Publié le 27/03/2025
Le terme PFAS – généralement prononcé « pifasse » à l'anglaise – désigne les substances per- et polyfluoroalkylées, des composés chimiques organiques de synthèse. Il s’agit d’une grande famille qui compterait entre 4 000 et 10 000 molécules différentes.
Les PFAS ont pour spécificité de très peu se dégrader. Ils sont de ce fait aussi appelés « polluants éternels ». Ces molécules persistent dans l’environnement, y compris quand leur utilisation est proscrite depuis de nombreuses années. Elles se diffusent dans tous les milieux, l’air, le sol, l’eau, et dans la chaîne alimentaire.
Elles possèdent des propriétés antiadhésives, imperméabilisantes, antitaches, résistantes à de fortes chaleurs qui expliquent qu’elles sont utilisées dans de nombreux secteurs d’activité par les industriels. La présence de PFAS se retrouve ainsi dans un large éventail de produits comme les textiles techniques, le fart utilisé pour les skis, des peintures, des produits de nettoyage, des emballages alimentaires, des ustensiles de cuisine, du fil dentaire ou encore des dispositifs médicaux.
La contamination se fait principalement par ingestion, dans les aliments ou dans l'eau potable que l’on consomme, mais peut aussi se faire via un contact cutané. Dans certains secteurs professionnels, les travailleurs peuvent également être exposés aux PFAS à travers l’inhalation de poussières contaminées ou de substances chimiques. Ces molécules s’accumulent dans les organismes.
Les études menées sur l'exposition au PFAS montrent que ceux-ci pourraient être impliqués dans de multiples problèmes de santé.
Ils seraient en effet toxiques pour le foie et les reins et reliés à une augmentation du taux de cholestérol. Suspectés d'être des perturbateurs endocriniens, ils auraient un rôle néfaste sur le système immunitaire et le système hormonal, provoquant notamment des maladies thyroïdiennes ou encore des troubles de la reproduction.
Depuis fin 2023, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) a classé le PFOA, l’acide perfluorooctanoïque et le PFOS, l’acide perfluorooctanesulfonique, comme cancérogènes pour les humains.
La loi anti-PFAS, adoptée en février 2025, marque un tournant majeur dans la lutte contre ces substances. Cette législation impose des analyses obligatoires des rejets aqueux pour plus de 600 sites industriels à autorisation.
Le plan d'action 2023-2027 renforce la surveillance avec des mesures concrètes : un seuil maximal de 25 microgrammes par litre de PFOS dans les rejets industriels depuis janvier 2023 et l'obligation d'analyser 20 composés PFAS prioritaires dans les eaux usées.
La réglementation alimentaire fixe également des teneurs maximales pour quatre PFAS dans certains produits d'origine animale comme les poissons, les œufs et les viandes depuis janvier 2023. Un rapport parlementaire publié en janvier 2024 préconise d'étendre ces contrôles à d'autres catégories d'aliments.
Au niveau international ou européen, l’usage de certains PFAS a été restreint, voire interdit comme pour le PFOA. Des réglementations se mettent en place pour encadrer les pratiques de l'industrie, mais cela ne concerne qu’une petite partie des molécules appartenant à cette grande famille.
Des seuils ont aussi été fixés pour certains PFAS dans les eaux potables.
Ces molécules étant massivement présentes partout dans votre vie quotidienne, il est difficile d’envisager de les éviter complètement. Quelques réflexes permettent tout de même de limiter les risques pour la santé humaine.
En cuisine, les PFAS sont présents dans les poêles antiadhésives en téflon. Plutôt que de s’en débarrasser, il faut veiller à les utiliser correctement tant qu’elles ne sont pas abîmées : les fabricants conseillent de ne pas les chauffer au-delà de 260°C, et de ne pas les rayer. À l’achat, privilégiez les modèles en fonte, en céramique ou en acier inoxydable.
Côté alimentation, les poissons et crustacés, les viandes, les produits laitiers et les œufs sont les plus contaminés. Mieux vaut donc réduire autant que possible leur consommation et choisir des fruits et légumes bios, car certains pesticides contiennent aussi des PFAS. Si vous achetez un repas à emporter, mieux vaut apporter votre propre contenant réutilisable pour éviter les emballages en carton et la vaisselle en papier ou en fibres végétales qui contiennent souvent des PFAS.
Dans votre penderie, ce sont les vêtements techniques souvent prévus pour les activités de plein air – imperméables, antitranspirants par exemple – qui peuvent en intégrer. Veillez à les laver avant de les porter. Au moment d’acheter, vous pouvez opter pour des marques dont la politique de développement durable exclut le recours à ces substances.
Côté salle de bains, privilégiez des cosmétiques à la composition simple et évitez les produits waterproof ou « longue tenue » qui recourent souvent à ces molécules.
La présence de PFAS se vérifie en examinant attentivement la liste des ingrédients sur les étiquettes des produits. Recherchez les mentions « PTFE », « perfluoro », »polyfluoro » ou « fluoropolymère » qui signalent leur présence.
Pour les textiles et emballages, repérez les termes marketing comme « déperlant », « antitache » ou « résistant aux graisses ». Ces propriétés suggèrent l'utilisation probable de PFAS dans leur fabrication.
Les applications mobiles de scan des produits représentent une aide précieuse pour détecter ces substances. Certaines bases de données en ligne répertorient également les marques ayant pris l'engagement de ne pas utiliser de PFAS dans leurs gammes.
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