Publié le 09/03/2022
« Bisphénol A, pesticides, phtalates, dioxines, etc. »Vous avez sans doute déjà entendu ces noms sans forcément savoir à quoi ils correspondent. Il s’agit de perturbateurs endocriniens (PE). Ces substances invisibles, d’origine naturelle ou artificielle, altèrent la régulation hormonale de notre corps. Même à faible dose, ils pourraient avoir des effets nocifs sur notre santé et des fonctions essentielles comme la croissance, le métabolisme, le système reproductif, le développement cérébral.
L’alimentation est une des principales sources d’exposition aux perturbateurs endocriniens. On peut, par exemple, en retrouver dans certains poissons, viandes ou céréales, le plus souvent issus de l’industrie agrochimique, sur les fruits et légumes traités, les plats transformés, mais aussi les emballages et contenants en contact direct avec nos aliments. Une étude indépendante a ainsi démontré que près de deux tiers des résidus de pesticides détectés dans l’alimentation des Européens sont suspectés d’être des perturbateurs endocriniens.
Réduire le risque de retrouver des perturbateurs endocriniens dans votre assiette passe d’abord par une alimentation saine et équilibrée. Bannissez les plats industriels et/ou ultra-transformés (type fast-food). Ces derniers contiennent beaucoup d’additifs et autres conservateurs. Aux plats tout préparés et conditionnés en plastique, privilégiez une cuisine fait maison à base de produits bruts et frais. Préférez dans la mesure du possible des produits issus de l’agriculture biologique, beaucoup moins exposée aux pesticides. Les produits certifiés bios sont aussi moins concernés par les additifs en tout genre.
Conseil. Avant de cuisiner vos légumes ou de consommer un fruit, pensez à les laver minutieusement à l’eau. Pelez ou épluchez-les afin d’écarter au maximum le risque de résidus de pesticides.
Qu’il s’agisse de produits animaux ou végétaux, une alimentation variée et diversifiée permetde limiter l’exposition aux PE. Plus vous diversifiez vos sources d’approvisionnement, plus le risque d’ingérer ces molécules indésirables est minimisé. Vous pouvez également privilégier l’achat en vrac pour éviter les conserves et les emballages plastiques.
Bon à savoir. Depuis 2005, l’Anses recommande d’éviter la consommation de produits à base de soja aux femmes enceintes et aux enfants de moins de trois ans. En cause : les fortes teneurs des produits au soja en isoflavones, des composés suspectés d’être des perturbateurs endocriniens.
Dans le même temps, il est conseillé de réduire sa consommation de produits gras. Les perturbateurs endocriniens ont en effet la fâcheuse habitude de se lier aux graisses. Si la consommation de poisson reste recommandée une fois par semaine, préférez les petits poissons (maquereaux, sardine, hareng) aux gros poissons (thon, saumon, carpe, etc.) qui concentrent davantage de perturbateurs endocriniens (dioxine, polychlorobiphényles (PCB), cadmium). Il est aussi conseillé de restreindre sa consommation de volaille, d’œufs et produits laitiers, comme les fromages gras.
Vaisselle, emballages, ustensiles de cuisine, contenants… un tri dans vos placards s’impose ! Limitez au maximum le plastique, dont certains composants (phtalates, styrène, bisphénols) peuvent se retrouver dans vos aliments dans certaines conditions, de température notamment. Il est particulièrement déconseillé de faire réchauffer au micro-ondes vos aliments au contact du plastique. Privilégiez plutôt des récipients en verre ou en céramique, ou des ustensiles en bois (non traité) ou en Inox. Préférez par exemple une bouilloire en Inox pour faire chauffer votre eau plutôt qu’en plastique. Méfiez-vous également des ustensiles au revêtement antiadhésif (poêles, moules, etc.), qui peuvent être libérés des composés perfluorés, particulièrement s’ils sont rayés ou abîmés.
Bon à savoir. Un système de code à 7 chiffres permet d’identifier le plastique. Certains attestent de la présence de PE. Ils sont identifiables par les pictogrammes 3, 6 et 7.
Sources :