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Quelles sont les conséquences du manque de sommeil ?

Le manque de sommeil peut avoir de graves conséquences à long terme sur notre bien-être physique et mental. Explications.

Les conséquences du manque de sommeil

Le sommeil est indispensable pour permettre à l'organisme de récupérer mentalement et physiquement. Cependant, un peu plus d’un tiers des Français n’est pas satisfait de la qualité de son sommeil1 et 15 à 20 % de la population souffrirait d’insomnie2. Le manque de sommeil, temporaire ou chronique, a des conséquences sur notre bien-être physique et mental, et peut affecter notre santé de manière durable.

Dans cet article, découvrez les effets du manque de sommeil sur notre organisme, ses conséquences sur le cerveau, et enfin, comment gérer et traiter les insomnies.

Qu’est-ce que la dette de sommeil ?

Vous avez sûrement déjà entendu parler de la dette de sommeil ? Il s’agit du nombre d’heures de sommeil qu’il vous manque chaque nuit par rapport à vos besoins, empêchant votre corps de récupérer correctement. Ce déficit d’heures de sommeil s’accumule, c’est ce que l’on appelle « la dette de sommeil ». Ces nuits trop courtes peuvent être le résultat de mauvaises habitudes de sommeil et peuvent également être causées par le stress ou les responsabilités professionnelles ou familiales.

À long terme, la dette de sommeil peut provoquer de la fatigue, une baisse de la concentration, une diminution des capacités cognitives, des troubles de l'humeur dont l’irritabilité, ainsi que l’augmentation du risque de maladies chroniques.

Qu'est-ce qu'une insomnie ?

L'insomnie est un trouble du sommeil caractérisé par des difficultés à s'endormir ou à maintenir un sommeil réparateur, malgré des conditions favorables. Elle peut être ponctuelle (durer quelques nuits), aiguë (quelques semaines) ou chronique (plus de trois fois par semaine pendant plus de trois mois).

L'insomnie se manifeste par une fatigue diurne, des troubles de concentration, de l'irritabilité et une sensation de non-repos après la nuit. Elle peut être causée par différents facteurs, comme le stress, l'anxiété, des habitudes de vie inadéquates ou des troubles médicaux sous-jacents.

Quelles sont les conséquences du manque de sommeil ?

Au-delà de la simple fatigue, le manque de sommeil peut avoir un impact direct sur de nombreuses fonctions de notre organisme et affecter notre santé.

L’impact sur la santé cardiovasculaire

Les troubles du sommeil tels que les insomnies ou les apnées du sommeil, ont un lien avec un risque accru de maladies cardiovasculaires. En effet, une étude réalisée par des chercheurs français et suisses a démontré que les personnes qui dorment moins de six heures par nuit sont plus exposées à des risques tels que l'hypertension, les accidents vasculaires cérébraux (AVC) et les maladies coronariennes. Lorsque nous ne dormons pas suffisamment, notre corps reste en état de stress prolongé, ce qui entraîne une élévation de la pression artérielle et une inflammation générale. Sur le long terme, cela peut endommager les vaisseaux sanguins et augmenter le risque de maladies cardiaques.

La perturbation du métabolisme et la prise de poids

L'un des effets les plus sous-estimés du manque de sommeil est son impact sur le métabolisme. La privation de sommeil modifie l'équilibre hormonal. Les hormones qui régulent la faim comme la leptine et la ghréline sont notamment touchées. La leptine est l’hormone de la satiété, et la ghréline est l’hormone de la faim. Quand vous manquez de sommeil, la production de leptine baisse et celle de ghréline augmente, ce qui vous pousse à manger davantage, souvent des aliments gras et sucrés. Ce déséquilibre hormonal explique en partie pourquoi le manque de sommeil est associé à une prise de poids progressive.

De plus, des études ont révélé que la privation de sommeil altère également le métabolisme du glucose en réduisant la production et l’action de l’insuline, ce qui augmente le risque de développer un diabète de type 2.

L’affaiblissement du système immunitaire

Un sommeil insuffisant affaiblit également le système immunitaire. Lors de la phase de sommeil profond, le corps produit des cytokines, des protéines qui aident à combattre les infections. En cas de privation de sommeil, la production de ces cytokines diminue, rendant l’organisme plus vulnérable aux infections et autres maladies. Des études ont notamment démontré que les personnes qui dormaient moins de sept heures par nuit étaient trois fois plus susceptibles de contracter un rhume que celles qui avaient un sommeil de qualité.

Découvrez également les conséquences du manque de sommeil chez l'adolescent.

Zoom sur l’impact du manque de sommeil sur le cerveau

Le sommeil est essentiel au bon fonctionnement du cerveau. Il permet notamment de consolider la mémoire, il contribue à l’apprentissage et aide à mieux gérer ses émotions. Le cerveau est donc particulièrement sensible au manque de sommeil dont les conséquences peuvent être multiples sur les fonctions cognitives.

La mémoire et l’apprentissage

Le sommeil joue un rôle clé dans le processus de consolidation de la mémoire. Pendant que vous dormez, votre cerveau trie, organise et stocke les informations accumulées durant la journée. Ainsi, le sommeil est crucial pour le passage des informations de la mémoire à court terme à la mémoire à long terme. En l'absence d'un sommeil suffisant, ce processus est perturbé, ce qui nuit à la mémoire et à l’apprentissage. Saviez-vous qu’une simple sieste de 20 minutes peut vous aider à mieux mémoriser ce que vous venez d’apprendre ?

De plus, un sommeil de mauvaise qualité affecte la plasticité synaptique, c'est-à-dire la capacité des neurones à créer de nouvelles connexions. Ce phénomène est essentiel pour l’apprentissage et le maintien de la mémoire à long terme.

La concentration et la vigilance

En parallèle, le manque de sommeil affecte la concentration et la vigilance. Une privation de sommeil, même modérée, réduit la capacité du cerveau à se focaliser sur une tâche et augmente le risque de distraction. Cela explique pourquoi la fatigue est souvent associée à des erreurs de jugement, une baisse de la productivité et un allongement du temps de réaction. 

Les performances intellectuelles

Le manque de sommeil nuit aussi aux performances intellectuelles globales. Des recherches ont prouvé qu’un sommeil insuffisant altère les capacités de résolution de problèmes, la prise de décision et la créativité. En effet, le cortex préfrontal, une région du cerveau impliquée dans la pensée critique et la gestion des émotions, fonctionne moins efficacement lorsque le sommeil est perturbé. Cela peut conduire à une prise de décisions impulsive et à une difficulté à gérer le stress. 

L’humeur et la dépression

Le manque de sommeil affecte non seulement les fonctions cognitives, mais aussi les émotions et l’humeur. En effet, une privation de sommeil chronique peut entraîner une instabilité émotionnelle, une irritabilité et une augmentation du stress. La privation de sommeil perturbe le fonctionnement du cortex préfrontal, une région du cerveau responsable du contrôle des émotions et de la prise de décisions rationnelles. 

Le manque de sommeil est également fortement lié à des troubles psychologiques tels que l’anxiété et la dépression. En effet, le manque de sommeil peut affecter la régulation de la dopamine, un neurotransmetteur associé au plaisir et à la récompense. Lorsque vous êtes privé de sommeil, ce déséquilibre chimique augmente la susceptibilité à des états dépressifs ou anxieux.

Pourquoi je dors mal : que faire en cas d'insomnie ?

Lorsque l'on souffre d'insomnie, il est important d’adopter des habitudes de vie favorables à un bon sommeil. Voici quelques conseils à appliquer pour améliorer la quantité et la qualité de votre sommeil.

Créer une routine de sommeil régulière

Tout d’abord, il est important de se coucher tous les jours à la même heure. Cette régularité est essentielle pour réguler l'horloge biologique du corps, lui permettre de mieux se préparer au sommeil et ainsi de s'endormir plus rapidement. Il est également conseillé de s’accorder un moment de détente avant de dormir, en évitant les activités stimulantes comme les activités physiques ou sportives, les discussions intenses, les jeux vidéo ou encore la lumière bleue des écrans.

Aménager un environnement propice au sommeil

Ensuite, l'environnement dans lequel vous dormez joue un rôle crucial dans la qualité de votre sommeil. Il est recommandé de créer une atmosphère calme et sombre dans votre chambre, avec une température ambiante agréable, entre 16 et 18°C. Limitez également le bruit et les lumières fortes pour favoriser la production de mélatonine, l’hormone du sommeil.

Adopter une alimentation équilibrée et éviter les stimulants

L’alimentation est également un facteur à prendre en compte pour bien dormir. Les aliments lourds, riches en graisses ou en sucres, peuvent perturber votre sommeil, tout comme la consommation de caféine ou d’alcool en soirée. Privilégiez une alimentation légère et équilibrée le soir, avec des repas faciles à digérer. Évitez également les boissons excitantes comme le café ou le thé dans les heures qui précèdent le coucher.

Pratiquer des techniques de relaxation et de gestion du stress

Les techniques de relaxation, telles que la méditation, le yoga, ou les exercices de respiration profonde, sont très efficaces pour calmer l'esprit et préparer le corps à la détente. Pratiquer ces activités régulièrement permet de réduire l'anxiété et le stress, deux des causes les plus courantes d’insomnie.

Consulter un spécialiste

Si ces méthodes ne suffisent pas, votre médecin généraliste peut vous envoyer consulter un médecin spécialiste du sommeil, un neurologue ou une clinique du sommeil. Un professionnel pourra vous aider à identifier la cause de vos troubles du sommeil et vous proposer un traitement adapté, qu’il s’agisse de thérapies comportementales et cognitives ou de traitements médicamenteux.

Quelles sont les maladies qui provoquent l’insomnie ?

Certaines pathologies peuvent également être à l’origine d’insomnies persistantes. Parmi les maladies les plus courantes responsables de troubles du sommeil, on trouve :

  • l'apnée du sommeil : cette condition, caractérisée par des arrêts respiratoires durant la nuit, perturbe le sommeil et provoque des réveils fréquents ; 
  • les troubles anxieux : l’anxiété chronique et les troubles paniques peuvent rendre l’endormissement difficile et fragmenter le sommeil ; 
  • les douleurs chroniques : les maladies comme l’arthrite, les douleurs dorsales ou les migraines peuvent rendre difficile le maintien d’un sommeil continu ; 
  • les troubles hormonaux : les déséquilibres hormonaux, comme ceux liés à la thyroïde, à la grossesse ou à la ménopause, peuvent perturber le cycle de sommeil ;
  • le syndrome des jambes sans repos : aussi appelé « maladie de Willis et Ekbom », ce trouble du système nerveux provoque des mouvements incontrôlés dans les jambes et une envie irrésistible de les bouger, même la nuit.

Dans quels cas consulter un médecin spécialiste du sommeil ?

Lorsque l’insomnie persiste malgré l’adoption d’une bonne hygiène de vie et de bonnes habitudes de sommeil, ou lorsqu’elle nuit à votre qualité de vie, il est crucial de consulter un spécialiste du sommeil. Voici quelques signes qui doivent vous alerter : 

  • des troubles du sommeil persistants : si vous avez des difficultés à vous endormir ou à rester endormi toutes les nuits au cours des dernières trois semaines ;
  • des réveils nocturnes fréquents : si vous vous réveillez plusieurs fois dans la nuit et ne parvenez pas à retrouver le sommeil ; 
  • des symptômes d’apnée du sommeil : si vous avez des ronflements forts ou des pauses respiratoires pendant la nuit ;
  • un impact sur votre quotidien : si vos problèmes de sommeil affectent votre humeur, votre concentration ou votre qualité de vie, notamment à cause de somnolence diurne.

Troubles du sommeil : qui consulter ?

Commencez par parler de vos soucis de sommeil avec votre médecin traitant. Celui-ci vous dirigera alors vers plusieurs médecins qui peuvent traiter les troubles du sommeil en fonction de leurs origines. Ainsi, un neurologue vous aidera en cas d’insomnies récurrentes ou de syndrome des jambes sans repos. Si vous souffrez d’apnées du sommeil, adressez-vous à un pneumologue. En revanche, si vous êtes sujet à de forts ronflements, il convient de consulter un médecin ORL (oto-rhino-laryngologiste). Enfin, si votre insomnie est causée par des troubles psychologiques, prenez rendez-vous chez un psychologue ou un psychiatre.

Sources 
1 Institut national du sommeil et de la vigilance
2 Inserm
Santé Magazine

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