Publié le 27/05/2022
Si des médicaments existent, la désensibilisation – aussi appelée « immunothérapie allergénique » (ITA) – est à ce jour le seul moyen de traiter l'origine de la maladie à la source. Le principe consiste à exposer votre organisme progressivement à l’allergène responsable pour que votre système immunitaire finisse par le tolérer. Autrement dit : habituer votre corps à vivre avec.
Reconnue par l’Organisation mondiale de la santé, la désensibilisation est particulièrement indiquée si vous souffrez d’allergies aux acariens, aux pollens, aux poils de chien, de chat, aux poussières ou au venin d’hyménoptères (abeilles, guêpes, frelons, bourdons…). Prenez d’abord un rendez-vous avec un allergologue afin de poser un diagnostic et de mieux traiter les conséquences du ou des allergène(s) identifié(s).
Bon à savoir. La désensibilisation peut être mise en place chez l’enfant à partir de 5 ans. Elle est déconseillée aux personnes immunodéprimées (qui présentent une insuffisance des moyens de défense naturels de l’organisme), celles atteintes d’une maladie dégénérative ou d’un cancer, aux personnes âgées et aux femmes enceintes.
La désensibilisation a longtemps été pratiquée par injections sous-cutanées, hebdomadaires puis mensuelles. Si ce mode est encore utilisé en cas d’allergies sévères, on lui préfère aujourd’hui la voie buccale, moins contraignante. Elle consiste en une prise de gouttes d’allergènes, généralement le matin à jeun. Il suffit de garder les gouttes quelques minutes sous la langue avant d’avaler.
La dose est progressivement augmentée durant une à trois semaines, jusqu’à atteindre la concentration maximale supportée par votre organisme. À noter que des comprimés sont aujourd’hui disponibles pour certains allergènes.
Pour le pollen, mieux vaut débuter la désensibilisation trois à quatre mois en amont de la saison allergique, aux alentours de novembre. Pour les autres allergènes, elle peut être commencée tout au long de l’année.
Face à une allergie, il faut être patient. Le traitement dure le plus souvent entre 3 et 5 ans. Cependant, après quelques mois, on peut déjà ressentir des premiers effets positifs et une amélioration est généralement constatée au bout d’une année de traitement.
Des études scientifiques fiables ont prouvé l’efficacité du processus, notamment pour les allergies aux pollens et aux acariens. Si l’effet protecteur peut se prolonger plusieurs années après l’arrêt du traitement, cela varie d’une personne à l’autre. Il arrive de devoir reprendre un traitement si les symptômes réapparaissent plusieurs années après. En cas de cause d’allergies multiples, il peut être plus difficile de se faire désensibiliser.
En juin 2018, le remboursement par la Sécurité sociale, un temps sur la sellette, a été maintenu mais modifié. Pour les gouttes à placer sous la langue, le taux de remboursement des allergènes préparés spécialement pour un seul individu (ASPI) est passé de 65 % à 25-30 %. Les comprimés eux ont vu leur taux augmenter de 15 à 30 %. En revanche, les allergènes injectables par voie sous-cutanée ne sont plus remboursés. Vous pouvez vous renseigner auprès de votre mutuelle pour le reste à charge.
Sources :
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