont été du fait d’incidents météorologiques. Le dérèglement climatique a donc un coût humain et économique.

Dans cette même étude, on estime qu'en 2100, l’adaptation des infrastructures au changement climatique et les catastrophes à répétition pourraient coûter 25 milliards par an à l’industrie maritime.

Les plaisanciers circulant sur le réseau fluvial ne sont pas épargnés. Le changement climatique a des impacts sur les ports fluviaux, les canaux et les rivières. Les périodes d'étiage (niveau le plus bas d’un cours d’eau) sont plus longues, les crues et les inondations imprévisibles. Des aménagements comme le renforcement des digues, l’élévation des quais sont parfois nécessaires pour contrer les effets du changement climatique. Les plantes aquatiques envahissent les voies navigables, compliquent la pratique d’activités nautiques et endommagent parfois les équipements. Des opérations de faucardage (coupe des plantes envahissantes) sont effectuées régulièrement pour contenir cette prolifération végétale. 

Comment protéger son bateau de plaisance du changement climatique ? 

La réparation d'un bateau de plaisance est coûteuse. Dans le contexte climatique actuel, prendre une assurance bateau de plaisance est incontournable.  

Prévention et assurance

En France, l’assurance bateau de plaisance est optionnelle. Néanmoins, naviguer sans être assuré est un risque, car nul n'est à l'abri des aléas liés au changement climatique.  

Les tempêtes peuvent avoir des répercussions financières non négligeables pour les plaisanciers. En effet, l’intensité et la fréquence de ces événements météorologiques augmentent les probabilités de subir des dégâts matériels à quai ou en mer et d’endommager les embarcations d’autres plaisanciers. Et, les frais de réparation d’un bateau sont souvent conséquents, notamment s’ils sont équipés de matériel sophistiqué. 

Il peut donc être judicieux d’opter pour une assurance bateau de plaisance qui inclut une garantie pertes et avaries pour vous prémunir des dégradations matérielles. En complément, il est possible d’ajouter la responsabilité civile qui vous protège en cas de dommages corporels et matériels causés à une personne tierce.  

Obtenir mon devis d'assurance bateau

Consultez également ces conseils pour sécuriser votre bateau de plaisance en cas de tempête. 

La technologie au service de la sécurité 

Les applications d’aide à la navigation en mer ou sur le réseau fluvial sont nombreuses. À l’heure du dérèglement climatique, avoir un bateau connecté est une bonne idée. En plus de faciliter la navigation, vos sorties dans l’océan, la mer ou les fleuves et de protéger votre bateau contre le vol, les applications sont utiles pour résoudre ou éviter certains problèmes liés au changement climatique. 

Vous pouvez, par exemple, opter pour : 

• Rescue Zone : grâce à cette application, partenaire de Generali, même les bateaux qui n’ont ni géolocalisation ni radio à bord peuvent transmettre des informations en cas de problème et être repérés facilement par les secours. Gratuite, cette application d’entraide communautaire entre plaisanciers permet également une mise en relation optimisée avec les services de secours en mer.
• Boating HD mers et lacs : l’application offre des fonctionnalités intéressantes, notamment sur des données sur les vents et les tempêtes. 
• Garmin ActiveCaptain : elle est pratique pour échanger avec d'autres navigateurs et connaître en temps réel les conditions météorologiques.
• Sean Apps : l’application vous envoie une notification si votre bateau de plaisance quitte sa zone d'amarrage, ce qui peut arriver en cas de violente tempête. 

Comment être un navigateur plus responsable ? 

Face aux impacts incontestables du changement climatique sur la vie aquatique et marine, la prise de conscience est générale. Pour préserver cet écosystème fragile, une modification des comportements est nécessaire.  

Et, en matière de lutte contre les effets du changement climatique, tous les gestes comptent. Les gestionnaires de ports de plaisance et les plaisanciers peuvent agir en faveur d’une navigation responsable. 

En France, la certification « port propre » est décernée aux ports de plaisance qui respectent les normes environnementales. Le rôle des gestionnaires d’infrastructures portuaires labellisées est d’encourager la modification des habitudes de navigation des plaisanciers. Ainsi, ils facilitent la gestion des déchets. Ils font également en sorte de minimiser les impacts de la navigation et de la vie portuaire sur l’environnement. 

Les plaisanciers doivent également veiller à : 

• ne rien jeter dans la mer,
• prévoir des contenants pour récupérer les différents types de déchets,
• récupérer l’eau de pluie,
• installer un récupérateur pour les eaux usées provenant des toilettes,
• utiliser des produits écologiques pour l’entretien du bateau de plaisance,
• privilégier les carburants écologiques et le moteur électrique,
• louer un bateau ou faire du cobaturage pour désencombrer les ports de plaisance,
• respecter les fonds marins et leur équilibre, notamment lors du mouillage,
• pratiquer la pêche responsable.

Découvrez d’autres réflexes à adopter pour une navigation plus responsable. 

Dans les années à venir, les ports de plaisance maritimes et fluviaux feront face à des menaces grandissantes, notamment des événements météorologiques imprévisibles. En tant que plaisancier, il est important de naviguer de manière responsable et prendre les précautions nécessaires pour vous protéger et pour sécuriser votre bateau de plaisance.