Publié le 28/10/2021
On le sait peu : les maladies cardiovasculaires sont la première cause de mortalité chez les femmes. En 2016, l'Institut national de veille sanitaire (InVS) (devenu aujourd’hui l'Agence nationale de santé publique) soulignait ainsi la progression de 5 % par an du nombre d'hospitalisations pour un infarctus du myocarde chez les femmes de 45 à 54 ans. Un âge particulièrement sensible où elles perdent la protection hormonale.
Les symptômes ne se manifestent pas toujours de la même façon chez un homme et une femme. Souvent méconnus, ces signaux d’alerte sont plus difficiles à identifier et à diagnostiquer chez la femme. Une difficulté qui conduit bien souvent à un retard dans le diagnostic et, par conséquent, dans la prise en charge. Or, lors d’un arrêt cardiaque (complication de l’infarctus du myocarde), chaque minute compte pour augmenter les chances de survie.
À savoir. L’infarctus du myocarde est dû à l’obstruction d’une artère coronaire qui alimente le cœur en sang et donc en oxygène.
Selon la Fédération française de cardiologie, citant une étude américaine, près de la moitié des femmes de moins de 60 ans victimes d’un malaise cardiaque n’ont pas ressenti de symptômes classiques, comme une violente douleur thoracique.
Connaître les symptômes dits « atypiques » chez la femme et savoir les identifier au plus tôt est primordial afin d’éviter des conséquences dramatiques. Parmi ces signes atypiques, les plus fréquemment observés sont :
• la sensation d’épuisement ou d’oppression thoracique ;
• l’essoufflement à l’effort (voire au repos) ;
• des troubles digestifs ;
• des nausées.
Ces signes avant-coureurs peuvent parfois passer inaperçus ou sembler anodins. Pourtant, il ne faut ni les minimiser, ni les sous-estimer. Il est essentiel que vous consultiez dès les premiers signaux : une prise en charge le plus tôt possible permet de prévenir des effets à long terme, voire une issue dramatique en cas de malaise ou d’arrêt cardiaque.
Oui. Lors de la période reproductive, les hormones protègent le cœur des femmes. La ménopause arrivée, cette protection disparaît, ce qui augmente le risque de danger. À ce moment de la vie, il est ainsi essentiel de faire un bilan médical pour estimer les facteurs de risque.
Les facteurs de risque sont les mêmes que pour toute maladie cardiovasculaire. Vous devez particulièrement faire preuve de vigilance si vous présentez un facteur de risque cardiovasculaire : tabac, stress, sédentarité, hypertension artérielle, cholestérol ou diabète. Dans certains cas, la prise d'une pilule contraceptive peut aussi être un facteur de risque supplémentaire.
Vous êtes victime de douleurs évocatrices d’un infarctus du myocarde ? Ou témoin de symptômes ? Il vous faut immédiatement appeler le 15 ou le 112. Au téléphone, un médecin régulateur évaluera en quelques questions votre état médical ou celui de la victime.
Si le risque d’infarctus du myocarde est confirmé ou en cas de doute, une équipe médicale est envoyée sur place pour une prise en charge en urgence. Si vous êtes avec la victime, restez auprès d’elle en attendant les secours. Si aucun symptôme n’est évocateur d’un infarctus, il vous est recommandé de consulter sans délai votre médecin traitant.
Si vous êtes témoin d’un arrêt cardiaque, il vous faut réagir immédiatement et appeler les secours. Dans l’attente de leur arrivée, commencez un massage cardiaque. Si d'autres personnes sont présentes, demandez-leur si un défibrillateur automatisé externe (DAE) se trouve à proximité et, dans ce cas, d’aller le chercher au plus vite pour procéder à un choc électrique. Le défibrillateur cardiaque est assez simple d’utilisation en suivant les consignes vocales qui vous guident pas à pas.
Dans tous les cas, et même si vous ne savez pas comment exercer ces gestes de réanimation, tentez-les. Comme le rappelle sur son site l’Assurance maladie, le pire est de ne rien faire.
Bon à savoir. Depuis le 1er janvier 2021, tous les établissements recevant du public (ERP) de catégorie 4 (recevant moins de 300 personnes) ont l’obligation de posséder un défibrillateur automatisé externe (DAE).
Sources :
• ameli.fr