Publié le 22/01/2020
Selon la loi, l’usufruitier doit s’acquitter de la taxe foncière et de la taxe d’habitation.
Les biens immobiliers détenus en démembrement de propriété entrent dans le champ du patrimoine soumis à l’IFI. L’usufruitier déclare le bien pour sa valeur en pleine propriété, ou sur sa cotisation s’il ne détient qu’une partie de l’usufruit (dès lors que son patrimoine immobilier net dépasse 1,3 million d’euros), et c’est à lui de payer l’IFI correspondant.
Le nu-propriétaire d’a donc rien à déclarer au titre de ces biens.
L’IFI se répartit entre l’usufruitier et le nu-propriétaire dans trois situations exceptionnelles, et à la condition que l’usufruit ne soit ni vendu ni cédé à titre gratuit par son titulaire :
Les héritiers (enfant ou parent) qui obtiennent la nue-propriété d’un bien immobilier en application de la loi sont susceptibles d’être redevables de l’IFI. Dans ce cas, la valeur à déclarer en nue-propriété dépend de l’âge de l’usufruitier au 1er janvier de l’année, selon un barème défini par l’article 669 du Code général des impôts. Elle augmente au fur et à mesure des années et se rapproche de la valeur en pleine propriété.
Voici le barème légal qui définit la valeur à déclarer de l’usufruit et celle de la nue-propriété sur la pleine propriété du bien :
À partir des 61 ans de l’usufruitier, le nu-propriétaire devra déclarer plus de 50 % de la valeur du bien en pleine propriété. De fait, l’enfant qui hérite de la nue-propriété peut devenir redevable de l’IFI si son patrimoine immobilier net dépasse 1,3 million d’euros, alors qu’il ne perçoit aucun revenu sur ce bien. Cela pourrait le mettre dans une situation financière délicate.
On peut échapper à la répartition automatique de l’IFI entre l’usufruitier et le nu-propriétaire. En effet, puisque la loi impose cette répartition en cas d’usufruit légal, hérité lors d’une succession non préparée, la solution est d’organiser la transmission de votre patrimoine immobilier, de votre vivant.
Vous avez plusieurs options :
L’idée est d’anticiper les incidences du démembrement de propriété et de limiter l’impact de l’imposition à l’IFI, voire de s’en affranchir. Pour aménager votre succession de manière optimale, tenez compte de l’importance du patrimoine de vos héritiers.
Une autre solution consiste à créer une société civile immobilière (SCI), en y apportant le bien, et à donner les parts à vos enfants majeurs qui ne font plus partie de votre foyer fiscal. Vous n’aurez qu’à déclarer la valeur de vos parts pour l’imposition à l’IFI à l’issue de l’opération. Vos enfants échapperont à l’IFI si leur patrimoine est inférieur à 1,3 million d’euros. De plus, vous profiterez de la décote de 10 à 20 % sur la valeur des parts de SCI, celles-ci étant plus difficiles à vendre et ayant moins de valeur qu’un bien immobilier.
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