Publié le 09/06/2020
Traverser la Manche pour étudier : une option qui séduit de nombreux Français. En 2018, le Royaume-Uni était la deuxième destination favorite des étudiants de l’Hexagone participant au programme Erasmus +. Cette même année, il a accueilli, au total, 31 877 étudiants et stagiaires. Mais le Brexit pourrait bien changer la donne.
Après le référendum du 23 juin 2016, le Royaume-Uni a notifié au Conseil européen le 29 mars 2017 son intention de se retirer de l'Union européenne (UE). Mais les négociateurs de l’UE et du Royaume ont peiné à s’entendre sur un accord de retrait. La sortie du Royaume-Uni a finalement été actée le 31 janvier 2020. Dès le 1er février, une période de transition a commencé et elle prendra fin le 31 décembre 2020. Elle prévoit qu’aucun changement ne sera opéré jusqu’à cette date. La période de transition pourra être étendue jusqu'à la fin de l'année 2021 ou 2022, par une décision prise avant le 1er juillet 2020.
Les séjours d'études Erasmus+, les stages Erasmus +, ainsi que les volontariats et projets dans le cadre du Corps européen de solidarité sont donc prolongés jusqu’au 31 décembre. Les étudiants français inscrits dans une université britannique peuvent poursuivre leur cursus et continuer à séjourner au Royaume-Uni, sans suivre de procédure particulière. Les conditions actuelles concernant les frais d'inscription ainsi que les conditions d’entrée et de sortie du territoire demeurent inchangées jusqu’à fin 2020.
Autre question cruciale pour les étudiants étrangers : les crédits ECTS ou European Credits Transfer System ont-ils toujours cours sur le sol britannique ? Ces crédits sont essentiels pour obtenir un diplôme. Ainsi, une licence est validée dès que 180 crédits ECTS ont été obtenus. Avec le Brexit, le Royaume-Uni a quitté l’Union européenne, mais pas l’Espace Européen de l'Enseignement supérieur. Ce dernier a été établi dans le cadre du processus de Bologne, un accord entre 48 pays, qui est notamment à l’origine du principe de la généralisation des crédits ECTS pour les cycles courts, premier et deuxième cycle. Le Brexit n’a donc pas d’incidence : un cours validé dans une université britannique permettra d’obtenir les crédits ECTS correspondants.
Le Royaume-Uni, pourrait, comme certains pays non-membres de l'UE (Turquie, Serbie, Norvège...), décider de poursuivre sa participation au programme Erasmus + en tant que membre associé ou en tant que pays partenaire, comme c’est le cas de la Chine, des États-Unis ou encore de l’Australie. Le gouvernement britannique pourrait également décider de sortir du programme. Un choix aux multiples conséquences : sans possibilité d’accéder aux bourses Erasmus +, les frais de scolarité des étudiant pourraient s’envoler. Le gouvernement britannique devra alors préciser de nouvelles modalités relatives à la délivrance de visas pour les étudiants étrangers et déterminer si ce même visa leur permet de travailler sur le sol britannique. Tout dépendra du résultat des futures négociations avec l’UE.
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