Publié le 08/03/2022
Les femmes font face à de nombreuses discriminations (plafond de verre, temps partiel imposé, sexisme, manque de mixité dans les métiers les mieux rémunérés, interruptions de carrière dues à la grossesse…) qui expliquent cette disparité. Une inégalité salariale qui commence généralement dès l’entrée sur le marché du travail, les jeunes diplômées demandant souvent un salaire moins élevé que leurs homologues masculins.
Certaines femmes ont du mal à oser demander une rémunération plus élevée (autocensure, syndrome de l’imposteur…). Pour les aider, certaines initiatives voient le jour comme des ateliers collectifs pour apprendre à maîtriser l’art de la négociation. Vous souhaitez demander une augmentation de salaire ? Voici quelques conseils pour bien vous préparer.
Avant de savoir monnayer ses compétences, il faut déjà être capable d’évaluer ce que l’on vaut. Rendez-vous sur des sites comme l’APEC ou LinkedIn pour tester les comparateurs de salaire et vérifier que votre rémunération correspond à celles du marché. Questionnez vos collègues masculins sur leur niveau de salaire, leurs dernières augmentations obtenues, vous arriverez ainsi à mieux cerner la politique salariale de votre entreprise.
L’Index de l’égalité femmes-hommes est l’une des mesures phares du gouvernement pour lutter contre les inégalités salariales. Cet index est une note sur 100 attribuée aux entreprises qui doivent atteindre au minimum 75 sur 100. La loi prévoit un délai de trois ans pour y parvenir. Les entreprises qui ne publieront pas leur Index ou ne réaliseront pas cet objectif obligatoire à l’issue de cette période, s’exposeront à une pénalité financière allant jusqu’à 1 % de leur masse salariale.
L’Index est calculé en fonction de différents indicateurs :
Les entreprises ont l’obligation de publier cette note sur leur site internet et de la transmettre aux représentants du personnel ainsi qu’à l’inspection du travail. Si dans votre entreprise le compte n’y est pas, ne vous privez pas d’utiliser cet argument lors de votre entretien.
La clé pour une négociation réussie ? La préparation ! Pas question de vous trouver à court d’arguments face à votre employeur. Il faut démontrer que votre demande repose sur des faits objectifs. Faites un bilan des projets que vous avez gérés, des ressources et des compétences que vous mettez en œuvre et des résultats que vous avez obtenus. N’hésitez pas à simuler des entretiens fictifs pour vous entraîner. Un excellent moyen de vous rassurer et de mener la rencontre en toute sérénité.
Soyez au point sur votre rémunération actuelle, qu’il s’agisse de votre rémunération brute annuelle, des primes, de la participation, de l’intéressement, des avantages en nature… Plutôt que de demander un chiffre précis, réfléchissez plutôt à une fourchette de rémunération. Votre employeur aura davantage le sentiment d’avoir le choix et cela pourra vous permettre de marquer des points. Réfléchissez également à l’augmentation minimale que vous souhaitez atteindre, votre fourchette basse devra l’excéder.
L’entrée dans une entreprise ou un changement de poste sont des moments clés pour négocier. Mais cela ne veut pas dire qu’il ne faut rien tenter en dehors de ces périodes. N’attendez pas forcément l’entretien annuel pour demander votre augmentation de salaire car à ce moment vous ne serez pas la seule à évoquer la question. Pour être en position de force, sollicitez un rendez-vous lorsque vous venez de remporter un succès professionnel, par exemple quand vous avez conclu une vente ou mené à terme un long projet.
Il est important de toujours garder votre calme, notamment lorsque votre employeur invoque des objections : c’est la crise, votre entreprise n’est pas assurée de renouveler un de ses gros contrats…Reposez-vous sur vos arguments et au besoin reformulez-les. Pensez également à des alternatives comme une augmentation progressive et des primes, des formations supplémentaires ou encore des améliorations de votre qualité de vie au travail (télétravail, jour de congé supplémentaire). Si votre employeur vous oppose un refus, demandez-lui ses raisons et n’hésitez pas à fixer un nouveau rendez-vous dans six mois pour faire le point et réitérer votre demande.
Sources :