Publié le 21/04/2021
Être aidant aujourd’hui, c’est cumuler parfois deux activités chronophages. À ce jour, 62 % des aidants sont encore en activité, selon le baromètre 2020 de la Fondation April et BVA. Et 1 aidant sur 6 consacre 20 heures par semaine ou plus pour aider son ou ses proches. Et la tendance n’est pas près de s’inverser : selon les projections du ministère des Solidarités et de la Santé, 1 actif sur 4 sera aidant en 2030. Vous devez donc pouvoir souffler.
Le saviez-vous ? Depuis le 30 septembre 2020, un congé « proche aidant » indemnisé permet à tous les salariés du secteur privé, les agents du secteur public, les indépendants ainsi que les demandeurs d’emplois, d'arrêter leur activité professionnelle pour accompagner un membre de leur famille.
Il est ainsi possible d’accompagner :
La personne doit par ailleurs résider en France de manière stable et régulière.
Un décret paru au Journal officiel le 2 octobre 2020 précise que sa durée est de 3 mois renouvelables, sans pouvoir dépasser 1 an sur l'ensemble de la carrière du salarié. Lors de ce congé, le montant de l'allocation journalière du proche aidant (AJPA) est fixé à 52,08 € pour un aidant qui vit seul et à 43,83 € pour une personne vivant en couple. Elle est versée par les caisses d'allocations familiales (CAF) ou de la Mutualité sociale agricole (MSA).
Pour bénéficier du congé proche aidant, vous devez informer votre employeur de votre demande en respectant les conditions et délais fixés par convention ou accord collectif d’entreprise (ou de branche).
En l’absence de telles dispositions, vous pourrez adresser votre demande auprès de votre employeur par mail ou courrier recommandé en notifiant votre volonté de suspendre votre contrat de travail pour bénéficier du congé proche aidant, votre date de départ en congé et votre éventuelle volonté de fractionner le congé (en transformant un temps plein en temps partiel, par exemple).
Que vous soyez salarié ou non, vous occuper d’un proche génère bien souvent un stress et de la fatigue que vous devez prendre en compte. Parmi les principales difficultés avancées par les aidants, 35% déplorent le manque de temps, 30% sont dépassés par les démarches administratives et 25% disent ressentir une grande fatigue physique.
Pour vous accompagner, la loi prévoit déjà une Allocation Personnalisée d’Autonomie (APA) qui permet d’employer une ou plusieurs personnes pour soigner ou accompagner le conjoint ou le parent diminué dans sa vie quotidienne et, ainsi, soulager l’aidant. Quand le proche que vous aidez vit chez vous, cette allocation peut aussi servir, 1 fois par an, au financement d’un séjour en hébergement temporaire pour vous permettre de partir en vacances.
Pour obtenir une APA, vous devrez dans un premier temps obtenir un dossier de demande d’Apa auprès des services de votre mairie. Une fois votre dossier rempli, un professionnel de l’équipe médico-sociale (EMS) de votre département se déplacera à votre domicile pour apprécier le degré de perte d’autonomie, évaluer la situation et vos besoins.
Pour répondre à certaines questions, vous pouvez aussi bénéficier de certaines formations gratuites souvent méconnues : l’association française des aidants propose des modules que vous pouvez suivre en ligne, à votre rythme et au moment qui vous convient sur le site www.formation.aidants.fr.
Plusieurs initiatives associatives proposent un accompagnement psychologique. La « Maison des Aidants » a ouvert des permanences téléphoniques pour vous aider à surmonter certaines situations difficiles.
En cas de fatigue, n’hésitez pas, en parallèle, à consulter votre médecin qui saura aussi vous aiguiller. Des établissements en pointe sur ces questions, comme l’hôpital Cochin à Paris, proposent une consultation dédiée aux aidants ainsi qu’un « café des aidants » pour que vous puissiez échanger avec d’autre personnes qui, comme vous, aident un proche dépendant.
Sources :